Isidore Didion
Isidore Didion (1798-1878) est un mathématicien et général français du XIXe siècle.
Biographie
Isidore Didion est un mathématicien et officier français, né à Thionville[1], le 22 mars 1798. Admis en 1817 à l’École polytechnique, il en sort dans le corps de l’artillerie. Parvenu au grade de capitaine (1830), il est nommé en 1837 professeur d’artillerie à l’École d'application de l'artillerie et du génie de Metz. Il occupe ces fonctions jusqu’en 1846, époque à laquelle il obtient le grade de chef d’escadron et adjoint à la direction des poudres de Paris. Cinq ans après, il devient directeur de la capsulerie de guerre dans la même ville. Promu colonel en février 1854, il devient général de brigade le 13 mars 1858. Il est décoré de la Légion d'honneur en avril 1839.
En sa qualité de professeur d’artillerie, Didion se livre à des éludes spéciales sur la balistique et prend part en 1838 aux expériences de Guillaume Piobert et Arthur Morin sur la résistance des milieux. Plus tard il soumet à l’Académie des sciences un mémoire sur la balistique, imprimé dans le tome I des Savants étrangers, et en 1848 un second mémoire sur le Mouvement des projectiles. Il est élu correspondant de l’Académie des Sciences en 1873, et est également examinateur à l’École polytechnique. Il préside le concours d'entrée de 1851 à 1858.
En 1835 à la demande de la Société de prévoyance de Metz, il est l'un des premiers à utiliser le calcul des probabilités dans le calcul des pensions de retraite[2]. En 1848, le ministère de l'agriculture et du commerce lui demande de faire des calculs préparatoires à la création d'une caisse de retraite sous le patronage de l'État. Le projet est ajourné à la suite de la Révolution de 1848, mais les calculs et le travail d'expertise ont été faits. En 1864, il publie un ouvrage sur le calcul des pensions de retraite qui est salué en des termes élogieux par Bienaymé.
Dans un article de 1835, il propose d'uniformiser et de standardiser les unités de mesure et propose des notations qui sont maintenant tout à fait courantes, ainsi les notations c et m pour les sous-multiples comme dans cm et mm, les exposants numériques pour les unités dérivées, comme m² ou m³ ou la barre oblique comme dans m/s ou km/h.
En tant que militaire français, il ne peut rester dans sa ville de Metz après l'annexion allemande de 1871. Il choisit de s'exiler à Nancy, où il meurt le 3 juillet 1878[1].
Décorations [1]
- Chevalier de la Légion d'honneur, le 20 avril 1839,
- Officier de la Légion d'honneur, le 7 août 1854,
- Commandeur de la Légion d'honneur, le 11 août 1863[1],
- Officier de l'Ordre de Léopold de Belgique,
- Ordre du Nichan Iftikhar de Tunis
- Ordre du Mérite militaire de Toscane,
- Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare du Piémont,
- Ordre de Sainte-Anne de Russie
Bibliographie
- Exercices sur la justesse comparée du tir des balles sphériques, plates et longues, Bachelier, Paris, 1839.
- Lois de la résistance de l’air sur les projectiles, Dumaine, Paris, 1857.
- Calcul des probabilités appliqué au tir des projectiles, Dumaine, Paris, 1858.
- Cours élémentaire de balistique, Dumaine, Paris, 1859.
- Traité de balistique, Dumaine, Paris, 1860.
- Notice sur la vie et les ouvrages du général Poncelet, Gauthier-Villars, Paris, 1859 (voir aussi Mémoire de l'Académie nationale de Metz 1868)
- Études sur le tracé des roues hydrauliques à aubes courbes de M. le général Poncelet, Imprimerie Nationale, Paris, 1870.
- Calcul des pensions dans les sociétés de prévoyance, F. Blanc, 1864. Disponible aussi dans les Mémoires de l'Académie de Metz.
- Discours sur l’état des sciences exactes à Metz. – Mémoire de l'Académie nationale de Metz, 1838.
- Des lois de la résistance de l'air sur les projectiles animés de grandes vitesses Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 1856.
- Discours sur le résultat des travaux scientifiques entrepris à Metz par l’artillerie. – Mémoire de l'Académie nationale de Metz, 1860.
- Système de notation des diverses unités employées dans les sciences appliquées. – Mémoire de l'Académie nationale de Metz, 1835.
- Mouvement d'un segment sphérique sur un plan incliné Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 1873.
Notes et références
- Dossier LH/773/33 sur Base Leonore
- Francois Vatin, Morale industrielle et calcul économique dans le premier XIXe siècle: L'économie industrielle de Claude-Lucien Bergery (1787-1863), Éditions L'Harmattan, 2007, p. 31-32.
Sources
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, volume 1, p. 573, Hachette, Paris, 1880.
- Mémoires de l’Académie de Stanislas Série 4, Tome 11, 1878, p. 288.
- Colonel Virlet, Notice sur la vie et les travaux du général J. Didion, Mémoires de l'Académie de Metz, 1878 (A60,SER3)-1879, disp. sur Gallica