Le Chaudron de l'Estaque
du boulevard Roger-Chieusse, au nº 110.
Destination initiale |
Usine de teinturerie |
---|---|
Construction |
XIXe siècle [1] |
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
Région | |
---|---|
Département |
Bouches-du-Rhône (13) |
Commune |
Coordonnées |
---|
Description
Bâtiment quadrangulaire en briques enduites du XIXe siècle, il comporte deux niveaux : le rez-de-chaussée constituait l'atelier, et l'étage le logement du gardien[3]. Au-dessus de la porte, une plaque en pierre gravée indique « Prud’homie de pêche – teinturerie », car le lieu était la propriété de la prud’homie de pêcheurs de Marseille. Dans ce bâtiment habitaient le prud’homme de l’Estaque ainsi que l’adjudicataire, « le fermier »[4].
Cet atelier servait à teindre régulièrement les filets des pêcheurs ainsi que les voiles et cordages qui avaient tendance à moisir dans les cales des bateaux sous l'effet de l'humidité et de la chaleur. Les filets confectionnés avec des fils de coton (plus anciennement de lin) devaient être trempés dans un bain d’eau bouillante dans lequel étaient déversées des écorces de pin ou de chêne broyées, appelées « rusques », afin que les tanins les rendent inaltérables[4],[5]. Ce procédé disparut vers 1960 avec l’apparition des filets en nylon imputrescible[6] et la teinturerie dut fermer ses portes.
Le Chaudron de l'Estaque était renommé sur toute la côte voisine, du port des Goudes jusqu'au port de Carro. L'atelier avait été créé par le syndicat des pêcheurs de l'Estaque, avec l'aide de la prud'homie de pêcheurs de Marseille. Il remplaçait l'ancienne pratique artisanale de teinturerie, peu pratique voire dangereuse, réalisée avec les petits chaudrons de chaque pêcheur ou port. Chaque semaine, le jour de teinture (la teinche), les pêcheurs transportaient leurs filets par brouette et par charrette jusqu'à l'atelier où ils les faisaient teindre dans les cuves puis sécher[6].
Les installations, qui ont été conservées, comprennent deux grands chaudrons de cuivre de 3 m3 de contenance fermés par des couvercles en bois, un foyer à bois sous chaque cuve, et des conduites d'eau. Un muret surmonté de rouets en bois sépare les deux cuves.
Le bâtiment et ses installations intérieures ont été inscrits aux Monuments historiques par arrêté du [7]. Le site, bien que privé, peut être visité en prenant contact avec le Comité d'intérêt de quartier de l'Estaque[8].Bibliographie
- Atelier de teinture des filets de pêche, dit Prud'homie de pêche Teinturerie ou Le Chaudron, actuellement local associatif : dossier approfondi (données historiques, géographiques, architecturales, juridiques, documentaires, etc.) + plans et photos, sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine (Ministère de la Culture).
- (lire en ligne) L’Estaque, mon village au temps des pite-mouffe, Laurent Damonte, Paul Tacussel éditeur, Marseille, 1993 (ISBN 2-903963-67-3)
Article connexe
Références
- Teinturerie de filets de pêche dite " Chaudron de l'Estaque ", sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture.
- Le bas du boulevard Roger-Chieusse était anciennement nommé Montée de la Sardine en référence à l'activité principale de pêche de l'ancien village.
- Plans du rez-de-chaussée et du 1er étage, sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture.
- Le Chaudron de l'Estaque, sur Le Petit Estaquéen, 8 juin 2011.
- Cuves à bouillir le tanin (photo), sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture.
- Laurent Damonte, L’Estaque, mon village au temps des pite-mouffe, éditeur Paul Tacussel, Marseille, 1993, (ISBN 2-903963-67-3) p.45-46
- Notice no PA13000021, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Comité d'intérêt de quartier de l'Estaque, site officiel.