L'Âne et ses maîtres

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'Âne et ses maîtres
Image illustrative de l’article L'Âne et ses maîtres
Dessin de Grandville

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1668
Chronologie

L'Âne et ses maîtres est la onzième fable du livre VI de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.

Pour cette Fable, La Fontaine s'inspire de celle d'Ésope : L'Âne et le jardinier.

L'âne d'un jardinier se plaignait au Destin
De ce qu'on le faisait lever devant l'aurore.
Les coqs, disait-il, ont beau chanter matin.
        Je suis plus matineux encor.
Et pourquoi? Pour porter des herbes au marché
Belle nécessité d'interrompre mon somme?
        Le Sort, de sa plainte touché,
Lui donne un autre maître, et l'animal de somme
Passe du jardinier aux mains d'un corroyeur.
La pesanteur des peaux et leur mauvaise odeur
Eurent bientôt choqué l'impertinante bête.
J'ai regret, disait-il, à mon premier seigneur.
        Encor, quand il tournait la tête,
        J'attrapais, s'il m'en souvient bien,
Quelque morceau de chou qui ne me coûtaient rien
Mais ici point d'aubaine, ou, si j'en ai quelqu'une,
C'est des coups. Il obtint changement de fortune !
        Et sur l'état d'un charbonnier
        Il fut couché tout le dernier.
Autre plainte. Quoi donc! dit le Sort en colère
        Ce baudet-ci m'occcupe autant
        Que cent monarques pourraient faire!
Croit-il être le seul à n'être pas content?
        N'ai-je en l'esprit que son affaire?
Le sort avait raison. Tous gens sont ainsi faits:
Notre condition jamais ne nous contente;
        La pire est toujours la présente.
Nous fatiguons le ciel à force de placets,
Qu'à chacun Jupiter accorde sa requête,
        Nous lui romprons encor la tête.

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, L'âne et ses maîtres

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :