Tina Bloch

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Martine Dassault est une écrivaine française née à Paris en 1954.

Biographie

Après une admissibilité à l'École normale supérieure de Fontenay, elle continue son cursus à Paris-Sorbonne IV, en lettres et en anglais. Elle a longtemps été journaliste d'art, notamment à Décoration internationale et à Maison française.

Elle publie Crash, son premier roman en août 2004 aux Éditions du Rocher, dans l'idée d'une future trilogie qui suivrait le développement psychique de son héroïne-miroir.

Les lys Casablanca ont suivi, en septembre 2005, chez le même éditeur. Le troisième volet, Le temps du violon, est paru en janvier 2007.

La trilogie

Crash

L'histoire est celle d'une douleur d'origine. La mère vient de mourir. C'est l'ouverture de Crash. Elle gît à terre, dans son sang, tête fracassée, écrasée comme elle a vécu, sous l'emprise d'un mari dominateur, et son cri qui n'est pas un adieu se prolonge et se fond dans un autre cri, celui de la narratrice.

La parole ne se veut pas réparatrice, mais elle doit exister. La nécessité de dire devient peu à peu une nécessité de décrypter le tragique. Le lecteur est plongé au plus vif, au plus intime de la douleur. La parole devient un chemin, et la mémoire un terreau. Il est question d'une identité à libérer, ou à réinventer. La narratrice s'invente des doubles, qui crée le décalage nécessaire. Les autres personnages de Crash ne portent pas de nom. Ils apparaissent en tant que « Il », « Lui », « le Maître », comme déclencheurs, instruments de destinée.

Les Lys Casablanca

Les Lys Casablanca amorcent la reconstruction. Cette fois l'héroïne se dote officiellement d'un nom. Elle est Hélène, l'autre, le double inventé et déclaré. L’action des Lys se situe un an après Crash, et dure effectivement moins d’une semaine, temps à peine dilaté de la tragédie, temps des lys aussi, fleur de cimetière, hautement vénéneuse. C’est suffisant pour ce qu’il faut montrer. Un affrontement. Un dysfonctionnement. Le Crash a fonctionné à plein dans ses conséquences naturelles, destruction-reconstruction. Ce qui est sûr, c’est qu’elle n’est plus dans la perte de soi. Il n'y aura de mort que symbolique. L'amour s'accomplira au risque de l'irrecevable, même s'il n'a aucune chance de survie. Les choses reprendront leurs cours. Apprentissage ou initiation, le danger est passé.

Les désastres semblent entérinés, elle est encore dans le deuil, mais elle n'est plus dans la tempête. Dehors, c'est l'été. Le soleil brille, la femme surgit, dans toute sa fragilité et sa beauté. Le désir renaît, et l'amour s'essaie. L'analyse du tragique s'affine, on le sent sous-jacent. La couleur des lys est blanche, comme cette histoire qui ne débouche sur rien. Une fois de plus l'amour est mis en échec, aucun avenir n'est annoncé, mais l'on comprend qu'Hélène est enfin née au monde. Encore une fois il va s’agir symboliquement d’une histoire de vie ou de mort. Mais quelle qu'en soit la conclusion, on a compris qu’elle vivra.

Le Temps du Violon

Le Temps du Violon reprend naturellement la trame antérieure, l’histoire d’une chaîne perverse entre un père, une fille et une mère immolée, et comment elle, la fille, la survivante, elle va faire avec tout ça.

Du grand mythe en live, de la grande violence, de la grande perversité, Œdipe, Électre, en vrai, car les mythes sont éternels, et le désir, et aussi la beauté, il ne faut jamais l’oublier. Mais le monde a changé. Il faut retrouver sa place dans un monde sans ordre, car il faut s’en sortir, sinon le livre ne sert à rien. C’est exactement le sens du temps du violon, un temps choisi, un temps d’ailleurs, un refuge qui pallie le non-sens, le désordre, le refus de mémoire et le chaos qui font du monde d’aujourd’hui un champ de destruction, d’où l’espoir, la création, la vie même, sont bannis au profit des crédos de l’Air du Temps.

Le temps du violon est un temps improvisé, en quête de source, puisant dans l’humain, dans ses faiblesses et ses transcendances, amour, douleurs, peurs, traces. Il est le filtre nécessaire, il propose une autre lecture, une autre traversée. Le temps du violon est le temps des portes à ouvrir, comme chaque chapitre du livre est une étape symbolique, voire mythique. À partir d’une célèbre photo de Man Ray, « Violon d’Ingres » 1924, où la femme, photographiée de dos, offre son corps comme objet au fantasme de l’artiste qui y inscrit les marques du violon, Hélène, l’Auteur organise sa symbolique. Elle aussi est prête à la transgression. Le bleu en est la preuve.

Pour l’amour de l’art, pour l’amour de la vie, pour l’amour, pour l’envol.