Le Prince d'Orange (chanson)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Prince d'Orange est une chanson traditionnelle du XVIe siècle. Gabriel Yacoub l'a reprise en 1973 avec le groupe Malicorne.

Analyse[modifier | modifier le code]

La chanson s'inspire de la mort en 1544 du capitaine de Charles Quint, René de Nassau, prince d'Orange, lors du siège de Saint-Dizier. Elle aurait été composée la même année[1] mais de nombreuses variantes rendent difficile l'identification exacte du Prince d'Orange mentionné[2]. Souvent l'air était seul repris avec un texte différent. On trouve ainsi par exemple dans Recueil des plus belles chansons et airs de cour (1724) :

« Pour le Prince d'Orange, trop matin s'est levé...[3] »

ou encore :

« C'est le Prince d'Orange / Trop matin s'est levé / Il appela son page / Mon more est-il bridé ?[4]. »

Paroles[modifier | modifier le code]

[...]
Est allé voir son page
Va seller mon coursier
Que maudit soit la guerre
Va seller mon coursier

Mon beau Prince d'Orange
Où voulez-vous aller ?
Je veux aller en France
Où le Roi m'a mandé
Que maudit soit la guerre
Où le Roi m'a mandé
Je veux aller en France
Où le Roi m'a mandé
Mis la main sur la bride
Le pied dans l'étrier
Que maudit soit la guerre
Le pied dans l'étrier
Mis la main sur la bride
Le pied dans l'étrier
Je partis sain et sauf
Et j'en revins blessé
Que maudit soit la guerre
Et j'en revins blessé
Je partis sain et sauf
Et j'en revins blessé
De très grands coups de lance
Qu'un Anglais m'a donnés
Que maudit soit la guerre
Qu'un Anglais m'a donnés
De très grands coups de lance
Qu'un Anglais m'a donnés
J'en ai un à l'épaule
Et l'autre à mon côté
Que maudit soit la guerre
Et l'autre à mon côté
J'en ai un à l'épaule
Et l'autre à mon côté
Un autre à la mamelle
On dit que j'en mourrai
Que maudit soit la guerre
On dit que j'en mourrai
Un autre à la mamelle
On dit que j'en mourrai
Le beau Prince d'Orange
Est mort et enterré
Que maudit soit la guerre
Est mort et enterré
Le beau Prince d'Orange
Est mort et enterré
L'ai vu porté en terre
Par quatre cordeliers
Que maudit soit la guerre
Par quatre cordeliers

Musique[modifier | modifier le code]



\new Staff \with {
  midiInstrument = "voice oohs"
} {
\relative c'' {
    \key g \minor
    \time 4/4
    \partial 4*1
    d4 
    bes c2 bes8 a
    g2 g4 d'
    bes c2 bes8 a  
    g2. f4
    bes bes c c
    d2 d4 c 
    bes d c bes
    a2. d4
    d d2 d8 d
    d4 a bes c
    bes2 a
   \partial 4*3 g2.
    \bar "|."
 }
}
\addlyrics {
  \lyricmode {
C'est le Prin -- ce d'O -- ran -- ge, Trop ma -- tin s'est le -- vé,
Est al -- lé voir son pa -- ge, Va sel -- ler mon cour -- sier,
Que mau -- dit soit la guerre Va sel -- ler mon cour -- sier.
  }
}

\midi {
  \context {
    \Score
    tempoWholesPerMinute = #(ly:make-moment 100 2)
  }
}

Postérité[modifier | modifier le code]

Comme tout le répertoire de musique traditionnelle, la chanson, paroles et musique, est dans le domaine public et peut de ce fait être librement reprise sans être soumise au paiement d'un droit d'auteur. Le groupe de musique folk Malicorne l'interprète sur les albums, Pierre de Grenoble en 1973, Malicorne en public en 1979 et, a cappella, sur Vox en 1996.

En , le groupe breton HIKS, sort un CD Opération Malicorne avec la participation de Gabriel Yacoub et Marie Sauvet. Ce CD reprend, entre autres, la chanson Le Prince d'Orange.

Partition[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dorrya Fahmy, L'histoire de France à travers la chanson, 1950, p. 113.
  • Recueil de chansons choisies, 1694, (chanson sur l'air du Prince d'Orange) (lire en ligne)
  • Émile Picot, Chants historiques français du seizième siècle, 1903, p. 137

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le polygraphe belge : journal de la littérature, des sciences et des arts, 1835, p. 14 (lire en ligne)
  2. H. Allouard, Edouard Fournier, Maurice Sand, Le théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, 1871, p. 482 (lire en ligne)
  3. Recueil des plus belles chansons et airs de cour, p. 70 : (lire en ligne)
  4. Société de l'histoire de France, Vol.1 : (lire en ligne)