Corpus Scriptorum Historiae Byzantinae

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Page frontispice de l’édition 1928.

Le Corpus Scriptorum Historiae Byzantinae ou CSHB (litt : Corpus des historiens byzantins) aussi connu sous le nom de Corpus de Bonn, est une collection monumentale comportant cinquante tomes regroupant les sources les plus importantes pour l’étude de l’histoire byzantine (vers 330 – 1453), publiée à Bonn (R. Féd. Allemagne) entre les années 1828 et 1897. Chaque tome comporte une édition critique d’un texte historique grec byzantin avec, en parallèle, sa traduction latine.

Historique[modifier | modifier le code]

Conçu par l’historien allemand Barthold Georg Niebuhr, le projet visait à réviser et à augmenter la collection Corpus Byzantinae Historiae (aussi connue sous le nom de Byzantine du Louvre)[1], publiée à Paris de 1648 à 1711 par l’érudit Philippe Labbe[2]. Le travail fut d’abord le fait de l’Université de Bonn; toutefois, après la mort de Niebuhr en 1831, la supervision du projet fut confiée à son collaborateur Immanuel Bekker de l’Académie prussienne des Sciences à Berlin[3].

Si le premier tome de la collection fut accueilli très favorablement pour « le soin méticuleux » donné aux détails[4], les tomes subséquents publiés sous la direction de Bekker devinrent tristement célèbres par leurs fréquentes erreurs typographiques, le peu de soin donné à leur production et leur fidélité douteuse au texte[5]. En raison de ces faiblesses, l’Association internationale des études byzantines créa en 1966 le Corpus Fontium Historiae Byzantinae (CFHB) pour rééditer nombre de textes déjà inclus dans l’édition de Bonn du CSHB.

Tomes publiés[modifier | modifier le code]

  • 1 : Agathias, éd. Niebuhr (Bonn, 1828)
  • 3 : Anna Comnena, éd. Reifferscheid, vol. 2 (Bonn, 1878)
  • 6 : Ioannes Cantacuzenus, éd. Schopen, vol. 2 (Bonn, 1831)
  • 7 : Ioannes Cantacuzenus, éd. Schopen, vol. 3 (Bonn, 1832)
  • 9 : Georgius Cedrenus, éd. Bekker, vol. 2 (Bonn, 1839)
  • 12 : Chronicon Paschale, éd. L. Dindorf, vol. 2 (Bonn, 1832)
  • 14 : Codinus Curopalates, éd. Bekker (Bonn, 1839)
  • 15 : Georgius Codinus, éd. Bekker (Bonn, 1843)
  • 17 : Constantine Porphyrogenitus, éd. Reiske, vol. 2 (Bonn, 1830)
  • 18 : Constantine Porphyrogenitus; Hierocles, éd. Bekker, vol. 3 (Bonn, 1840)
  • 20 : Ducas, éd. Bekker (Bonn, 1834)
  • 21 : Ephraemius, éd. Bekker (Bonn, 1840)
  • 23 : Georgius Syncellus, Nicephorus Cp, éd. L. Dindorf, vol. 2 (Bonn, 1829)
  • 26 : Nicephorus Gregoras, éd. Schopen, vol. 2 (Bonn, 1830)
  • 27 : Nicephorus Gregoras, éd. Bekker, vol. 3 (Bonn, 1855)
  • 28 : Historia Politica et Patriarchica Constantinopoleos; Epirotica, éd. Bekker (Bonn, 1849)
  • 37 : Georgius Pachymeres, éd. Bekker, vol. 2 (Bonn, 1835)
  • 40 : Procopius, éd. K. Dindorf, vol. 1 (Bonn, 1833)
  • 41 : Procopius, éd. K. Dindorf, vol. 2 (Bonn, 1833)
  • 42 : Procopius, éd. K. Dindorf, vol. 3 (Bonn, 1838)
  • 44 : Theophanes Confessor, éd. Classen, vol. 2; Anastasius, éd. Bekker (Bonn, 1841)
  • 48 : Ioannes Zonaras, éd. Pinder, vol. 2 (Bonn, 1844)
  • 49 : Ioannes Zonaras, éd. Büttner-Wobst, vol. 3 (Bonn, 1897)
  • 50 : Zosimus, éd. Bekker (Bonn, 1837)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. voir Bunsen, Brandis & Lorbell (1854) p. 483 et lettre 364 adressée à Savigny le 29 avril 1827 pp. 501-502 : « Vous aurez appris la publication d’historiens byzantins que je supervise. C’est un grand plaisir pour moi de pouvoir ainsi insuffler vie dans nos entreprises littéraires; de donner de l’emploi à nos jeunes philologues; de donner extension, activité et perfection à la typographie; d’apporter ma contribution à la prospérité générale. (Notre traduction)»
  2. Omont (1904) p. 18
  3. Reinsch (2010) p. 441
  4. « Niebuhr’s Edition of the Byzantine Historians » (1828) p. 575
  5. Reinsch, op. cit., (2010) devait rapporter qu’August Heisenberg, professeur de littérature byzantine à Munich aurait dit de Bekker qu’il « devait avoir révisé les textes assis dans son fauteuil, un cigare à la bouche ». J.B. Bury dans l’introduction de son Histoire et Déclin de l’Empire romain (éd. Methuen, 1897, p. xlix) devait être encore plus tranchant, disant du CSHB que c’était « la production la plus lamentable et la plus faible donnée au monde par un érudit allemand de grande réputation ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Anonyme. Niebuhr's Edition of the Byzantine Historians" The Foreign Review 1 (1828), p. 575. (L’auteur anonyme de cette revue critique Niebuhr pour avoir standardisé l’orthographe byzantine en utilisant l’usage classique).
  • (en) Bunsen, K.J., J. Brandis & J.W. Lorbell (ed). The Life and Letters of Barthold George Niebuhr, New York, Harper, 1854.
  • (de) Irmscher, Johannes. "Das Bonner Corpus und die Berliner Akademie", Kretika Chronika 7 (1953), pp. 360–383.
  • (fr) Omont, H. "La collection byzantine de Labbe et le projet de J. M. Suarès", Revue des études grecques 17 (1904), p. 18.
  • (en) Reinsch, D.R. "The History of Editing Byzantine Historiographical Texts", (in) The Byzantine World, éd. P. Stephenson. New York,Routledge, 2010, p. 441

Articles reliés[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]