Mayda Insula

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Mayda Insula
Image illustrative de l'article Mayda Insula

En haut : région du pôle nord de Titan ; Kraken Mare est en bas à gauche, avec Mayda Insula au nord de cette mer[1].
En bas : image radar de Mayda Insula prise par la sonde Cassini le [2] (le sud est en haut).
Géographie et géologie
Coordonnées 79° 06′ N, 312° 12′ O[3]
Région Kraken Mare
Type de relief Insula
Nature géologique Île
Diamètre ~ 150 × 90 km[4] (168 km[3])
Éponyme Mayda, île fantôme
Localisation sur Titan

(Voir situation sur carte : Titan)

Mayda Insula

Mayda Insula est une formation d'albédo claire d'environ 150 × 90 kilomètres située sur Titan, le plus gros satellite naturel de Saturne, par 79,1° N et 312,2° W, dans la région septentrionale de Kraken Mare, la plus vaste mer de Titan. Cet astre possède les seules îles identifiées avec une relative certitude en dehors de notre planète, et Mayda est la plus vaste d'entre elles, entourée d'une étendue liquide d'hydrocarbures légers et d'azote dissous par une température ne dépassant sans doute pas 83 K, soit −190 °C.

Mayda Insula a été nommée d'après une île imaginaire figurée à différents endroits de l'océan Atlantique nord sur diverses cartes médiévales (telles que l'Atlas catalan ou la mappemonde d'Andrea Bianco) sans jamais avoir pu être rapprochée de façon probante d'une île existante[5].

Géologie[modifier | modifier le code]

Lacs et mers sur Titan[modifier | modifier le code]

L'imagerie radar à synthèse d'ouverture (SAR) de la sonde Cassini a permis d'identifier en été 2005 près du pôle sud de Titan la première surface plane — en l'occurrence, celle du lac Ontario — interprétée comme celle d'une étendue liquide de méthane et d'éthane, des hydrocarbures légers[6]. Le spectromètre cartographe infrarouge et visible (VIMS) de Cassini a permis par la suite de préciser la nature de cette surface et d'établir qu'il s'agit bien de méthane liquide mélangé à de l'éthane et d'autres hydrocarbures légers, ainsi qu'à de l'azote liquide[7]. Depuis, la plupart de ces lacs ont été repérés près du pôle nord de l'astre[8], où ils ne seraient peut-être pas permanents mais migreraient d'un pôle à l'autre au gré des saisons, voire en un cycle de 45 000 ans[9].

Kraken Mare[modifier | modifier le code]

Bien que seul le lac Ontario, près du pôle sud, ait été à ce jour clairement caractérisé comme étant liquide, les formations d'apparence similaire au radar mais situées près du pôle nord sont également identifiées comme des étendues d'hydrocarbures liquides, extrapolation indirectement validée le par l'observation de la réflexion du soleil à la surface de Kraken Mare à travers les nuages de Titan[10], réflexion qui n'a pu être observée par Cassini que lorsque le point spéculaire se trouvait sur une surface plane identifiée au radar, ce jour-là à proximité de la « côte » méridionale de Kraken Mare.

Mayda Insula[modifier | modifier le code]

Les relevés topographiques de Kraken Mare établis par recoupement des données radar obtenues des régions boréales de Titan à des dates et sous des angles différents par Cassini, qui permettent de construire des vues stéréoscopiques, ont confirmé à la fois que les surfaces sombres au radar — donc lisses — correspondent aux minima locaux d'altitude, et que les terrains clairs atteignent des élévations allant jusqu'à 1 200 mètres au-dessus des lignes côtières[4], avec cependant une incertitude accrue au sud de Mayda Insula, où le différentiel de réflectivité altère la précision des calculs.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) NASA Jet Propulsion Laboratory Caltech Photojournal – 11 octobre 2007 « PIA10008: Titan's North Polar Region. »
  2. (en) NASA Jet Propulsion Laboratory Caltech Photojournal – 22 février 2007 « PIA09180: Titan: Larger and Larger Lakes. »
  3. a et b (en) USGS Gazetteer of Planetary Nomenclature – Feature Information: Titan « Mayda Insula. »
  4. a et b (en) 40th Lunar and Planetary Science Conference (2009) R. L. Kirk, E. Howington-Kraus, B. L. Redding, T. L. Becker, E. M. Lee, B. W. Stiles, S. Hensley, A. G. Hayes, R. M. C. Lopes, R. D. Lorenz, K. L. Mitchell, J. Radebaugh, F. Paganelli, L. A. Soderblom, E. R. Stofan, C. A. Wood, S. D. Wall, et l'équipe RADAR de Cassini, « Three-dimensional views of Titan's diverse surface features from Cassini radar stereogrammetry. »
  5. « Titan Mare and Insula Names », USGS, (consulté le )
  6. (en) ESA Cassini-Huygens News – 29 juin 2005 « Hydrocarbon lake on Titan?. »
  7. (en) R. H. Brown, L. A. Soderblom, J. M. Soderblom, R. N. Clark, R. Jaumann, J. W. Barnes, C. Sotin, B. Buratti, K. H. Baines et P. D. Nicholson, « The identification of liquid ethane in Titan's Ontario Lacus », Nature, vol. 454,‎ , p. 607-610 (ISSN 0028-0836, lire en ligne)
    DOI 10.1038/nature07100
  8. (en) ScienceDaily – 30 novembre 2009 « Scientists Explain Puzzling Lake Asymmetry on Saturn's Moon Titan. »
  9. (en) O. Aharonson, A. G. Hayes, J. I. Lunine, R. D. Lorenz, M. D. Allison et C. Elachi, « An asymmetric distribution of lakes on Titan as a possible consequence of orbital forcing », Nature Geoscience, vol. 2,‎ , p. 851-854 (ISSN 1752-0894, lire en ligne)
    DOI doi:10.1038/ngeo698
  10. (en) Astrobiology Science Conference 2010 K. Stephan, R. Jaumann, R. H. Brown, J. M. Soderblom, L. A. Soderblom, J. W. Barnes, C. Sotin, C. A. Griffith, R. L. Kirk, K. H. Baines, B. J. Buratti, R. N. Clark, D. M. Lytle, R. M. Nelson et P. D. Nicholson, « Specular reflection on Titan – Liquids in Kraken Mare. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]