Michel Marescot

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Michel Marescot
de gueules à trois faces d'argent, au Lion léopardé, brochant sur le tout, au chef de même chargé d'un Aigle couronné de sable ; & pour cimier, un Léopard surmonté d’un Aigle couronné.
Fonction
Premier médecin du roi
Henri IV
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Ancienne faculté de médecine de Paris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Enfant
Autres informations
Chaire
Maître

Michel Marescot, né le à Vimoutiers, mort le à Paris[1], est un médecin français, premier médecin du roi Henri IV.

Biographie

Dès 1388, sa famille, qui était d’originaire d’Italie[2], a passé les Alpes, après avoir pris, lors de la guerre des Guelphes et des Gibelins, le parti des premiers contre les seconds, pour venir s’établir en France[α 1], où les revers de fortune de la famille ont obligé son père à se livrer au commerce. Resté orphelin en bas âge, il est passé sous la tutelle de son frère ainé, qui l’a envoyé étudier à Paris, dès l’âge de neuf ans[3].

Comme il avait peu d’appétence pour l’état ecclésiastique auquel le destinait son frère, il s’est avancé de lui-même, étudiant beaucoup et faisant en peu de temps des progrès les plus rapides dans les lettres, au point d’enseigner publiquement la philosophie, à l’âge de dix-huit ans seulement, comptant l’historien Jacques-Auguste de Thou parmi ses étudiants. Alors qu’il professait encore au collège de Bourgogne, il a été élu, à la première année de son baccalauréat, recteur de l’université, le [4]. Sous son rectorat, il a refusé aux jésuites, avec le conseil de Pierre de La Ramée et de Jacques Charpentier, leur incorporation à l’université, au motif que le clergé régulier était inadmissible, et que nombre de leurs statuts et vœux contrevenaient aux principes et aux lois du royaume[3].

Après avoir professé quelque temps la philosophie, il a suivi les cours de Jacques Dubois et été reçu docteur de la faculté de médecine de Paris, deux années après, sous la présidence d’André Pardoux, le . Après avoir obtenu son doctorat, il a professé dans les écoles, démontrant publiquement l’anatomie dans l’amphithéâtre des écoles de médecine, où ses leçons ont été très suivies. On lui doit en partie les noms des muscles du larynx, du pharynx, de la langue et de l’os hyoïde. Il s’est appliqué tout particulièrement à former les chirurgiens non lettrés, leur apprenant la dissection, l’art des opérations et la manière de la démonstration[3].

En 1588, la faculté de médecine l’a élu doyen. Sous son décanat, les chirurgiens non-lettrés ayant suivi depuis longtemps, avec assiduité et docilité les leçons de l’amphithéâtre, et en ayant bien profité, ont obtenu, sur leur requête, un témoignage et un certificat honorable de leur capacité dans toutes les parties manuelles de la chirurgie[3]. Son décanat été prolongé l’année suivante. Loin de limiter sa carrière à l’enseignement, il a également pratiqué la médecine à la ville, où sa grande réputation lui a acquis l’estime et l’amitié de tous les Parisiens distingués. Monté à la Cour, il a été nommé premier médecin d’Henri IV, en 1595. Il préférait néanmoins pratiquer la médecine à Paris que d’être attaché à la Cour[4], et Henri IV qui, d’une santé robuste, n’avait pas besoin d’un médecin assidu auprès de sa personne, le renvoyait souvent à Paris, se répandre dans la capitale, écouter les discours, observer les mouvements des Parisiens, et lui en rendre compte pendant la nuit, un médecin paraissant occupé de sa profession et faisant des visites d’un endroit à un autre, n’étant guère suspect[5]. Pour le récompenser de fa fidélité et de son zèle, le roi a restauré les statuts de sa famille en lui accordant des lettres de noblesse, expédiées en mars 1596, registrées en la cour des aides, le , confirmées par lettres du , vérifiées en février et avril 1603[3].

Ayant reçu du roi, sûr de sa fidélité, la permission de rester à Paris, même dans les plus grands troubles et au plus fort de la rébellion de cette ville contre son roi légitime, il a été atteint, en juillet, par la goutte. Sans cesser de voir ses malades, leur disant qu'il espérait les guérir, mais qu'il n'en espérait pas tant pour lui-même, il s’est éteint au milieu de ses enfants et de ses amis, sans souffrance, et avec une résignation toute particulière. Il fut inhumé à l’église Saint-Merri, de sa paroisse[3]. Il a été remplacé dans ses fonctions d’archiatre par André du Laurens[6].

Ayant épousé, vers 1570, Jeanne Vaudor, veuve de Jean Duchon, docteur en médecine (mariés en 1563), fille de Nicolas Vaudor, essayeur de la monnaie, et de Geneviève Huvé[7], il était le père de Guillaume Marescot, maitre des requêtes, et grand-père de Michel Marescot, qui occupa également cette fonction[8]. Sa vie a été écrite par Jean Papire Masson[9].

Iconographie

  • Son portrait aurait été perdu ou volé[10].

Éponymie

  • Allée Michel Marescot, à Lisieux, nommée en son honneur[α 2].

Publications

  • (la) Disputatio de ideis et universis, ex Platonis et Aristotelis sententia, in qua refellitur error de communibus naturis, Paris, .
  • (la) Francesci Titelmani dialectica puriori sermone donata opera Michaelis Marescotii Lexoviensis : Adjecta sunt margini utilissima scholia, quæ propria hujus artis vocabula tum græca tum latina continent : ut his philosophiæ rudes assuescant, Paris, Thomas Richard, (lire en ligne).
  • Discours véritable sur le faict de Marthe Brossier de Romorantin, prétendue démoniaque, Paris, Mamert Patisson, , viii-48, in-8° (lire en ligne sur Gallica).

Notes et références

Notes

  1. Une partie de cette famille est restée dans la Gaule narbonnaise, vers Carcassonne tandis que l’autre s’établissait en haute Normandie.
  2. Allée Michel Marescot.

Références

  1. Jean Baptiste Louis Chomel, Essai historique sur la médecine en France, Paris, Lottin l’ainé, , 292 p. (lire en ligne), p. 27.
  2. Le nom était peut-être Marescoti. Voir François Godet de Soudé, Dictionnaire des ennoblissemens, ou Recueil des lettres de noblesse depuis leur origine : tiré des registres de la Chambre des Comptes & de la Cour des Aides de Paris, t. 1, Paris, au Palais Marchand, , 2 vol. (lire en ligne), p. 135. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, « Marescot de Thoiry », dans Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique…, Paris, Duchesne, (lire en ligne), p. 503 écrit que c’est plutôt « Marescotti » (de Bologne).
  3. a b c d e et f Jacques Albert Hazon et Thomas Bernard Bertrand, Notice des hommes les plus célèbres de la Faculté de Médecine en l’Université de Paris, depuis 1110, jusqu’en 1750 (inclusivement), Paris, Benoit Morin, , 273 p. (lire en ligne), p. 66.
  4. a et b « Marescot (Michel) », dans Encyclopédie méthodique : médecine, t. 8, Paris, H. Agasse, , 679 p. (lire en ligne), p. 512.
  5. (en) Vivian Nutton, Medicine at the Courts of Europe : 1500-1837, Londres ; New York, Routledge, , 314 p., 24 cm (ISBN 978-0-42975-888-1, OCLC 1193010685, lire en ligne), p. 186.
  6. Nicolas Éloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, t. 4, Mons, H. Hoyois, , 649 p. (lire en ligne), p. 107.
  7. Françoise Lehoux, Le Cadre de vie des médecins parisiens aux XVIe et XVIIe siècles, Paris, A. et J. Picard, , x-611, 25 cm (OCLC 896563989, lire en ligne), p. 25.
  8. Guy Patin, Nouvelles lettres de feu Mr. Gui Patin : Tirees du cabinet de Mr. Charles Spon contenant l’histoire du tems & des particularitez sur la vie & sur les ecrits des savans de son siécle, t. 1, Paris, Pierre Gosse, , 410 p. (lire en ligne), p. 144.
  9. Ferdinand Höfer, Nouvelle Biographie générale, t. 34, Paris, Firmin-Didot, , 1024 p. (lire en ligne), p. 207.
  10. Noé Legrand, « Image inédite de deux portraits de doyens de l’ancienne Faculté, François Duport et Michel Marescot, médecin d’Henri IV, portraits aujourd’hui perdus ou détruits », Bulletin de la Société française d’histoire de la médecine, Paris, Honoré Champion, no 9,‎ , p. 27-31 (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • Société historique de Vimoutiers en Pays d’Auge, « Michel Marescot : enfant de Vimoutiers, 1539-1605 : médecin du bon roy Henry », Société Historique de Vimoutiers en Pays d’Auge, Vimoutiers,‎ , p. 52 (lire en ligne [29 cm], consulté le )
  • Théodore Godefroy, « Vie de Guillaume Marescot », dans Jacques Lelong et Charles-Marie Fevret de Fontette, Bibliothèque historique de la France : contenant le catalogue des ouvrages imprimés et manuscrits qui traitent de l’Histoire de ce Royaume ou qui ont rapport, t. 4, Paris, J.-T. Herrisant, (lire en ligne), p. 114.

Liens externes