Jean Rousson

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Jean Rousson, est un prêtre séculier et écrivain français du XVIIe siècle, mort le à Chantenay.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine et parcours[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille notariale d'Arquenay, il fut emmené en 1581 par Julienne d'Arquenay à son château de Rambouillet pour y prendre soin de l'éducation de Charles d'Angennes[1]. On le pourvut alors de la chapelle d'Hauteville, et sans doute à l'expiration de son préceptorat en 1587, du prieuré de Thorigné-en-Charnie. Il demeurait à Saint-Denis-d'Orques, peut-être comme vicaire, quand, en 1595, il obtint la cure de Chantenay, toujours par l'influence de Charles d'Angennes, qui était alors seigneur temporel de la paroisse, écrit Ansart.

Le religieux et l'éducation[modifier | modifier le code]

Jean Rousson fut un curé modèle, estimé des grands, aimé de tous. Il fonda une école où se formèrent de nombreux ecclésiastiques qui firent une couronne à sa vieillesse. Lui-même s'est peint dans ses fonctions de magister, ne prenant aucun salaire, acceptant les petits présents qu'on lui offrait, refusant tout autre bénéfice que sa cure[2]. Jean Rousson dota cette école du lieu de la Minotière, par affection pour sa paroisse et pour demeurer en participation des prières des jeunes enfans néz et à naistre.

Après 22 ans de ministère, il démissionna en faveur de son neveu, se retorant dans une maison qu'il avait fait construire et où il cultiva les lettres et les fleurs pendant 12 ans encore.

Les ouvrages[modifier | modifier le code]

Le premier ouvrage qu'il publia en 1619, mais préparé depuis longtemps sans doute, car l'approbation d'Olivier de Cuilly est datée du 18 janvier et celle de François Masson, prieur des Dominicains de Laval du , porte pour titre : Le jardin d'honneur de la Vierge Marie où se cueillent les fruits de la vie de J.-C. et de la sainte Vierge[3]. Avant de paraphraser ainsi le rosaire, Rousson en avait implanté la dévotion dans sa paroisse ; il avait fait construire sous ce vocable, dans le cimetière, une chapelle qu'il dota[4].

Jean Rousson fit aussi des vers ; il fut même assez bon poète. On trouve de très bonnes pièces dans le Recueil des chansons spirituelles, avec les airs notés sur chacune d'icelles[5]

Dialogue de trois vignerons du Maine[modifier | modifier le code]

Mais quoique de petit format, l'ouvrage du curé de Chantenay le plus marquant, le plus hardi, le plus personnel et qui eut aussi le meilleur succès, fut le Dialogue de trois vignerons du pays du Maine sur les misères de ce temps, les devoirs et la conduite des ecclésiastiques.

C'est une verte satire, où l'un des personnages parle le patois manceau, contre la simonie, l'insouciance et les désordres d'une partie du clergé. Jean Rousson ne la signa que d'un pseudonyme transparent : Jean Sousnor, sieur de la Nichilière[6].

Le sieur de la Nichilière exprimait à sa manière le désir universel d'une réforme dans le clergé, déjà commencée d'ailleurs, et que Saint Vincent de Paul, Jean-Jacques Olier et autres procurèrent efficacement.

La fin[modifier | modifier le code]

Le 28e jour du mois de septembre (1630), deffunct vénérable et discret maistre Jean Rousson, prestre rendit son âme entre les mains divines et le lendemain fut inhumé dans la chapelle du Rosaire, au grand cimetière de Chantenay. René Rousson, son neveu, curé de Beaumont-Pied-de-Bœuf, fonda aussi un collège dans sa paroisse.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Âgé seulement de cinq ans
  2. Il chérissait tous ses élèves comme des enfans de grandes familles, leur faisait aimer l'école par une infinité d'artifices, plaçant le plus savant ou le plus sage dans une chaire tapissée de fleurs et de feuillages, et le plus asnier et indocile sur un billot au-dessus duquel pendait une queue de veau. Les punitions des paresseux étaient de demander pardon à Dieu à genoux ou de baiser la queue de veau. Ceux qui se destinaient au latin parlaient cette langue dès le début
  3. La Flèche, in-8° de 799 p., 9 feuillets non chiffrés pour la dédicace à Charles d'Angennes et à la Vierge, et 20 feuillets pour la table, le privilège et les approbations des docteurs
  4. Le Jardin a trois parterres et chaque parterre cinq allées ; c'est, on le voit, la division du rosaire. La doctrine du livre est certainement fort bonne et solide.

    « David, écrit-il à la page 6, accordoit sa musique pour la rendre agréable à Dieu, in psalterio decem cordarum, c'est-à-dire en observant les dix commandements de la loy. »

    L'Abbé Angot imagine qu'un instrument bizarre, composé d'un cercle et de dix clochettes de différents calibres qui faisait partie du mobilier de l'auteur, était destiné à rendre sensible pour ses paroissiens l'exemple du psalmiste.
  5. La Flèche, 1621, in-16 de 124 p. Jean-Barthélemy Hauréau loue surtout la paraphrase du cantique Super flulina Babylonis.
  6. Imprimé en 1627, le volume eut une seconde édition en 1628 (Le Mans, Gervais Olivier, in-24 et in-12), une troisième corrigée et augmentée de nouveau en 1629 (in-24 de 376 p.), une autre à Rouen, 1636. La huitième, qui est probablement la dernière, parut encore à Rouen en 1734
  7. Disciple de Jean Rousson, il dédie une épître A M. Rousson, son maistre, cy devant curé de Chantenay, sur sa façon de vivre du tout religieuse et claustrale, 1633 Revue du Maine, t. XXXIX, p. 70, 126.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

« Jean Rousson », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)

Liens internes[modifier | modifier le code]