Monastère de la Trinité-Saint-Macaire

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Monastère de la Trinité-Saint-Macaire
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Type
Monastère, lieu d'intérêt (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondation
Diocèse
Religion
Patrimonialité
Objet patrimonial culturel d'importance fédérale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Localisation
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Makaryevo (d)
 Russie
Coordonnées
Carte
Vue du monastère, de la Volga.

Le monastère de la Sainte-Trinité-Saint-Macaire ou monastère Saint-Macaire-des-Eaux-Jaunes, ou simplement monastère Makariev (Свято-Троице-Макарьево-Желтоводский монасты́рь[1]) est un monastère de femmes de l'Église orthodoxe russe situé en Russie sur la rive gauche de la Volga près du petit village de Makarievo du raïon de Lyskovo, dans l'oblast de Nijni Novgorod et l'éparchie de Lyskovo.

Histoire[modifier | modifier le code]

Saint Macaire priant la Trinité (icône du XVIIe siècle).

Ce monastère est fondé pendant la première moitié du XVe siècle par saint Macaire de l'Ounja[2]. Il doit son nom d'« Eaux-Jaunes » à cause du lac Jaune (Желтое озеро) au bord duquel saint Macaire avait fondé sa skite. La Volga, ayant changé son cours, engloutit le lac avec le temps et le monastère se trouva placé sur la rive gauche du fleuve. La chaire principale de l'église-catholicon est consacrée à la Sainte Trinité, d'où le nom du monastère.

Le monastère est incendié en 1439 par le khan de Kazan, Oulou Mouhammed, et la plupart des moines sont tués, tandis que saint Macaire et quelques frères sont envoyés en prison à Kazan. Finalement, le khan relâche Macaire, impressionné par la piété du vieillard ; ce dernier obtient aussi la libération de chrétiens. C'est ainsi que quatre cents[3] hommes et femmes avec des enfants sont libérés du joug tatar.

De retour dans la patrie, Macaire et ses compagnons s'arrêtent sur la rive droite de la rivière Sviaga se jettant dans la Volga. Macaire ne choisit pas cet endroit seulement pour se reposer pendant trois jours, mais pour y planter une croix en vue de la fondation d'un monastère. Il est situé sur une colline, protégé des vents de trois côtés par une montagne, pour ainsi dire, par un haut rempart de terre. Des sources d'eau de source en abondance irriguent la terre, consacrées par la prière du vénérable moine.

Mais le khan de Kazan leur interdit de s'arrêter sur son territoire et ils doivent donc chercher un autre endroit. Finalement ils en trouve un en atteignant les confins des terres de Galitch, et s'arrêtent dans la ville d'Ounja. Les habitants accueillent avec joie le vénérable moine et ses compagnons. Au bout de quelque temps, saint Macaire, cherchant le Royaume de Dieu (Mt 6, 33), décide de partir de la ville. Il trouve à quinze verstes d'Ounja un endroit désert sur la rive droite de la rivière Ounja pour se construire une cellule. C'est la naissance d'un futur monastère, celui d'Ounja. Il y meurt le à un âge très avancé.

Le monastère en été.
Procession de la relique du crâne de saint Macaire en direction du monastère de la Trinité.
Rosier cultivé par les sœurs.

Les Vieux-Croyants croient qu'une skite a été fondée sur le chemin d'Ounja par saint Macaire, la skite d'Olenovo, qui a embrassé le schisme au XVIIe siècle.

Reconstruction[modifier | modifier le code]

Le monastère est reconstruit à sa place originelle par le moine originaire de Mourom, Abraham des Eaux-Jaunes (mort en 1640), qui y réunit des frères. Dès lors, le monastère connaît une croissance rapide. Après sa mort, un récit de sa reconstruction est écrit («Сказание по сокращению о зачатии на Желтых водах обители святаго и преподобнаго отца нашего Макария, игумена желтоводскаго и унженскаго чудотворца, и о разорении ея от безбожных агарянских внуков, и запустении, и поновлении по многих летех, паки на том же месте о устроении», Récit de la prise et de la fin sur les Eaux-Jaunes du monastère de notre vénérable saint père Macaire, higoumène prodigieux des Eaux-Jaunes et d'Ounja, et de sa destruction par les descendants impies d'Agar, de sa désolation et de son renouvellement au même endroit grâce à sa reconstruction). Ce récit est écrit dans les manuscrits de la Vie de Macaire[4],[5]. Un ciborium en forme de rotonde est érigé aujourd'hui sur la tombe d'Abraham. Le futur patriarche Nikon de Moscou a été novice au monastère ans jusqu'en 1624.

La position idéale du monastère au bord des eaux navigables de la Volga et la diligence de ses higoumènes ont permis la bonne tenue de marchés sur les terres appartenant au monastère. Ce marché de Saint-Macaire est alors le plus important de Russie et vraisemblablement d'Europe. C'est grâce aux revenus tirés des transactions commerciales - dont une part est versée aux moines - que ceux-ci peuvent reconstruire leur monastère. Après le schisme des Vieux-Croyants de 1653-1656, l'une des places fortes des Vieux-Croyants se trouve être la rivière Kerjenets, qui se jette dans la Volga juste à côté du monastère. En raison de prétextes politiques, la foire de Saint-Macaire est déplacée en 1817 à Nijni Novgorod, devenant la plus importante d'Europe, jusqu'à la Première Guerre mondiale. Cela a pour conséquence un appauvrissement du monastère de la Trinité-Saint-Macaire, d'autant plus qu'il avait été frappé par un incendie en 1816. Le monastère est donc supprimé en 1869 et ses icônes les plus vénérables, ses objets liturgiques anciens, etc., sont transférés à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski du Nouveau-Marché de Nijni Novgorod[6].

Monastère féminin[modifier | modifier le code]

Quelques années plus tard, le monastère rouvre en 1883, accueillant cette fois-ci des moniales. En 1917, il y avait environ trois cents sœurs au monastère. Sergueï Veïssov fut nommé prétre du monastère en 1913; il y resta jusqu'en 1915[7].

Période soviétique[modifier | modifier le code]

Le monastère est fermé après la révolution d'Octobre, les moniales sont expulsées en 1927 et on y installe en 1928-1929 un foyer pour enfants orphelins, puis pendant la guerre un hôpital d'évacués et ensuite une école supérieure vétérinaire. Les églises sont transformés en granges, étables ou dépôts[7].

Situation actuelle[modifier | modifier le code]

Le monastère à vol d'oiseau.

En 1991, le monastère est donné à l'éparchie de Nijni Novgorod et la même année, le Saint-Synode rouvre le monastère aux religieuses[7]. En 2019, plus de vingt-cinq moniales y vivent. Le , la relique du crâne du saint est solennellement translatée au monastère[8].

Architecture[modifier | modifier le code]

Collégiale (cathédrale) de la Trinité.
Église Saint-Macaire.

En 2007, le monastère comprend les églises suivantes :

  • Collégiale (ou cathédrale, terme différent que la cathédrale en occident réservée à l'évêque, ici église principale ou catholicon) consacrée à la Sainte Trinité. Construite en 1664 sur le modèle de la cathédrale de l'Assomption du kremlin de Moscou.
  • Église de la Dormition (ou de l'Assomption selon la terminologie latine), avec réfectoire et clocher (1654).
  • Église-porte Saint-Michel-Archange (1674).
Pièce de 25 roubles (2019) en argent

Le monastère est entouré de remparts fortifiés avec des tours.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ru) « Действующие монастыри » [archive du ], sur Нижегородская епархия (consulté le )
  2. (ru) A.A. Titov, Троицкий Макарьевский Желтоводский монастырь, Moscou, 1910.
  3. (ru) « Преподобный Макарий Желтоводский и Унженский чудотворец (память 7 августа) » [archive du ], sur Святые покровители Нижегородской земли, Нижегородская епархия (consulté le )
  4. (ru) Государственный исторический музей, собр. Уварова, № 1197 (398) (105), л. 69 об.; Российская государственная библиотека, собр. Пискарева, № 119, л. 106.
  5. (ru) Понырко Н. В., Житие Макария Желтоводского и Унженского // Словарь книжников и книжности Древней Руси : [в 4 вып.] / Рос. акад. наук, Ин-т рус. лит. (Пушкинский Дом) ; отв. ред. Д. С. Лихачёв [и др.]. Л. : Наука, 1987-2017. Вып. 2 : Вторая половина XIV—XVI в., ч. 1 : А—К / ред. Д. М. Буланин, Г. М. Прохоров. — 1988. pp. 291-293.
  6. (ru) « Кафедральный собор Александра Невского ("Новоярмарочный") » [archive du ], sur Народный каталог православной архитектуры (consulté le )
  7. a b et c (ru) Дмитрий Романов, « 25 декабря исполнилось 18 лет с возобновления монашеской жизни в Макарьевском монастыре », sur Нижегородская епархия,‎ (consulté le )
  8. (ru) « Макарьево готово к наплыву паломников » [archive du ], sur dp.ru,‎ (consulté le )
  9. (ru) « Монастырь во имя Святой Живоначальной Троицы Макариев Желтоводский » [archive du ], sur Русское Православие (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Le monastère au XIXe siècle.
  • (ru) A.S. Gatsiski [Гациский А. С.], Макарьево-Желтоводский монастырь (1434-1882)
  • (ru) S.K. Sevastianova [Севастьянова С. К.], Материалы к «Летописи жизни и литературной деятельности патриарха Никона», Saint-Pétersbourg, éd. Dmitri Boulanine, 2003, 520 pages
  • (ru) Известия по Казанской епархии, издаваемые при КДА, на 1873 г. — Kazan, 1873.
  • (ru) Обитель на Жёлтых водах. Макарьевский Желтоводский монастырь / Авт. колл.: архимандрит Тихон (Затёкин), Ю. Г. Галай, А. И. Давыдов, А. А. Давыдова, О. В. Дёгтева и др. — Nijni Novgorod, 2010.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Source de la traduction[modifier | modifier le code]