Aller au contenu

Drilus flavescens

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 28 octobre 2021 à 19:16 et modifiée en dernier par Guillaume Le Conquistador (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Drilus flavescens
Description de cette image, également commentée ci-après
Drilus flavescens - mâle
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Ordre Coleoptera
Sous-ordre Polyphaga
Infra-ordre Elateriformia
Famille Drilidae
Genre Drilus

Espèce

Drilus flavescens
G.A. Olivier, 1790

Synonymes

  • Cantharis serraticornis Marshal, 1802[1]
  • Cochleoctonus vorax Mielzinsky, 1824[1]
  • Drilus flabellatus Kiesenwetter, 1859[1]
  • Drilus parisinus Thunberg, 1792[1]

Drilus flavescens ou Drile jaunâtre est une espèce d'insectes coléoptères de la famille des Drilidae. C'est un mangeur d'escargots, qui utilise aussi ses coquilles comme habitat pour y muer et s'y métamorphoser[2].

Description

Drilus flavescens mâle, photographié près de Gênes (Italie)

Seul le mâle (long de 5 à 9 mm), prend l'aspect d'un coléoptère classique, capable de voler.

Ses antennes noires, munies très développées et en forme de peigne, servent à détecter les phéromones émises par la femelle.
Le mâle apparait en juin-juillet tandis que la femelle aptère, rarement visible, beaucoup plus grande, conserve l'aspect d'une larve.

Ce dimorphisme sexuel marqué est à comparer à celui du lampyre ou « ver luisant » (dont la larve est également prédatrice de mollusques, tout comme celles de nombreux insectes de la famille des Lampyridae)[2].

Distribution

Europe occidentale : de l'Espagne aux îles Britanniques, à l'Autriche et à l'Italie (Sardaigne et Sicile comprises), présent en France, aussi en Corse.

Habitat

On trouve cette espèces dans la végétation basse, peu fournie où il chasse les petits escargots.

Nutrition

Les larves se nourrissent d'escargots[3]. Jules Michelet a décrit cette prédation comme suit :
« L'ennemi des jardins humides, le limaçon, est poursuivi par un insecte, le Drilus, qui le guette, et, pour mieux le suivre, monte sur lui, se fait porter, saisi le moment favorable et, le limaçon rentrant, entre aussi, vit chez lui, de lui. Un limaçon lui dure quinze jours. Alors il passe à un autre, plus gros, puis à un troisième, plus gros encore. Il lui en faut trois. Au troisième, comme il va se changer en nymphe, le Drilus fait place nette, et, pour dormir plus commodément, prend la solide maison de l'ennemi qui l'a nourri. »[4].

L'espèce pourrait peut-être avoir des préférences alimentaires, car chez une espèces proche, D Mauritanicus, Cros (1926) a récolté plus de larves dans les coquilles de Cyclostoma et quand cette espèces manque, l’espèce semble cibler Rumina decollata même si les Helix sp. sont abondant dans leur environnement)[5].
Cependant Drilus flavescens ne semble pas dépendant d’une seule (ni même de deux espèces) de proie pour vivre. Il a en effet été trouvé dans des coquilles de divers Helix (dont l’escargot de Bourgogne), Cepea, Hyalina, Monacha, Hygromia et Helicella, et en 1903, le naturaliste Craswshay a élevé avec succès une larve en la nourrissant successivement avec la chair de plusieurs espèces d’escargots[6]. Les larves les plus grandes sont trouvées dans les coquilles les plus grandes[2] ; elles attendent le passage d'une proie, griment dessus, l'attaquent quand elle s'immobilise ou peuvent attaquer l'opercule s'il est fermé (son ouverture pouvant alors prendre prendre plusieurs jours). Si l'escargot est à découvert, la jeune larve peut le trainer vers une zone plus abritée[2]. il lui faut plusieurs jours pour consommer la chair de l'escargot, puis plusieurs jours pour la digérer entièrement[2]. La digestion ne semble pas extra corporelle, car on retrouve des morceaux de chair dans l'intestin de la larve[2].

Découverte et description

Les adultes mâle et femelles (« larviforme ») sont si différents qu'Ignace Mielżyński[7] pensait avoir découvert une nouvelle variété d'insecte en nommant la larve femelle Cochloctonus vorax alors que le mâle était déjà décrit depuis 1790. c'est n'est qu'un an plus tard que M. Desmaret réunit la larve femelle au mâle sous le nom de Drilus flavescens[2].

Références

  1. a b c et d BioLib, consulté le 1 janvier 2019
  2. a b c d e f et g Noël Magis, « Drilus flavescens Fourcroy, prédateur d'escargots : (Coléoptère, Drilidae) », Les Naturalistes belges, vol. 47, no 9,‎ , p. 457-466 (ISSN 0028-0801, S2CID 88632830, lire en ligne [PDF]).
  3. Michael Chinery, Insectes de France et d'Europe occidentale, Paris, Flammarion, , 320 p. (ISBN 978-2-08-128823-2), p. 268-269
  4. Jules Michelet, L'insecte, l'infini vivant, Paris, Hachette et compagnie, , 463 p., p. 199-200
  5. Cros A (1926 ) Moeurs et évolution du Drilus mauritanicus Lucas. Bull. soc. his. nat. Afr. du N.,17, pp 181-206
  6. Crawshay, L. (1903). On the life history of Drilus flavescens, Rossi. Transactions of the Entomological Society of London, 51, 39 – 51 and plates I and II. (en)
  7. Drilus flavescens sur le site inra.fr

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Références taxinomiques

Publication originale

  • Crawshay, L. (1903). On the life history of Drilus flavescens, Rossi. Transactions of the Entomological Society of London, 51, 39 – 51 and plates I and II. (en)

Liens externes