Institutions de physique

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Institutions de physique
Institutions de physique, Madame Du Châtelet, 1740
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Institutions de physique est un ouvrage d'Émilie du Châtelet (1706-1749), femme de lettres, mathématicienne et physicienne française. Il est initialement paru en français, puis a connu plusieurs traductions.

L’œuvre[modifier | modifier le code]

Mme Du Châtelet à sa table de travail, détail (XVIIIe siècle). Peinture de Quentin de La Tour.

Initialement, Émilie du Châtelet envisageait un manuel pour son fils ; dans cet ouvrage, elle tente de concilier la physique d'Isaac Newton et la métaphysique de Gottfried Wilhelm Leibniz[1]. Quelques années auparavant, alors qu'elle était âgée de 27 ans, Émilie du Châtelet avait découvert Newton grâce à l'écrivain et philosophe Voltaire ; ayant délaissé son ancienne vie mondaine, Mme du Châtelet avait ensuite eu une formation solide en physique auprès de deux membres de l'Académie des sciences française : Pierre Louis Moreau de Maupertuis et Alexis Claude Clairaut[2]. Voltaire et la marquise du Châtelet ont fortement diffusé les idées de Newton en Europe à l'époque[2]. Émilie du Châtelet avait concouru au prix de l’Académie des sciences Sur la nature du feu en 1737 ; le prix était allé à Leonhard Euler, mais l'Académie des sciences imprima le mémoire de Mme du Châtelet[2]. Cette dernière prit ensuite des leçons du mathématicien allemand Samuel Koenig, qui lui fit découvrir les théories de Leibniz[2]. C'est à la suite de cela que Mme du Châtelet écrit le traité Institutions de physique[2].

Publiée en 1740, cette œuvre entraîne une polémique avec le secrétaire de l'Académie des sciences[1], le mathématicien, astronome et géophysicien Jean-Jacques Dortous de Mairan, à propos de la théorie des forces[2]. Deux ans plus tard, paraît une deuxième édition qui intègre l'ensemble des éléments du débat ; des traductions sont également publiées en allemand et en italien[1],[2].

L'auteure fait partie des dix savants les plus célèbres de son époque[1], selon la Décade d’Augsbourg[2]. En 1746, elle est élue à l'université de Bologne, seule université européenne de l'époque ouverte aux femmes[2].

Éditions[modifier | modifier le code]

La première édition paraît est éditée par Prault fils en 1740 à Paris[1],[3] ; la seconde paraît deux ans plus tard[1]. Une troisième édition paraît en 1744[2].

Travaux ultérieurs[modifier | modifier le code]

Peu après[réf. nécessaire], Émilie du Châtelet décide, afin d'aller au-delà du débat Leibniz-Newton, de faire une traduction et un commentaire des Philosophiae naturalis principia mathematica de Newton (1687) ; les deux tomes seront publiés à titre posthume en 1759[2]. Elle en fait une traduction majeure, tant du point de vue scientifique que du point de vue méthodologique[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Institutions de physique | BNF ESSENTIELS », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k et l Mireille Touzery, « Émilie Du Châtelet, un passeur scientifique au XVIIIe siècle. D’Euclide à Leibniz », La revue pour l’histoire du CNRS, no 21,‎ (ISSN 1298-9800, DOI 10.4000/histoire-cnrs.7752, lire en ligne, consulté le )
  3. Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil Du Châtelet, Institutions de physique, Prault fils, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Éditions en ligne[modifier | modifier le code]