L'Homme à la caméra

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L'Homme à la caméra
Affiche originale du film, 1929.
Titre original Chelovek s kino-apparatom
Réalisation Dziga Vertov
Scénario Dziga Vertov
Pays de production Drapeau de l'URSS Union soviétique
Durée 80 min/68 min
Sortie 1929

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Homme à la caméra (en russe : Человек с киноаппаратом, Chelovek s kinoapparatom) est un film soviétique réalisé par Dziga Vertov en 1929. Tourné à Odessa et d'autre villes soviétiques, le synopsis de ce film muet repose sur le quotidien de ses habitants, du matin au soir, explorant toutes les facettes du travail, des loisirs, de la ville.

Fiche technique

  • Production : VUFKU (Comité pan ukrainien du cinéma et de la photo)
  • Réalisateur : Dziga Vertov (de son vrai nom Denis Kaufman)
  • Cadreur : Mikhaïl Kaufman (son frère)
  • Assistante au montage : Elizaveta Svilova (sa femme)
  • Avant-première du film : 1928
  • Première : à Kiev le 8 janvier 1929 et Moscou le 9 avril 1929
  • Durée du film : 93 ou 95 minutes selon les auteurs, 80 minutes[1]

Analyse

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L'une des premières images du film : l'homme à la caméra, lui-même perché sur une caméra.

Le film est célèbre surtout par son approche très éclatée, la musicalité de son montage (pour un film muet), les nombreuses techniques cinématographiques utilisées (surimpression, superposition, accéléré, ralenti, etc). Il est aussi célèbre pour sa mise en abîme (le film dans le film) : on suit l'opérateur tournant le film, on montre le montage d'une séquence de ce film et une autre scène présente un public regardant l'Homme à la caméra sur grand écran… Il illustre la théorie du cinéma de Vertov : le Ciné-oeil.

Mais au moment de sa sortie il n'a pas fait l'unanimité. Sergueï Eisenstein qualifie ces images de « coq-à-l'âne formalistes et de pitreries gratuites dans l'emploi de la caméra »[2].

L'esthétique du film est fortement marquée par les mouvements d'avant-garde de l'époque, principalement par le constructivisme. C'est un film tout à la fois documentaire et expérimental. On peut le considérer comme un manifeste de la recherche esthétique du cinéma d'avant-garde soviétique, encore indemne des contraintes artistiques que subiront par la suite les artistes d'URSS.

Plusieurs images sont mémorables : celle d'un homme qui se promène avec une caméra sur trépied dans le dos, un œil en très gros plan en superposition avec celui d'un objectif de caméra, la surimpression d'un cadreur géant installé sur un toit…

Bandes-son composées par la suite

Le film dans le film (octobre 1929).
  • 1983: Le groupe Un drame musical instantané composa une musique originale jouée en direct[3] avec leur orchestre de quinze musiciens (création au Festival Musica à Strasbourg), parue en 33 tours sur le label GRRR[4].
  • Milieu des années 1990: Pierre Henry a réalisé une musique de film (électroacoustique) synchronisée.
  • 1996 : Le musicien Biosphere a été sollicité par le festival du film international de Tromsø pour composer une nouvelle bande originale pour le film. Elle fut sortie sur la réédition de son album Substrata en 2001.
  • 2000 : le groupe de jazz anglais The Cinematic Orchestra a composé une trame sonore inspirée de ce film.
  • 2010 : Gilles Tynaire écrit une nouvelle partition, interprétée pour la première fois dans le cadre d'un ciné-concert, le 21 juin 2010, à Issy-les-Moulineaux, par le Ziveli Orkestar et le chœur du collège Henri Matisse (direction Catherine Lobet)[5].
  • 2011 : Le 20 mai, le compositeur breton Yann Le Long crée sa version de la bande son du film, avec le violoncelliste Philippe Cusson et le batteur Stéphane Grimalt, dans le Centre Culturel du Vieux Couvent, à Muzillac. La bande son est enregistrée.

Bibliographie

  • Frédérique Devaux, L'Homme à la caméra de Dziga Vertov, Bruxelles : Yellow Now, 1990
  • Jean-Jacques Marimbert (dir.), Analyse d'une œuvre : L'Homme à la caméra (D. Vertov, 1929), 2009

Références

Liens externes