Gabon Oil Company

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Gabon Oil Company
logo de Gabon Oil Company

Création :Création de la GOC par décret
Forme juridique Société anonyme
Siège social Libreville
Drapeau du Gabon Gabon
Direction Terence Mba Ella (Directeur Général)
Actionnaires État gabonais (100%)
Activité Energie, Pétrochimie

Résultat net 18,5 milliards XAF (2018)[1]
en augmentation

La Société nationale des hydrocarbures du Gabon (SNHG), couramment dénommée Gabon Oil Company (GOC) est la société pétrolière nationale gabonaise. Fondée en 2011, elle a des activités de production et de commercialisation des produits pétroliers.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Gabon Oil Company est la deuxième compagnie nationale pétrolière de l’histoire du Gabon après Petrogab. Elle a été créée par décret le 24 août 2011[2] face au constat des autorités que le Gabon était le seul pays pétrolier du Golfe de Guinée à ne pas disposer de compagnie pétrolière nationale. Ainsi, est fondée une société avec trois fins : gestion des participations de l’État dans les activités pétrolières, commercialisation de produits pétroliers et exploitation de gisements pétroliers. Les autorités nomment à la tête de la GOC Serge Toulekima, ancien de Shell et Chevron.

2011-2014[modifier | modifier le code]

Les activités de la GOC ne démarrent qu’en 2012. En effet, ce retard au démarrage s’explique par un manque de personnel qualifié à disposition et par les réticences des acteurs existants. Auparavant, la part de brut revenant à l’État était commercialisée par des sociétés privées qui perdaient là une partie de leurs revenus. Le premier navire transportant une cargaison de la GOC part du Cap Lopez le 24 décembre 2012[3]. À la suite de contrats signés avec Shell et Total assurant une partie de l’enlèvement de leur production à la GOC[4], la principale activité de celle-ci devient la commercialisation. À la faveur de la réquisition par le gouvernement du champ pétrolier d’Obangué détenu par Addax, la GOC obtient en 2013 son premier gisement et produit en juillet 2013 ses premiers barils de pétrole. L’exploitation d’Obangué dure à peine six mois. En janvier 2014, après un accord signé entre Addax et le gouvernement gabonais, la filiale de Sinopec récupère Obangué. Le bilan reste mitigé, la GOC n’ayant réussi à tirer du gisement que 4 810 barils par jour là où Addax arrivait à près de 8 000[5]. En 2014, est adopté un nouveau code des hydrocarbures instituant une participation de l’État de 20 % dans les compagnies pétrolières basées au Gabon. Pour ce qui est des blocs pétroliers en eux-mêmes, le code institue une part de 20 % pour l’État et 15 % pour la GOC. Ce code sera jugé très défavorable aux pétroliers et aucun nouveau contrat ne sera signé jusqu’à son remplacement par un nouveau code en 2019.

2014-2018[modifier | modifier le code]

En 2014, alors que les cours du pétrole baissent sensiblement et fragilisent l’ensemble des activités pétrolières au Gabon, la GOC se trouve proche de la faillite. Privée d’Obangué, elle n’a plus qu’un seul gisement, Remboué. Ce dernier était détenu par Addax jusqu’en 2012. L’exploitation de celui-ci se révèle être un fiasco. Le matériel commandé à Schlumberger aurait été surdimensionné pour ce type de gisement. La GOC peine à en tirer 300 barils par jour et se retrouve face à une dette colossale vis-à-vis de Schlumberger[6]. La gestion du directeur général, Serge Toulekima, est mise en cause. Celui-ci, refusant un audit de la GOC et la tenue d’un conseil d’administration, est suspendu de ses fonctions par le gouvernement en septembre 2015. La GOC est mise sous administration provisoire[7]. Le D.G. est remplacé par Arnauld Calixte Engandji, ancien de Shell Gabon. La gestion de Toulekima est critiquée pour des coûts de personnel trop importants et pour le train de vie qu'il menait. Toulekima se défendra en expliquant que la GOC avait été coulée par Etienne Ngoubou, ministre des hydrocarbures en lui retirant son Obangué, sa seule source de revenu. Ngoubou aurait, selon lui, été agacé par le statut de la GOC qui, répondant directement à la présidence, court-circuitait le ministère[6]. Pris dans les difficultés sur Remboué, Engandji tente de faire rentrer des liquidités en s’alliant avec Gunvor pour l’importation de produits pétroliers au Gabon ainsi que pour la vente des produits de la Sogara. La Gabon Oil Marketing (GOM) est créée à cette fin. En 2016, la GOC se rend également maitresse du gisement du Mboumba exploité auparavant par Total. La GOC abandonne peu à peu l’idée d’exploiter seule des gisements et tente de vendre la majorité de ses participations à Remboué et Mboumba. En 2017, la GOC engage la cession de 80 % de ses participations à Touchstone Oil & Gas pour Remboué[8] et à Zarubezhneft pour Mboumba[9].

2018[modifier | modifier le code]

En 2018, Engandji est remplacé par Christian Patrichi Tanasa. Le nouveau DG poursuit la stratégie de son prédécesseur concernant l’abandon de l’exploitation comme opérateur principal. Envisagées depuis longtemps mais tardant à se matérialiser, la cession des parts de l’État dans la Sogara[10] au profit de la GOC, est entérinée en juin 2019. Cette annonce intervient alors que plusieurs médias évoquaient une demande du Fonds monétaire international concernant la liquidation de la GOC et de la Sogara comme condition pour le déblocage d'une nouvelle tranche de prêt[11]. Cette information sera rapidement démentie par le gouvernement gabonais. La GOC s’engage également dans un renforcement de ses activités aval. Elle annonce en 2018 l’ouverture de trois stations-services sous la marque « Gab’Oil »[12]. À celles-ci s'ajoutent deux stations cédées par PetroGabon en remboursement de dettes envers la GOC[13]. la GOC investit également dans la production en offshore avec un prise de participation minoritaire (10 %) dans Dussafu exploité par BW Offshore[14].

Le Conseil des Ministres du jeudi 7 novembre 2019 nomme François Ntombo Tsibah, un ancien de Shell, au poste d'Administrateur-Directeur Général de GOC en remplacement de Christian Patrichi Tanasa.

Le 16 juillet 2020, le gouvernement gabonais annule le projet de décret initié en 2019, visant à fusionner GOC et la Sogara. Il annonce également la dissolution des filiales de GOC qui voit sa stratégie de diversification stoppée. La société se concentre sur son cœur de métier : la gestion des participations de l’État dans le secteur[15].

2022[modifier | modifier le code]

En juillet 2022, Christian Patrichi Tanasa ancien directeur général de Gabon Oil Company est jugé pour détournement de fonds, complicité de détournement de fonds et blanchiment des capitaux. La Cour a suivi les réquisitions contre les trois accusés, condamnant Christian Patrichi Tanasa à 12 ans de prison, et son adjoint à 10 ans. La troisième prévenue est acquittée[16].

Données financières[modifier | modifier le code]

La GOC ne révèle pas publiquement ses états financiers, l’information à ce sujet reste donc lacunaire. Seuls les résultats nets ont été annoncés pour les années 2017 et 2018. Le résultat net pour 2017 est de -6,112 Mds XAF et progresse à 18,452 Mds XAF en 2018. En l’absence d’informations plus détaillées, il est impossible de déterminer quelle part est issue de l’exploitation et quelle est celle issue des cessions des parts de Remboué et Mboumba. Selon la lettre confidentielle Africa Energy Intelligence, la branche trading de la GOC serait en difficulté, notamment à la suite de son utilisation comme source de financement du Parti démocratique gabonais pendant les législatives de 2018[17]. Peu d’informations filtrent concernant le bilan de la GOC. Il y a une grande incertitude concernant les dettes dues à des prestataires comme Schlumberger et sur la composition de l’actif, à savoir quelles participations de l’État gabonais ont effectivement été cédées à la GOC.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Gabon Oil Company réalise un résultat net de 18 milliards en 2018 » (consulté le )
  2. « Décret n°1017/PR/MMPH du 24 août 2011 portant création, attributions et organisation de la Société Nationale des Hydrocarbures du Gabon » (consulté le )
  3. « La compagnie d'Etat Gabon Oil Compagny exporte ses premiers barils de pétrole » (consulté le )
  4. « Gabon Oil Company compte produire son premier baril en 2014 » (consulté le )
  5. « Production à l'arrêt sur Obangue » (consulté le )
  6. a et b « GOC : Serge Toulekima s'explique » (consulté le )
  7. « L'audit fait trembler les ex-dirigeants de GOC » (consulté le )
  8. « Pétrole : Remboué II sous pavillon canadien » (consulté le )
  9. « GOC : L’operating de Mboumba cédé à Zarubezhneft » (consulté le )
  10. « Devenu ministre, pourquoi Noël Mboumba met à mort son ancienne maison, Sogara » (consulté le )
  11. « Le FMI veut-il oui ou non liquider la Gabon Oil Co (GOC) ? » (consulté le )
  12. « Hydrocarbures : la GOC bientôt propriétaire de trois stations-services » (consulté le )
  13. « Dette : Petro Gabon cède des actifs à la GOC » (consulté le )
  14. « BW Offshore: Agreement with Gabon Oil Company for farm-in in the Dussafu license » (consulté le )
  15. « Pétrole : Libreville revient sur la réforme de Brice Laccruche Alihanga – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  16. « Afrique Gabon: l’ancien patron de la compagnie pétrolière condamné à 12 ans de prison », RFI (consulté le )
  17. « La branche trading de la GOC au bord du précipice ? » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]