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Corviale

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Corviale
Image illustrative de l’article Corviale
Une des entrées du bâtiment
Localisation
Situation Via Poggio Verde, 455
00148 Rome
Latium
Drapeau de l'Italie Italie
Coordonnées 41° 51′ 02″ nord, 12° 24′ 42″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Corviale
Géolocalisation sur la carte : Rome
(Voir situation sur carte : Rome)
Corviale
Architecture
Type Immeuble d'habitation
Style Mouvement moderne
Orientation NNO - SSE
Longueur 957 m
Largeur 30[note 1] m
Hauteur 30 m
Niveaux 9
Superficie 200 000 m2
Histoire
Architecte Mario Fiorentino
Commanditaire INA-Casa
Date d'érection 1975-1982
Propriétaire INA-Casa

Le Corviale, parfois appelé Nuovo Corviale, et surnommé localement Il Serpentone ou Palazzo Chilometro, est un immeuble d'habitation situé au sud-ouest de Rome, en Italie. Conçu par l'architecte italien Mario Fiorentino, ce bâtiment construit entre 1975 et 1982 mesure 957 mètres de longueur, ce qui en fait le 2e immeuble d'habitation le plus long du monde, après la barre du Lignon à Vernier, Genève (1,08 km).

Historique

Construction

Fichier:Corviale III.jpg
Le Corviale et le parc qui l'entoure.

La conception du bâtiment s'inspire de celle des cités radieuses conçues par Le Corbusier. En particulier, on le constate dans la réservation de l'étage médian (quatrième) à des commerces et des services publics[1], notamment des salles de réunion. Des services publics sont également prévus à proximité (desserte bus, école, marché). La première pierre de l'édifice est posée le 12 mai 1975[3], mais les premières livraisons n'interviennent qu'en 1982, à la suite de retards et de défaillances d'entreprises (dues notamment aux chocs pétroliers)[1].

Occupation illégale du chantier

Vue générale du bâtiment et de son environnement proche.

Alors que le chantier n'est pas encore achevé, en 1983, la crise importante du logement que vit alors l'Italie contraint sept cents familles à occuper illégalement l'immeuble. Le bâtiment vit alors une situation tendue dans laquelle les locataires légaux surveillent eux-mêmes leurs futurs appartements afin d'éviter qu'ils ne soient occupés par d'autres. Une partie des occupants illégaux choisissent alors de squatter le quatrième étage réservé aux commerces et services[4]. L'occupation illégale s'organise, parasitant l'installation de tout commerce : des murs sont ouverts et des cloisons hâtivement posées pour former des appartements plus ou moins grands, équipés à la hâte en électricité prise sur le réseau, sans gaz, dont les occupants ne paient pas le loyer, mais sont pourtant officiellement recensées comme habitants du Corviale[1].

Vieillissement du bâtiment

Une des galeries intérieures desservant les appartements.

L'occupation du quatrième étage et en conséquence son abandon pour des usages de vie en commun est la principale raison invoquée pour expliquer la dégénérescence du Corviale. Cependant, de nombreux investissements n'ont pas été réalisés, et expliquent en partie sa désaffection : non-recrutement des concierges prévus, l'inadaptation aux personnes handicapées, les pannes des systèmes de chauffage et d'interphonie, etc[1]..

Caractéristiques

Plan du Corviale et de son quartier.

L'immeuble se compose de 1 202 logements répartis verticalement sur neuf étages (plus un sous-sol accueillant caves et garages) et horizontalement sur 957 mètres de longueur. Le bâtiment est organisé en cinq unités de 200 mètres environ chacune[1]. Les logements mesurent entre 30 et 80 m2[4], et accueillent en moyenne cinq personnes (6 000 habitants résident dans l'immeuble)[3].

Projets de réhabilitation

Les urbanistes et les pouvoirs publics posent de manière récurrente la question d'une réhabilitation ou d'une destruction totale de la barre. L'école d'architecture de la Sapienza organise à partir des années 1990 des colloques sur la restructuration urbaine, où le Corviale est présenté en archétype. Des fondations privées, comme la fondation Adriano Olivetti, travaillent aussi à l'amélioration de l'image de l'immeuble. En février 2009, un concours est lancé par la municipalité de Rome pour le réaménagement du quartier, concours remporté par l'équipe de Gwendolyn Salimei[1]. Toutefois, en novembre 2011, les travaux sont encore suspendus à une décision politique qui balance entre une requalification (destruction partielle et division en lots) et une démolition complète du bâtiment suivie d'un réaménagement complet du quartier, ainsi qu'à un déblocage des fonds alloués à cette opération[5].

En novembre 2013, un nouveau projet est présenté ; il intègre entre autres la réalisation sur le pignon méridional de l'immeuble d'un mur d'escalade de quarante mètres de hauteur, ainsi que la reprise complète de l'éclairage ; des propositions sont également faites pour améliorer l'efficacité énergétique du complexe, et accroître l'utilisation de matériaux durables[6].

Littérature

Notes et références

Notes

  1. Plusieurs sources donnent à ce bâtiment une largeur de 200 mètres[1],[2], ce qui est évidemment une coquille, les plans et photographies aériennes montrant une largeur de l'ordre de trente mètres.

Références

  1. a b c d e f et g « Italie : Corviale 957 mètres », sur http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/, Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel, (consulté le )
  2. hdnvd, « Serpentone radicale », sur http://d6metropolefroide.wordpress.com/, Nouvelles de la métropole froide, (consulté le )
  3. a et b (it) Andrea Baffigo, « Trent'anni col mostro », sur http://www.urbanmagazine.it, Urban magazine, (consulté le )
  4. a et b AFP, « Le Corviale, une barre de béton devenue laboratoire contre l'exclusion », sur http://patrimoine-xx.culture.gouv.fr/, Ministère de la Culture, (consulté le )
  5. (it) Veronica Altimari, « Corviale, tutto fermo per il Serpentone. Demolire o riqualificare ? », sur http://www.paesesera.it/, Paese Sera, (consulté le )
  6. (it) Tommaso Crocoli, « “Corviale 2020”, al via il progetto per salvare il quartiere dal degrado », La Repubblica,‎ (ISSN 0390-1076, lire en ligne).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes