Donald Laycock

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Donald Laycock
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Donald Clarence Laycock est un linguiste australien né à Newcastle le et mort à Canberra le . Spécialiste des langues de Nouvelle-Guinée, c'est aussi un polymathe qui s'intéresse à de nombreuses « bizareries linguistiques » dont l'énochien, les chansons paillardes, le tarot et les langues artificielles comme le pidgin.

Linguistique de la Nouvelle-Guinée[modifier | modifier le code]

Après avoir été le premier doctorant en linguistique de l'université de Canberra, il y soutient en 1962 une thèse sur les langues du groupe Sepik en Nouvelle-Guinée[1], dont il dégage certaines structures communes[2]. De 1962 à 1964, il voyage en Europe et en Amérique du Nord où il occupe différents postes d'enseignement, avant de revenir en 1964 se fixer à l'université de Canberra[1].

Sa thèse devient en 1964 le premier livre de linguisitque publié par l'éditeur universitaire Pacific Linguistics[3]. Il propose en 1973 de regrouper un ensemble de 27 familles et de 91 langues de la région au sein d'un sous-embranchement, le sepik-ramu (en)[4],[5], une hypothèse qui ne sera remise en cause que trente ans plus tard[6]. Il identifie ensuite en 1975 le groupe des langues torricelli parlées dans la région des monts Torricelli[7] puis le groupe des langues piawi[8]. Il s'intéresse aussi aux pidgins et aux créoles.

Avant son décès, il joue un rôle important dans la coordination de deux ouvrages : International Language Atlas of the Pacific Area et Atlas of Languages of Intercultural Communication in the Greater Pacific Area[1].

Autres domaines de recherche[modifier | modifier le code]

Considéré comme un « polymathe », Laycock s'intéresse à toutes soortes de « bizarreries linguistiques »[9].

Il est particulièrement connu pour son étude de l'énochien, censé être le « langage des anges », et dont il établit le caractère de langue construite, parfois proche de la glossolalie[10]. Laycock estime notamment que « de vrais anges parleraient une langue plus euphonique et plus cohérente que l'énochien, sans faire de fautes »[11].

Laycock porte un intérêt connexe au tarot et à la numérologie, appréhendés d'un point de vue sceptique[12], ainsi qu'aux jeux de cartes et de société[13],[14].

Il profite d'une période d'enseignement à l'université d'Indiana, qui dispose d'un riche fonds consacré à la culture populaire, pour consacrer plusieurs recherches aux chansons paillardes[15],[16],[9] et s'intéresse plus généralement aux aspects linguistiques du discours érotique ou obscène[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Wurm 1989.
  2. (en) William A Foley, The Papuan Languages of New Guinea, Cambridge, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 242.
  3. (en) Donald Laycock, The Ndu language family (Sepik District, New Guinea), Canberra, Pacific Linguistics, (DOI 10.15144/PL-C1).
  4. Donald Laycock, Sepik languages : Checklist and Preliminary Classification, Canberra, Pacific Linguistics, (DOI 10.15144/PL-B25).
  5. (en) Donald Laycock et John Z'graggen, « The Sepik-Ramu Phylum », dans Stephen Wurm, Papuan Languages and the New Guinea Linguistic Scene, Canberra, Pacific Linguistics, .
  6. (en) William Foley, « The Languages of the Sepik-Ramu Basin and Environs », dans Bill Palmer, The Languages and Linguistics of the New Guinea Area : A Comprehensive Guide, Berlin, De Gruyter, 2018.
  7. (en) Donald Laycock, « The Torricelli phylum », dans Stephen Wurm, Papuan Languages and the New Guinea Linguistic Scene, Canberra, Pacific Linguistics, .
  8. Dutton, Ross et Tryon 1992, p. 111-113.
  9. a et b Dutton et Ross Tryon 1992, p. XI.
  10. (en) Donald Laycock, The Complete Enochian Dictionary : A Dictionary of the Angelic Language as Revealed to Dr. John Dee and Edward Kelley, Londres, Askin, .
  11. The Complete Enochian Dictionary, p. 63.
  12. Dutton et Ross Tryon 1992, p. 569.
  13. (en) Donald Laycock, « Three Native Card Games of New Guinea and Their European Ancestors », Oceania, vol. 37, no 1,‎ .
  14. (en) Donald Laycock, « Three More New Guinean Card Games, and a Note on "Lucky" », Oceania, vol. 38, no 1,‎ .
  15. (en) Donald Laycock, The Best Bawdry, Sydney, Angus & Robertson, .
  16. (en) Donald Laycock, The World's Best Dirty Songs, North Ryde, Angus & Robertson, .
  17. Dutton et Ross Tryon 1992, p. 666.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Tom Dutton, Malcom Ross et Darrell Tryon, The Langage Game : Papers in Memory of Donald C. Laycock, Canberra, Pacific Linguistics, .
  • (en) Harold Koch et Luise Hercus, « Donald C. Laycock 1936-1988 », Australian Aboriginal Studies, no 1,‎
  • (en) Stephen Wurm, « Obituary : Dr. D. C. Laycock », Australian National University Reporter,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]