Conocephalus dorsalis

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Conocéphale des roseaux

Conocephalus dorsalis, le conocéphale des roseaux, est une espèce d'insectes orthoptères de la famille des Tettigoniidae et de la sous-famille des Conocephalinae.

Dénominations[modifier | modifier le code]

Conocephalus dorsalis a été nommé par Latreille en 1804.
Synonyme : Xiphidium dorsale (Latreille, 1804).
Nom vernaculaire : conocéphale (étymologie : « tête conique ») des roseaux.

Distribution[modifier | modifier le code]

Conocephalus dorsalis - femelle adulte.
Ailes avant (gauche et droite) d'un adulte mâle. La flèche montre la « barre stridulente, » plus pigmentée.

Cette espèce est en régression, mais elle était autrefois répandue dans toute l'Europe occidentale[1], plus abondante dans les régions du nord[1].

Écologie[modifier | modifier le code]

Cette espèce a des exigences sur le plan de la qualité d'habitats (bon état écologique), mais aussi dans le domaine des corridors biologiques, ce pour quoi elle a été retenue comme espèce indicatrice pour l'évaluation de la cohérence écologique de la trame verte et bleue française.

Il a été montré que les opérations de transfert de haies pouvaient localement contribuer à la diffusion d'individus/propagules [2].

Description[modifier | modifier le code]

Cette sauterelle, de couleur vert pâle, très mimétique, a le corps long de 12 à 18 mm, ressemble à l'espèce voisine, Conocephalus fuscus, mais les élytres sont courts dans les deux sexes et les ailes vestigiales.

L'oviscapte de la femelle est recourbé et plus court (8 à 11 mm)[3].
Les deux cerques du mâle portent vers leur extrémité, chacun une dent latérale interne plus longue.

Habitat[modifier | modifier le code]

Conocephalus dorsalis - femelle occupée à pondre.

Le conocéphale des roseaux affectionne la végétation (herbacée et buissonnante) des lieux humides : marais, bords des cours d'eau, prairies humides, etc. ;

Espèce menacée ?[modifier | modifier le code]

Elle est en déclin en Europe : la dégradation des zones humides la rend vulnérable.

Comportement[modifier | modifier le code]

Plus actif de jour que de nuit, ce conocéphale grâce à ses couleurs et motifs se dissimule facilement dans la végétation, l'adulte de juillet à octobre.

D'après M. Chinery (op cit[3]), le chant du mâle ressemble « au son produit par une lame qu'on aiguise sur une meule, quand on augmente et relâche la pression exercée sur cette lame » (deux motifs alternés donc).

La femelle pond dans les tiges des végétaux après y avoir éventuellement ouvert une brèche avec ses mandibules.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Heiko Bellmann et Gérard Luquet (trad. de l'allemand), Guide des sauterelles, grillons et criquets d'Europe occidentale, Paris, Delachaux et Niestlé, , 383 p. (ISBN 978-2-603-01564-3), p. 102-103
  2. (en) Wagner C. (2004), Passive dispersal of Metrioptera bicolor (Phillipi 1830) (Orthopteroidea: Ensifera: Tettigoniidae) by transfer of hay. Journal of Insect Conservation. Numéro 8. Pages 287-296
  3. a et b Michael Chinery, Insectes de France et d'Europe occidentale, Paris, Flammarion, , 320 p. (ISBN 978-2-08-128823-2), p. 50-51

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bal B., Beuchat S., Garnier A. & Scheurer Y. (2007). Le conocéphale des roseaux – Conocephalus dorsalis. Fiche espèce du Plan d’actions du Programme Interreg IIIA France-Suisse 2000-2006.
  • Baur B., Baur H., Roesti C., Roesti D. & Thorens P. (2006). Sauterelles, Grillons et Criquets de Suisse . Haupt, Berne. 352 pages.
  • Decleer K. (2003). Population dynamics of marshland spiders and carabid beetles due to flooding : about drowning, air bubbling, floating, climbing and recolonization. Proceedings ECOFLOOD conference ‘Toward natural flood reduction strategies’, Warsaw. Pages 6–13.
  • Defaut B., Sardet E. & Braud Y. (2009). Catalogue permanent de l’entomofaune française, fascicule 7, Orthoptera : Ensifera et Caelifera . U.E.F. éditeur, Dijon, 94 pages.
  • (de) Haupt H. (1995). Zum Eiablageverhalten der Kurzflügeligen Schwertschrecke (Conocephalus dorsalis). Articulata. Numéro 10. Pages 97-100.
  • (en) Ingrisch S. (1986). The plurennial life cycles of the European Tettigoniidae (Insecta: Orthoptera). 3. The effect of drought and the variable duration of the initial diapauses. Oecologia. Numéro 70, volume 4. Pages 624-630.
  • (de) Lehmann A. W., Haacks M. (2006). Vorkommen von Conocephalus dorsalis in vom Salzwasser beeinflussten Habitaten der schleswig-holsteinischen Nord- une Osteseeküste. Articulata. Numéro 21, volume 2. Pages 161-167.
  • Merlet F. & Houard X. (2012). Synthèse bibliographique sur les traits de vie du conocéphale des Roseaux (Conocephalus dorsalis (Latreille, 1804)) relatifs à ses déplacements et à ses besoins de continuités écologiques ; Office pour les insectes et leur environnement & Service du patrimoine naturel du Muséum national d’Histoire naturelle. Paris. 4 pages.
  • (de) Schroder B. (1996). Habitateignungsmodelle für Conocephalus dorsalis. Diplomarbeit. Technische Universität Braunschweig. 185 pages.
  • (de) Sörens A. (1996). Zur Populationsstruktur, Mobilität und dem Eiablageverhalten der Sumpfschrecke (Stethophyma grossum) und der Kurzflügeligen Schwertschrecke (Conocephalus dorsalis). Articulata. Numéro 11, volume 1. Pages 37-48.
  • Stallegger P. & Defaut B. (2006). Inventaire et mise en place d’un suivi des peuplements d’orthoptères des prairies de fauche de la Basse-vallée de la Risle. Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. 39 pages.