François-Louis de Pesmes de Saint-Saphorin
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François-Louis de Pesme[Note 1] de Saint-Saphorin, né à Saint-Saphorin-sur-Morges en , et mort au même endroit le , est un diplomate et militaire genevois[1].
Origine et famille
[modifier | modifier le code]François-Louis de Pesme est issu d'une vieille famille, apparue à Genève au XIVe siècle. Son aïeul André de Pesme, ruiné par une rançon de prisonnier lors de la guerre entre Genève et la Savoie, n'a plus les moyens de vivre à Genève. Il épouse en 1592 Elisabeth d'Allinges, héritière de Vullierens, Beauregard et Saint-Saphorin, et devient ainsi co-seigneur de Saint-Saphorin (à la suite d'acquisitions successives, François-Louis deviendra seigneur de Saint-Saphorin à part entière en 1710).
François-Louis est le fils d'Isaac de Pesme et d'Elisabeth Rolaz. Il naît en février 1668, précédé par deux frères, Isaac-Bernard et César. Le 26 février 1696 il épouse à Orbe Esther Darbonnier, dont il a une fille, Judith-Louise.
Il se retire en 1727 dans son village natal, dont il a fait reconstruire le château.
Il s'intéresse à tout ce qui touche la terre. Il introduit la culture de l'esparcette dans le pays de Vaud.
Mercenaire
[modifier | modifier le code]Étant sujet vaudois de Berne (le Pays de Vaud était alors territoire bernois), il est exclu de tout emploi public important en Suisse, et doit donc tenter sa chance à l'étranger.
En 1685, il s'engage comme cadet au service du duché de Brunswick-Lunebourg, sous le commandement de Frédéric-Auguste de Hanovre, fils d'Ernest-Auguste. Il quitte cette fonction après 18 mois, et reçoit à cette occasion un diplôme attestant qu' "il s'est, en toute circonstance, conduit au grand contentement de ses officiers, comme un honnête cadet"[2].
En 1692, il fait la connaissance de Louis van Assembourg, vice-amiral de la flotte du Danube, qui le fait engager. L'amiral, le marquis de Fleury, pirate à ses heures[3], créateur de la flotte du Danube, le nomme capitaine, et Saint-Saphorin prête serment à l'empereur du Saint-Empire romain germanique Léopold. Après la mort de Fleury en 1693, Saint-Saphorin est nommé capitaine-major en 1694, puis vice-amiral en 1696. Il reçoit le commandement de la flotte en 1697 après la disgrâce d'Assembourg, mais conserve son titre de vice-amiral. Il participe aux campagnes navales successives : siège de Belgrade (1693), bataille de Petervaradin (1694), campagne puis désastre du Tibisque (1695-96), victoire de Zenta (1697, où la flotte ne joue cependant qu'un rôle mineur). En 1697 il devient le protégé du Prince Eugène, qui "comprit que Monsieur de Saint-Saphorin était fait pour quelque chose de mieux que de jouer à l'amiral sur le Danube"[4]. En 1700 il quitte sa fonction, en 1703 la flotte de Fleury est démantelée.
En 1702 il est colonel d'infanterie, et en 1705 major-général, toujours au service de l'Empereur.
Diplomate
[modifier | modifier le code]Pendant la Guerre de succession d'Espagne, il est agent impérial en Suisse, sans mandat officiel. Dans le même temps il est aussi envoyé des cantons protestants (suisses) à la cour de Vienne. Il continue à travailler pour Berne, et œuvre pour faire passer la principauté de Neuchâtel sous domination prussienne. En 1712, toujours pour les Bernois, il conclut un traité d'alliance militaire avec les Provinces-Unies.
Saint-Saphorin tente d'entraîner la Suisse dans l'alliance germanique, devenant de l'avis même de Louis XIV, l'ennemi le plus dangereux que la France eût en Suisse. Le marquis de Puysieulx[5] écrit à Louis XIV : "C'est l'esprit le plus dangereux et le plus emporté que je connaisse. Il a une sorte de capacité dont il faut se défier : il n'épargne ni soin, ni travail pour parvenir à son but"[6].
Lors de la préparation des traités d'Utrecht en 1713, il est engagé comme représentant des positions de la Confédération suisse des XIII cantons[7].
En 1714, il représente le Hanovre au traité de Baden (1714).
De 1718 à 1727, il est chargé d'affaires de la Grande-Bretagne, nommé par George Ier auprès de l'empereur du Saint-Empire Charles VI. En 1718 il contribue à la conclusion de la Quadruple Alliance.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les deux orthographes Pesmes et Pesme sont attestées; "Pesme" est conforme à la signature du général, ainsi qu'à l'inscription sur sa pierre tombale.
Références
[modifier | modifier le code]- Pesmes, François-Louis de (de Saint-Saphorin) dans le Dictionnaire historique de la Suisse
- Archives de la famille de Mestral
- Voir Histoire des Cyclades (à la section "La piraterie catholique").
- "Les aventures de M. de Saint-Saphorin sur le Danube", S. Stelling Michaud, ed. Victor Attinger 1933.
- Roger Brulart de Puysieulx, ambassadeur de Louis XIV à Soleure du 3 décembre 1697 à juin 1708. « Roger Brulart de Puysieulx » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
- "Les Suisses et le marquis de Puysieulx", J. de Boislisle, Paris 1906"
- « Diplomatie avant 1798 - Les relations diplomatiques avec les grandes puissances » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
Sources
[modifier | modifier le code]Fonds : Mestral (famille de) (1442-1984) [87 boîtes]. Cote : P de Mestral, Section II : famille alliée de Pesme de Saint-Saphorin. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).
- Naissance dans le canton de Vaud
- Naissance en février 1668
- Diplomate suisse
- Militaire du Saint-Empire romain germanique
- Noblesse suisse
- Officier de marine
- Personnalité de l'histoire vaudoise
- Personnalité militaire de la république de Genève
- Personnalité politique de la république de Genève au XVIIe siècle
- Personnalité politique de la république de Genève au XVIIIe siècle
- Décès dans le canton de Vaud
- Décès en juillet 1737
- Décès à 69 ans