Gustave Lemaire (journaliste)

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Gustave Lemaire
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Gustave Lemaire (1833-1906) est un journaliste et patron de presse belge qui a dirigé le quotidien L'Étoile belge au XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gustave Lemaire a commencé sa carrière à Gand et Anvers. En 1858, il écrit un livre aux éditions Dela Montagne, consacré à la bourse d'Anvers, donnant un aperçu historique sur sa fondation, le premier incendie, la reconstruction de la bourse, la description des fêtes qui eurent lieu dans ce monument, les travaux d'amélioration et d'embellissement, et la "relation complète et authentique de l'incendie du ̠8.

En 1863, il est recruté par Alfred Madoux comme secrétaire de la rédaction du quotidien bruxellois L'Étoile belge. Décrit comme un "fin limier", "curieux" et accrocheur, il va s'imposer comme "le premier grand reporter belge" au "sens moderne du mot"[1].

En 1868, quatre ans après L'affaire De Buck, il écrit un autre livre sur ce scandale de captation d'héritage brandi par les libéraux[2] et découlant de l'animosité entre les partis catholique et libéral[3], qui avait causé la sortie d'une série de pamphlets. Son livre s'inspire des documents du procès, afin d'y voir clair dans une affaire qui a enflammé les esprits[4].

Pendant la Bataille de Sedan, tournant de la Guerre de 1870, son directeur Alfred Madoux lui fixe la mission de couvrir la débâcle française. Il participe lors de cette bataille à l'organisation de services d'ambulances pour venir en aide aux blessés, ce qui lui permet de réaliser ses reportages pour le journal [5].

Gustave Lemaire bataille aussi en justice pour faire défendre la protection des sources d'information. Il a en particulier demandé la cassation de deux ordonnances rendues le par deux des juges d'instruction de l'arrondissement de Bruxelles, qui l'avaient condamné chacune à 100 francs d'amende.

Gustave Lemaire avait été cité pour faire connaître les noms des personnes de qui L'Étoile belge tenait les renseignements donnés sur « le vol commis au préjudice du changeur Philips et sur le meurtre présumé de Blondine Peeters ». Il a alors refusé de répondre aux interpellations, en donnant pour motif qu'il s'était engagé sur l'honneur à ne pas divulguer les noms de ces personnes. Le pourvoi en cassation de L'Étoile belge n'a pas abouti mais témoigne de la professionnalisation des journalistes belges dans les années 1870, constatée par les historiens.

Il est inhumé au Cimetière de Bruxelles à Evere.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Enquête historique de Pierre Van den Dungen
  2. Le Propagateur du 28 mai 1864 (journal catholique) [1]
  3. Revue britanniae, septembre 1864, pages 244-251
  4. "L'affaire de Buck: Interposition de personne au profit de l'ordre des Jésuites. Comte-rendu exact et complet extrait des documents officiels", par Gustave Lemaire, Éditions Mertens 1868, page 143 [2]
  5. Le journalisme "déguisé" en Belgique francophone (1870-1910), par Florence Le Cam* et Pierre Van Den Dungen [3]