François Escuillié

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François Escuillié

Naissance (62 ans)
Arcachon (France)
Nationalité Français
Domaines Paléontologie, géologie, anthropologie physique
Institutions Eldonia
Diplôme Université Paul-Sabatier, Université Claude-Bernard-Lyon-I

François Escuillié est un paléontologue indépendant français né le à Arcachon (Gironde). Il dirige la société Eldonia qu'il a créée en 2002 à Gannat dans l'Allier. Il participe également à la recherche scientifique, par ses activités de fouilles, de restitution de spécimens ou encore d’expertise.

Formation[modifier | modifier le code]

François Escuillié obtient en 1981 un DEUG de Sciences naturelles à l'université Paul-Sabatier à Toulouse[1].

Deux ans plus tard, il obtient une maîtrise de géologie dans cette même université, puis un DEA de sédimentologie et paléontologie à l'université Claude-Bernard-Lyon-I.

Il passe ensuite une Attestation d'études universitaires d'anthropologie physique (évolution humaine) en 1985. Enfin, il suit une formation à l'École des Projets Culturels de Grenoble en 1991.

Carrière[modifier | modifier le code]

Le , François Escuillié redécouvre le gisement fossilifère des carrières de chaux au Mont Libre à Gannat. Ses fouilles mettent au jour un squelette fossile de Diaceratherium lemanens (sorte de rhinocéros sans corne), daté de 23 millions d'années. Cette découverte est scientifiquement intéressante, car il s’agit d’un spécimen très complet.

À la suite de cette découverte, il crée le à Gannat l'association Rhinopolis, principalement destinée au commerce de spécimens fossiles et à des expositions ouvertes au public[2],[3].

Après l’arrêt de l’activité commerciale de l’association, François Escuillié crée avec sa femme la société Eldonia[4] le , principalement orientée vers la restauration de spécimens paléontologiques, la création et la confection de moulages à partir de spécimens[5] de sciences naturelles ainsi que la commercialisation et la location de spécimens originaux ou de leurs moulages[6],[7].

Découvertes[modifier | modifier le code]

François Escuillié a participé à la découverte de plusieurs spécimens. Certains d’entre eux portent par conséquent son nom comme espèce. À titre d’exemples :

Phosphatherium escuilliei[modifier | modifier le code]

Morceaux de maxillaires de Phosphatherium escuilliei.

En 1994, François Escuillié découvre à la bourse de Millau un morceau de maxillaire venant a priori d’un mammifère inconnu. Il l’envoie pour étude au paléontologue et directeur de recherche au CNRS Emmanuel Gheerbrant. Deux ans plus tard, il découvre de nouveau un maxillaire qui, cette fois, est complet[8].

Emmanuel Gheerbrant identifie alors le fossile comme appartenant à une nouvelle espèce de mammifère ; elle sera nommée Phosphatherium escuilliei (Phosphatherium signifiant "la bête des phosphates") en référence à son lieu d’origine et en l'honneur de sa découverte par son acquéreur à Millau[pas clair][4]. Ce fossile a permis de mieux comprendre l’apparition et l’évolution des proboscidiens[9],[10],[11].

Saurolophus angustirostris périnatal[modifier | modifier le code]

Fossile d'un spécimen périnatal de Saurolophus angustirostris.

En 2013, Eldonia avait initialement donné un spécimen périnatal de Saurolophus angustirostris à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique. Après négociations, François Escuillié a aidé à transférer officiellement le spécimen vers son pays d’origine, la Mongolie. Il est à présent conservé à l’Institut paléontologique et géologique de l’Académie des Sciences de Mongolie, à Ulaan Baatar, sous le numéro d’inventaire MPC-D100/764[12].

Halszkaraptor escuilliei[modifier | modifier le code]

Fossile d'Halszkaraptor escuilliei.

En 2014, François Escuillié repère et rachète un spécimen fossile d’Halszkaraptor qui avait été volé par des pilleurs dans le désert de Gobi. En 2017, accompagné du paléontologue belge Pascal Godefroit, ils entreprennent de restituer le spécimen aux scientifiques mongols, ce pour quoi François Escuillié et Pascal Godefroit ont été récompensés par l'ambassadeur de Mongolie lors d'une cérémonie en Belgique[13].

Le nom "Halszka" (forme latinisée du polonais archaïque "Halżka") rend hommage à la paléontologue Halszka Osmólska (1930–2008) pour ses contributions à la paléontologie des théropodes. Le nom spécifique escuilliei fait référence à François Escuillié, qui a restitué l'holotype braconné en Mongolie[14],[15],[16],[17],[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dominique Delpiroux, « François, chasseur de dinosaures... », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  2. [1], Revue des Sciences naturelles d’Auvergne, vol. 71, 2007, p. 13.
  3. Caroline Drillon, Marie-Claire Ricard, L’Auvergne pour les nuls, 2016.
  4. a et b Véronique Pierron, « En Auvergne, dans l’antre de l’aventurier des dinosaures perdus », sur leparisien.fr, (consulté le )
  5. Lyon Mag, « Lyon Mag », sur Lyon Mag, (consulté le )
  6. Amélie Millet, « La société Eldonia restaure et monte un dinosaure pour le musée des Confluences de Lyon », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  7. « Millau : enquêteur et chasseur de trésors avant tout », sur midilibre.fr, (consulté le )
  8. CHRISTIANE GALUS, « La découverte d'ossements vieux de 59 millions d'années permet de comprendre la diversification des mammifères », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Catherine Mallaval, « Quand l'éléphant n'avait pas de trompe. Apparu il y a 53 millions d'années, son ancêtre ne pesait que quinze kilos. », sur Libération (consulté le )
  10. Francis Duranton, Histoires de mammifères, 2005, pp. 85-86
  11. (en) Gheerbrant, E., Sudre, J. & Cappetta, H., « A Palaeocene proboscidean from Morocco », Nature 383, 68-70 (1996).
  12. (en) Horner, J. R., & Currie, P. J. (1994). Embryonic and neonatal morphology and ontogeny of a new species of Hypacrosaurus (Ornithischia, Lambeosauridae) from Montana and Alberta. In Dinosaur eggs and babies p. 313.
  13. (en) John Pickrell, « The curious case of Mongolia’s missing dinosaur fossil », sur South China Morning Post, (consulté le )
  14. Laurent Sacco, « Insolite : un dinosaure pingouin à cou de cygne », sur Futura (consulté le )
  15. « Un étrange dinosaure «nageur» au cou de cygne et aux griffes de raptor », sur LEFIGARO, (consulté le )
  16. (en) Wilson J. Wall, Investigating Fossil: A history of paleontology, 2021, p.212.
  17. (en) John Pickrell, Weird Dinosaurs : The strange new fossils challenging everything we thought we knew, 2017.
  18. @NatGeoFrance, « Découverte d'un nouveau dinosaure capable de vivre dans l'eau », sur National Geographic, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]