Les Femmes dans l'action mondiale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les Femmes dans l'action mondiale
Image illustrative de l’article Les Femmes dans l'action mondiale
Une du dernier numéro.

Pays Drapeau de la France France
Zone de diffusion France
Langue Français
Périodicité mensuel
Format Berlinois
Genre revue féminine
Prix au numéro 1,50 FF
Fondateur Bernadette Cattanéo
Date de fondation 1934
Date du dernier numéro 1939
Ville d’édition Paris

Directeur de publication Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme
ISSN 2547-0558
Numéro 26 septembre 1936 Edition spéciale sur la guerre d'Espagne

Les Femmes dans l'action mondiale est une revue mensuelle féminine française publiée entre 1934 et 1939.

Historique[modifier | modifier le code]

Les « Femmes dans l’action mondiale » est un magazine politique, social et de divertissement, destiné aux femmes, principalement mensuel, avec des numéros spéciaux.

« Les Femmes dans l’action mondiale » prend le titre de « Femmes » au début de l’année 1937. Le numéro 1 est paru en septembre 1934, le dernier numéro 71 paru en aout 1939.

Cette revue est l’organe de propagande français du « Comité Mondial des Femmes contre la guerre et le fascisme » (CMF) créé en aout 1934 et dont Bernadette Cattanéo est la secrétaire générale[1].

D’autres journaux seront créés sur le même modèle dans de nombreux pays partout dans le monde.

Le CMF est destiné à toucher toutes les couches de femmes indépendamment de leur classe sociale et quelle que soit leur tendance politique. Outre l’objectif de lutte contre la guerre et le fascisme, il revendique la libération et l’émancipation sociale et politique de la femme, la défense de ses revendications, l’égalité des femmes et des hommes.

Chaque édition de la revue est systématiquement préfacée par un article souvent politique signé de la présidente du CMF « Gabrielle Duchêne ». On pourrait donc croire qu’elle en est la créatrice et la responsable. Ce n’est pas le cas. C’est Bernadette Cattanéo qui est à l’origine de la création de cette revue et qui contrôlera son contenu éditorial.

Bernadette Cattanéo écrit de nombreux articles politiques de fond, mais ceux-ci ne sont jamais présentés en première page pour éviter de donner au journal un caractère communiste trop apparent. Elle indique dans son autobiographie de 1937 rédigée à Moscou[2], avoir « mis debout » et lancée cette revue quelle avait depuis longtemps étudiée.

Elle indique également le 27 février 1935, lors de sa première présentation annuelle au Komintern[3], « Les Femmes dans l’action mondiale » en est à sa 6 -ème parution : « Jusqu’à présent j’ai toujours fait entièrement le journal, techniquement et politiquement ».

Elle rend également compte tous les ans auprès du Komintern de son évolution ainsi que de ceux des autres pays.

La diffusion de cette revue française est effectuée par les comités régionaux du CMF. Son édition atteindra en France 140 000 à 160 000 exemplaires mensuels en mars 1937[4].

Le numéro 26 spécial sur l’Espagne de septembre 36 ayant été tiré à 100 000 exemplaires.

En juin 1939 lors de sa dernière présentation au Komintern[5], Bernadette Cattanéo indique que le journal « Femmes » a maintenu son tirage mais ne se développe pas assez.  Les comités ayant été mobilisés pour l’assistance à l’Espagne républicaine ils n’ont pas attaché autant d’importance à la diffusion du journal qui a perdu de sa « teneur ». La concurrence des journaux capitalistes est insurmontable. Par exemple l’hebdomadaire « Marie Claire » vit, grâce à son gros budget, avec énormément de publicité depuis deux ans et fait un tort considérable aux journaux féminins existants. Cependant « Femmes » reste en France le journal d’organisation le plus attrayant et le plus lu. Les femmes socialistes, radicales, féministes possèdent des journaux à caractère très abstraits et qui sont peu diffusés

Ligne éditoriale[modifier | modifier le code]

La ligne éditoriale reflète sa fondatrice: féministe, pacifiste et communiste[6]. Les articles couvrent des sujets classiques dédiés aux femmes tout en gardant un coté militant fort : un article de 1938 sur la cuisine Lorraine conclut que son avenir est menacé tandis qu'un article de 1938 sur le tricot mentionne que les enfants pauvres en Espagne et en France en auraient besoin[6].

En septembre 1937, Bernadette Cattanéo, alors secrétaire du CMF, écrit sur le coût de la vie, sujet cher au mensuel. Le sujet du droit de vote des femmes en France est abordé par cette même auteure en mars 1935[7].

La situation coloniale est également abordée par Léo Wanner de la Ligue française contre l’impérialisme et l’oppression coloniale[6]. Bernadette Cattanéo développe la question en écrivant un article sur le sort des femmes musulmanes dans les colonies[6].

Femmes invite également des journalistes réputés, attirés par ses photos ou ses sondages[6], tels Denise Moran à contribuer[6]. Andrée Viollis, en charge de l’hebdomadaire Vendredi et journaliste du quotidien Ce soir publie des articles approfondis sur la situation en Indochine et en Tunisie[6]. Un entretien avec l'universitaire Pauline Ramart sur les dangers du fascisme pour le droit au travail des femmes est publié par Luce Langevin[7].

Les hommes qui soutiennent la cause du journal voient aussi leurs articles publiés tel Victor Basch, le président de la Ligue des Droits de l’Homme[6].

Une du magazine du 6 juillet 1936 avec Maryse Hilsz devant son Potez 50 avec lequel elle a battu un record mondial d'altitude.

De nombreuses autres militantes telle que Louise Desormais[8], Marcelle Routier[9] publient leurs articles. Gertrude Duby écrit notamment sur la mort de Liselotte Hermann en 1938[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. CODHOS Editions, 2017, 2-9517903-3-3. ffhal-01806996 Alicia León y Barella, Rossana Vaccaro, « Construire/déconstruire/Reconstruire la mémoire de Bernadette Cattanéo », Genre de l’archive Constitution et transmission de mémoires militantes,‎ , p9 sur 21 "combats pacifistes" (lire en ligne)
  2. Bernard Pudal et Claude Pennetier, Le Souffle d’octobre 1917. L’engagement des communistes français., Ivry sur Seine, Les éditions de l'atelier, , 383 p. (ISBN 978-2-7082-4519-8), p 175 chapitre 7 "Des femmes communistes"
  3. Konintern, « Secrétariat des Pays latins du CE de l’IC « sténogramme du secrétariat romain du CEIC sur la question française, le mouvement des femmes » », Pandor 495_32_168,‎ , p 25 (lire en ligne)
  4. Komintern Bernadette Cattanéo, « Question du travail parmi les femmes: procès verbal n°17 et sténogramme de la réunion du présidium du CEIC (Comite exécutif de l'internationale communiste) », Pandor 495_2_259,‎ , page n° 23 numéroté manuellement (lire en ligne)
  5. Komintern Documents du comité international des femmes, « documents préparatoire à la présentation de Bernadette Cattanéo au Komintern à Moscou », Pandor 543_2_35,‎ , page 111 et suivantes (lire en ligne)
  6. a b c d e f g et h Anne Mathieu, « Ménagères et militantes. Les Femmes dans l’action mondiale », La Revue des revues, vol. N°64, no 2,‎ , p. 66 (ISSN 0980-2797 et 2649-7751, DOI 10.3917/rdr.064.0066, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Jasmine Calver, The Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme: Anti-Fascist, Feminist, and Communist Activism in the 1930s, Northumbria University, , 288 p. (lire en ligne), chap. 6 (« The Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme’s Periodicals: Woman To-day and Femmes dans l’action mondiale »), p. 193
  8. Anne Mathieu, « DÉSORMAIS Louise », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  9. Anne Mathieu, « ROUTIER Marcelle », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  10. Anne Mathieu, « DUBY Gertrude », dans ou DUBY BLOM Gertrude ; née Gertrude Lörtscher, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :