Mémorial national d'Oklahoma City

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Mémorial national d'Oklahoma City
Oklahoma City National Memorial
Présentation
Type
Construction
1997 - 2000
Surface
13 000 m2Voir et modifier les données sur Wikidata
Gestionnaire
Patrimonialité
Remplace
Site web
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Pays
État
Commune
Coordonnées
Carte

Le Mémorial national d'Oklahoma City (en anglais : Oklahoma City National Memorial) est un monument commémoratif situé dans le centre-ville d'Oklahoma City, aux États-Unis, inauguré le .

Situé à l'emplacement du bâtiment fédéral Alfred P. Murrah, détruit le par un attentat à la bombe, il honore la mémoire des victimes, des survivants, des sauveteurs, et de tous ceux dont la vie s'est retrouvée changée par la catastrophe.

Historique[modifier | modifier le code]

L'attentat[modifier | modifier le code]

Image aérienne d'un bâtiment détruit, noircit, ouvert sur l'un de ses côtés, où des secours travaillent sur un champ de gravats.
Vue aérienne du site après l'attentat d'Oklahoma City.

Le , Timothy McVeigh fait exploser un camion piégé devant le bâtiment fédéral Alfred P. Murrah. L'attentat détruit en grande partie l'immeuble et cause la mort de 168 personnes. D'autres bâtiments situés à proximité sont également endommagés.

Le projet de mémorial[modifier | modifier le code]

Lors des deux premières années suivant l'attentat, les seuls mémoriaux pour les victimes sont improvisés. Des jouets en peluche, des crucifix, des lettres et d'autres objets personnels sont laissés accrochés à la clôture de sécurité entourant le site[1]. De nombreuses suggestions pour la création d'un mémorial adapté sont faites, mais un comité officiel sur le sujet n'a vu le jour qu'en 1996[u 1], lorsqu'un groupe composé de 350 membres, la Murrah Federal Building Memorial Task Force, est créé pour définir les plans d'un monument pour commémorer les victimes de l'attentat.

Le , un projet est retenu à l'unanimité par un jury de quinze personnes sur 624 propositions[2],[3]. Il s'agit de la construction d'un monument en plein air, accompagné d'un musée et d'un institut pour la prévention du terrorisme conçu par des architectes d'Oklahoma City : Hans Butzer, Torrey Butzer et Sven Berg[1],[3].

Le , le président Bill Clinton signe l’Oklahoma City National Memorial Act qui crée officiellement le mémorial dont la gestion est confiée au Service des parcs nationaux et à la Fondation du Mémorial national d'Oklahoma City. Le même jour, le site est inscrit sur le Registre national des lieux historiques.

Construction[modifier | modifier le code]

Le mémorial est conçu pour un coût de 29 millions de dollars, sur la base de fonds publics et privés[z 1],[4] : le gouvernement fédéral et l'État d'Oklahoma apportent 5 millions chacun, cependant que l'essentiel du financement est assuré par des dons privés. 10 millions sont seuls consacrés au mémorial, 7 millions pour le musée et 5 millions pour l'institut.

Ouverture au public[modifier | modifier le code]

Il est inauguré par le président Bill Clinton le , soit cinq ans jour pour jour après l'attentat[2],[5]. Prisé par le public, le mémorial accueille dès la première année 700 000 visiteurs[1]. Le musée est lui ouvert le de l'année suivante.

Le mémorial est géré par le National Park Service.

Le mémorial[modifier | modifier le code]

Le mémorial consiste en un vaste espace de 13 000 m2, ouvert de façon permanente.

Les portes du temps[modifier | modifier le code]

Deux portes monumentales en bronze marquent les entrées du mémorial et encadrent symboliquement le moment de l'explosion, à 9 h 02. Sur la face intérieure de chacune d'entre elles est inscrit un horaire décisif, 09 h 01, dernier instant avant la catastrophe sur la porte de l'est, et 09 h 03, première minute après, sur celle située à l'ouest.

Elles encadrent un miroir d'eau qui marque l'emplacement de la rue où l'explosion a eu lieu.

Les chaises vides[modifier | modifier le code]

Au sud, l'emplacement du bâtiment Alfred Murrah est occupé par un champ de 168 chaises vides représentant symboliquement toutes les victimes.


L'arbre survivant[modifier | modifier le code]

Sur le côté nord du mémorial s'élève un orme d'Amérique, seul arbre existant au bord de la rue longeant autrefois le bâtiment Alfred Murrah. Il a résisté à l'attentat.

Le musée[modifier | modifier le code]

Sur le côté nord du mémorial, le musée du mémorial et l'Institut pour la prévention du terrorisme occupent l'ancien siège du quotidien The Journal Record.

Vue panoramique du mémorial, depuis la base du miroir d'eau. De gauche à droite : les chaises du mémorial, la porte du temps ouest, l'arbre survivant et l'ancien siège de The Journal Record. La cathédrale Saint-Joseph d'Oklahoma City est visible sur la partie gauche.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

The Unfinished Bombing : Oklahoma City in American Memory
  1. Linenthal 2002, p. 119.
Autres références bibliographiques
  1. Sturken 2007, p. 109.

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Jim Yardley, « Uneasily, Oklahoma City Welcomes Tourists », The New York Times,‎ (lire en ligne [archive]).
  2. a et b (en) « About the Designers », Mémorial national d'Oklahoma City.
  3. a et b (en) Lois Romano, « Oklahoma City Unveils Design For Memorial to Bomb Victims », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  4. (en) Michael McLeod, « Hundreds still live with scars of Oklahoma City bombing every day », The Orlando Sentinel,‎ (lire en ligne [archive]).
  5. (en) « Oklahoma City National Memorial », National Park Service.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Clive Irving, In Their Name, New York, Penguin Random House, , 1re éd., 176 p. (ISBN 978-0-679-44825-9).
  • (en) Brandon M. Stickney, All-American Monster : The Unauthorized Biography of Timothy McVeigh, Amherst, Prometheus Books, , 336 p. (ISBN 1-57392-088-6, OCLC 34746015).
  • (en) Mark S. Hamm, Apocalypse in Oklahoma : Waco and Ruby Ridge Revenged, Boston, Northeastern University Press, , 352 p. (ISBN 978-1-55553-300-7).
  • (en) Richard A. Serrano, One of Ours : Timothy McVeigh and the Oklahoma City Bombing, W W Norton & Co, , 321 p. (ISBN 978-0-393-02743-3).
  • (en) Victoria Sherrow, The Oklahoma City Bombing : Terror in the Heartland, Springfield, Enslow Publishers, , 48 p. (ISBN 0-7660-1061-9).
  • (en) Lou Michel et Dan Herbeck, American Terrorist : Timothy McVeigh and the Oklahoma City Bombing, Harper, , 448 p. (ISBN 978-0-06-039407-3).
  • (en) Edward Tabor Linenthal, The Unfinished Bombing : Oklahoma City in American Memory, Oxford University Press, , 320 p. (ISBN 978-0-19-513672-2).
  • (en) Geraldine Giordano, The Oklahoma City Bombing, New York, The Rosen Publishing Group, , 1re éd., 64 p. (ISBN 0-8239-3655-4, OCLC 48468784, lire en ligne).
  • (en) Charles R. Figley, Treating Compassion Fatigue, Routledge, coll. « Psychosocial Stress Series », , 236 p. (ISBN 978-1-58391-053-5).
  • (en) Marita Sturken, Tourists of History : Memory, Kitsch, and Consumerism from Oklahoma City to Ground Zero, Durham, Duke University Press, (ISBN 978-0-8223-4103-1 et 0-8223-4103-4).
  • (en) Stuart A. Wright, Patriots, Politics, and the Oklahoma City Bombing, Cambridge, Cambridge University Press, , 254 p., poche (ISBN 978-0-521-87264-5).
  • (en) Andrew Gumbel et Roger G. Charles, Oklahoma City : What the Investigation Missed--and Why It Still Matters, William Morrow, , 448 p. (ISBN 978-0-06-198644-4).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]