Phénylhydrazine

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Phénylhydrazine
Image illustrative de l’article Phénylhydrazine
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Identification
Nom UICPA phénylhydrazine
Synonymes

hydrazinobenzène
monophénylhydrazine

No CAS 100-63-0
No ECHA 100.002.612
No CE 202-873-5
SMILES
InChI
Apparence liquide huileux, incolore à jaune ou cristaux. devient rouge-brun lors de l'exposition à l'air et à la lumiere[1].
Propriétés chimiques
Formule C6H8N2  [Isomères]
Masse molaire[2] 108,141 1 ± 0,005 8 g/mol
C 66,64 %, H 7,46 %, N 25,9 %,
pKa 8,79 à 25 °C[réf. souhaitée]
Propriétés physiques
fusion 19,5 °C[1]
ébullition (décomposition) : 243,5 °C[1]
Solubilité dans l'eau : faible[1]
Paramètre de solubilité δ 25,6 MPa1/2 (25 °C)[3]
Masse volumique 1,09 g·cm-3[1]
d'auto-inflammation 174 °C[1]
Point d’éclair 88 °C (coupelle fermée)[1]
Pression de vapeur saturante à 71,8 °C : 133 Pa[1]
Thermochimie
Cp
Précautions
SGH[6]
SGH06 : ToxiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H301, H311, H315, H317, H319, H331, H341, H350, H372 et H400
SIMDUT[7]
B3 : Liquide combustibleD1A : Matière très toxique ayant des effets immédiats gravesE : Matière corrosive
B3, D1A, E,
NFPA 704
Transport
-
   2572   
Écotoxicologie
LogP 1,25[1]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La phénylhydrazine est un composé chimique découvert par le chimiste allemand Emil Fischer. Il peut causer une hémolyse, c'est-à-dire une destruction des globules rouges, lorsqu'il est introduit dans la circulation. On s'en servait autrefois pour traiter la polyglobulie[8].

Synthèse[modifier | modifier le code]

La phénylhydrazine peut être obtenue par réduction de l'ion phényldiazonium à l'aide d'un sulfite.

De l'aniline est d'abord dissoute lentement dans 2,5 équivalents d'acide chlorhydrique à 37 % dilué avec le même volume de glace. La solution de chlorhydrate d'aniline ainsi préparée est diazotée par une solution à environ 30 % d'un équivalent de nitrite de sodium en maintenant la température proche de °C.

Cette solution azoïque est versée rapidement sur une solution saturée de 2,25 équivalents de sulfite de sodium préalablement refroidie à °C. La solution devient orange-rouge. Elle est chauffée progressivement vers 60 à 70 °C.

2,5 équivalents d'acide chlorhydrique à 37 % sont ajoutés. La solution doit alors être acide. La solution est maintenue de 60 à 70 °C plusieurs heures et se décolore progressivement.

Un volume d'acide chlorhydrique correspondant à un tiers de celui de la solution est ajouté puis la préparation est laissée refroidir à température ambiante puis à °C dans un bain de glace. Le précipité jaune de chlorhydrate de phénylhydrazine est filtré sur büchner et séché à l'air ou dans un dessiccateur sur de l'acide sulfurique.

La phénylhydrazine libre peut être préparée en basifiant le chlorhydrate avec un peu plus d'un équivalent de soude caustique 25 %. La phénylhydrazine est extraite avec deux portions suffisantes d'un solvant (éther ou toluène), les phases organiques réunies sont séchées sur des pastille de soude caustique ou de la potasse anhydre puis filtré sur plissé. Le solvant est distillé, puis le vide de la trompe à eau est progressivement établi. La phénylhydrazine est fractionnée vers 137 à 138 °C à 18 mmHg.

La phénylhydrazine obtenue est une huile jaune se solidifiant par refroidissement. Rendement: 55-80 %.

Réactions[modifier | modifier le code]

La phénylhydrazine forme des hydrazones avec les dérivés carbonylés dont le point de fusion est caractéristique. La 4-nitrophénylhydrazine et surtout la 2,4-dinitrophénylhydrazine sont utilisées.

Elle forme des osazones avec les sucres en présence d'acide acétique.

Les phénylhydrazones traitées par un acide (polyphosphorique) ou du chlorure de zinc conduisent à des indoles (par Emil Fischer).

In vitro, mise dans un environnement contenant des globules rouges, la phénylhydrazine peut provoquer la formation de corps de Heinz observables au sein même des globules rouges, que l'on retrouve habituellement dans les cas d'un stress oxydatif lourd du globule rouge ou d'une anomalie du glutathion réduit.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i PHENYLHYDRAZINE, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) James E. Mark, Physical Properties of Polymer Handbook, Springer, , 2e éd., 1076 p. (ISBN 978-0-387-69002-5 et 0-387-69002-6, lire en ligne), p. 294
  4. (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams : Organic Compounds C8 to C28, vol. 2, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., , 396 p. (ISBN 0-88415-858-6)
  5. « ESIS » (consulté le )
  6. Numéro index 612-023-00-9 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  7. « Phénylhydrazine » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 24 avril 2009
  8. Les cahiers d'hématologie. Université Laval. Pierre F. Leblond

Sources[modifier | modifier le code]

  • [PDF] (en) Organic Synthesis Coll., vol. 1, 1941, p. 442
  • (de) Gattermann-Wieland "Die Praxis des Organischen Chemikers", 35e édition, Walter de Gruyter & Co, 1953, p. 256-7

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]