Luis Fernando Figari

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Luis Fernando Figari
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Luis Fernando Figari, né le à Lima (Pérou), est un laïc catholique péruvien, fondateur en 1971 de la sodalité de vie chrétienne (Sodalicio) dont il fut également le supérieur général avant d'être démis à la suite de plusieurs affaires d'abus sexuels sur mineurs.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il étudie à l'école primaire à l'école Immaculate Heart à Lima et ses études secondaires à l'école Santa María de Lima. Il suit ensuite des études de sciences humaines et de droit à l' Université catholique pontificale du Pérou[1]

En 1971, il fonde la Sodalité de vie chrétienne (Sodalitium Christianae Vitae)[1]. Figari développe alors pour ses disciples un plan d'austérité à base de sadomasochisme et d'automutilation[2]. Ce mouvement est aujourd'hui considéré comme un mouvement sectaire d'extrême-droite[3].

De 1974 à 1998, Figari fonde diverses associations : l'Association Immaculée Marie pour les femmes (1974) ; le Christian Life Movement (CLM), mouvement ecclésial (1985) ; la Communauté Mariale de Réconciliation, une association religieuse pour les femmes laïques consacrées (1991) ; la Confrérie Notre-Dame de la Réconciliation (1995) ; les Servantes du Plan de Dieu, autre association religieuse de femmes consacrées (1998).

Il est aussi le fondateur de Tradición y Acción, le journal de la branche péruvienne du groupe catholique d'extrême-droite Sociedad de Defensa de la Tradición, Familia y Propiedad ; de groupe phalangiste les Escalones Juveniles Nacionalistas ; du groupe Tradición y Acción por un Perú Mayor, la branche de Lima de Tradición, Familia y Propiedad, un groupuscule fondée en 1960 au Brésil par un militant catholique d'extrême droite Plinio Corrêa de Oliveira ; du groupe Dios y Patria vers 1973 qui donne naissance un an plus tard à la Confederación Nacionalista de Juventudes et à la Sodalitium Christianae Vitae[4].

En 1994, la CLM a été reconnue par le Saint-Siège comme association internationale de fidèles de droit pontifical.

En 1997, Jean-Paul II approuve Sodalitium comme société de vie apostolique[5].

En 2002, Jean-Paul II nomme Figari conseiller du Conseil pontifical pour les laïcs.

En 2005, Benoît XVI nomme Figari auditeur du Synode des évêques sur l'Eucharistie, l'un des rares participants laïcs invités à cette assemblée.

En 2010, il est contraint à la démission et renvoyé en 2015 de son propre mouvement[5].

Violence et scandales sexuels[modifier | modifier le code]

Mis en cause dans plusieurs affaires d'abus sexuels sur mineurs, il est démis en 2010 de ses responsabilités au sein de son mouvement. Pourtant, à l'encontre de ton logique chronologique, les premières accusations officielles datent de 2015 et le Vatican n'affirme n'avoir été informé qu'en 2011. Ces versions sont depuis réfutées, des premières plaintes, restées confidentiels, avaient bien été déposées précédemment. On découvre alors les dérives de Figari, ses abus et violences[6].

En 2013, un ancien membre publie un texte détaillé des plaintes contre Luis Fernando Figari et d'autres dirigeants de la Sodalitium[7].

En 2015, à la suite du livre de Pedro Salinas[8], un ancien membre, le mouvement reconnait officiellement les abus sexuels et le caractère sectaire de son fondateur[9].

Figari est condamné à une vie de pénitence et de prière par son successeur, puis interdit par le Vatican de résider dans une maison de l’institut mais aussi de retourner au Pérou[10].

Le cardinal péruvien Barreto dit de Figari qu'il est « non seulement sérieusement remis en question, mais est une personne perverse et une telle personne ne peut transmettre la sainteté de vie »[10].

Le , à la suite d'une enquête menée par Fortunato Urcey (en), prélat de Chota, la congrégation confirme que Figari n'aurait plus aucun contact avec les membres de Sodalicio. Urcey rapporte que pendant que Figari était supérieur général, il avait « adopté un style de gouvernement excessivement ou indûment autoritaire, visant à imposer sa propre volonté » et que « afin d'obtenir l'obéissance de ses frères [il] a utilisé des stratégies et des méthodes inappropriées. de persuasion, c'est-à-dire sournoise, arrogante et néanmoins violente et irrespectueuse du droit à l'inviolabilité de sa propre intériorité et discrétion » et que « Figari, avant 2001, a commis des actes contre le VI Commandement[11] avec des jeunes en formation dans la Sodalitium Christianae Vitae, dont, avec certitude au moins dans un cas survenu en 1974, avec une personne de moins de 16 ans »[12]. À la suite de ce rapport, le Saint-Siège le condamne à ne plus « vivre dans une maison Sodalitium ». La procureure María del Pilar Peralta Ramírez, chargée du 26e Parquet pénal provincial de Lima, déclare alors qu'il n'y a aucune preuve d'un procès civil contre Figari[13]. En février, l'affaire est reprise par un autre magistrat qui ordonne la réouverture de l'affaire au motif que les « actions de Ramírez avaient été négligentes »[14].

En février 2017, le supérieur général du mouvement transmet un rapport au bureau du procureur du Pérou des informations identifiées sur les abus sexuels sur mineurs par son fondateur et par quatre de ses anciens membres[15].

En décembre 2017, le ministère public demandé neuf mois de détention préventive contre Luis Figari et trois autres anciens membres de la communauté, pour des abus sexuels présumés[16].

En janvier 2018, lors du voyage du pape François à Lima, une photo de Luis Fernando Figari en costume rayé et avec la phrase "Je t'attendrai" est projeté près du siège de la Nonciature apostolique. Cette manifestation de l'Association péruvienne des athées (APERAT) ayant pour but d'exhorté François à permettre le retour de Figari au Pérou pour qu'il réponde des accusations criminelles ou faciliter, et ne pas entraver, son extradition[17].

Figari fait appel deux fois de son exclusion par son mouvement avant d'être définitivement débouté en 2019.

En 2021, bien que poursuivi en justice, il continue à résider à Rome sans qu'aucune extradition n'ait été mise en œuvre par l'état italien à son encontre[18],[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Luis Fernando Figari - Enciclopedia Católica », sur web.archive.org, (consulté le )
  2. (es) Mitad monjes mitad soldados - Pedro Salinas | Planeta de Libros (lire en ligne)
  3. « Rebanadas de Realidad », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. « Mitad monjes, mitad soldados, siempre políticos | Noticias del Perú | LaRepublica.pe », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. a et b (en) CNA, « Vatican bars Sodalit founder from contact with members », sur Catholic News Agency (consulté le )
  6. « Denuncian a fundador del Sodalicio Vida Cristiana por abuso sexual | Diario16 », sur web.archive.org, (consulté le )
  7. « Historia de encubrimientos en el Sodalicio », sur web.archive.org, (consulté le )
  8. « Perú: Obispo pedófilo | Katari - cultura wiphala quechua aymara », sur web.archive.org, (consulté le )
  9. (en) CNA, « Sodalitium Christianae Vitae issues statement in wake of accusations », sur Catholic News Agency (consulté le )
  10. a et b « Pérou : un cardinal appelle à dissoudre le mouvement Sodalicio », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne)
  11. VI commandement : Ne nous soumets pas à la tentation
  12. (en) « Vatican bars Sodalit founder from contact with members », sur Crux Now (consulté le )
  13. (es) NOTICIAS EL COMERCIO PERÚ, « Sodalicio: fiscalía archivó las denuncias contra Luis Figari | LIMA », sur El Comercio Perú, (consulté le )
  14. (es) NOTICIAS EL COMERCIO PERÚ, « Fiscal que investigó a los Sánchez Paredes verá caso Sodalicio | LIMA », sur El Comercio Perú, (consulté le )
  15. (en) CNA, « Sodalits provide information on abuse of minors to Peruvian prosecutors », sur Catholic News Agency (consulté le )
  16. (es) NOTICIAS EL COMERCIO PERÚ, « Sodalicio: los abusos y denuncias contra Luis Figari [INFORME] | LIMA », sur El Comercio Perú, (consulté le )
  17. (en) « HORROR HORROR: La proyección de una imagen en protesta contra la Iglesia se convirtió en una posverdad MUY maleada », sur Útero.Pe (consulté le )
  18. (en) CNA, « Sodalit founder expelled from congregation's community life », sur Catholic News Agency (consulté le )
  19. (es) NOTICIAS EL COMERCIO PERÚ, « Sodalicio | “No tenemos ningún tipo de justicia”: seis años de las denuncias sin castigo | Martín López de Romaña | Luis Fernando Figari | LIMA », sur El Comercio Perú, (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]