Minsk II
Lors d'un sommet à Minsk (Biélorussie) le , les dirigeants de l'Ukraine, de la Russie, de la France et de l'Allemagne se sont mis d'accord sur des mesures concernant la guerre du Donbass[1],[2]. Les pourparlers se sont tenus sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à la suite de l'échec du protocole de Minsk du destiné à faire respecter le cessez-le-feu dans la région du Donbass.
Sommet
Le sommet, concernant les propositions diplomatiques franco-allemande, a commencé le , au palais de l’indépendance à Minsk, capitale de la Biélorussie.
Il s'est tenu avec Vladimir Poutine président russe, Petro Porochenko président ukrainien, Angela Merkel chancelière allemande, François Hollande président français, Alexandre Zakhartchenko représentant de la République populaire de Donetsk et Igor Plotnitski représentant de la République populaire de Lougansk.
Les négociations se sont déroulées pendant seize heures et ont continué pendant la nuit. Elles ont été qualifiées de difficiles par le ministre allemand des affaires étrangères[3],[4].
Le , il a été annoncé qu'un cessez-le-feu avait été conclu pour le 15 du mois.
Réaction en Ukraine
Le président Petro Porochenko a déclaré que l'Ukraine devra rester unie, rejetant le fédéralisme.
Réaction en Russie
Le président Vladimir Poutine déplore que l'Ukraine refuse de négocier avec les dirigeants des républiques auto proclamées.
Réaction dans les républiques séparatistes
Alexandre Zakhartchenko (Donetsk) remercie[5] la chancelière allemande et le président français. L'accord devrait permettre un cessez-le-feu.
Igor Plotnitski a ajouté que la constitution de l'Ukraine devrait être modifiée et que le pays doit changer.
Autres réactions
De nombreux observateurs voient ce traité comme compliqué et fragile[6],[7].
Décisions
Cet accord se compose de treize décisions[8] :
- Cessez-le-feu à minuit le ;
- Retrait des armes lourdes de chaque côté de la ligne de cessez-le-feu ;
- Vérification du cessez-le-feu ;
- Dialogues ;
- Pardon et amnistie ;
- Échange de prisonniers ;
- Convois humanitaires ;
- Restauration des relations économiques ;
- Restauration des frontières de l'Ukraine ;
- Retrait des troupes étrangères ;
- Réforme constitutionnelle de l'Ukraine ;
- Gouvernement provisoire à l'Est ;
- Travail trilatéral.
En outre, l'Allemagne, la France, la Russie et l'Ukraine envisagent d'installer un comité de surveillance des diplomates pour vérifier la mise en œuvre du cessez-le-feu, comité qui se réunira régulièrement[9].
Signatures
Le document a été signé par :
- l'envoyée spéciale de l'OSCE, la diplomate suisse Heidi Tagliavini ;
- l'ancien président ukrainien Leonid Koutchma ;
- l'ambassadeur russe en Ukraine et un représentant russe Mikhail Zourabov (en) ;
- les présidents des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotnitsky.
Efficacité
Après cet accord, les combats d’envergure ont cessé mais à plusieurs reprises le cessez le feu a été violé dans les villes proches de la ligne de front. Des combats ont subsisté notamment à Debaltseve. Alexandre Zakhartchenko avait déclaré que cet accord ne s'appliquait pas à cette ville. Les troupes loyalistes[Pour qui ?] se sont maintenant retirées de la ville passée sous le contrôle des séparatistes.
La mise en œuvre de l’accord Minsk II qui était en sommeil durant la présidence ukrainienne de Petro Porochenko a été relancée en , lors d’une rencontre dite au format Normandie entre Volodymyr Zelensky élu président de l’Ukraine en avril 2019 et les chefs d’États et de gouvernement allemand, français et russe.
Notes et références
- (en) « Ukraine crisis : Leaders agree peace roadmap », BBC News, (consulté le ).
- (en) Matthew Weaver et Alec Luhn, « Ukraine ceasefire agreed at Belarus talks », The Guardian, (consulté le ).
- https://www.reuters.com/article/2015/02/12/us-ukraine-crisis-idUSKBN0LG0FX20150212
- (en) « German foreign minister : Minsk deal not all we would have wished for », sur yahoo.com, Yahoo News, (consulté le ).
- Elyzaveta Antonov, « Lyderы TNP et FSC signent un plan pour vendre Mirniy », (RU). RBC, 12 février 2015[source insuffisante].
- (en) Simon Tisdall, « Ukraine peace deal looks fragile in the extreme », The Guardian, (consulté le ).
- (en) « Opinion : Minsk II leaves many questions unanswered / DW / 12.02.2015 », sur DW.COM (consulté le ).
- http://www.osce.org/ru/cio/140221?download=true
- http://www.badische-zeitung.de/ausland-1/waffenruhe-ohne-illusionen--100414843.html