Aller au contenu

Collège des Irlandais (Toulouse)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 20 mai 2019 à 22:39 et modifiée en dernier par Abdoucondorcet (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Collège des Irlandais de Toulouse
Histoire
Fondation
1626 (bref papal)
(lettres patentes)
Dissolution
Statut
Type
Localisation
Pays
Ville
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Toulouse
voir sur la carte de Toulouse

Le séminaire ou collège des Irlandais de Toulouse est fondé en 1626 par un bref papal, avant d'être confirmé et consolidé par les donations royales d'Anne d'Autriche et de Louis XIV, en 1659 date à laquelle il est devient le séminaire Sainte-Anne-la-Royale des Irlandais. Il disparaît après 1792 avec les autres institutions religieuses et scolaires de l'Ancien Régime, et en particulier les collèges et université de Toulouse.

Histoire

Un premier séminaire des Irlandais est fondé peu après 1607, à la suite de la fondation d'un séminaire à Bordeaux, probablement à cause du trop grand nombre d'étudiants irlandais dans cette ville. Il s'adresse aux prêtres irlandais qui veulent compléter leur formation ecclésiastique. Il profite en 1626 d'un bref du pape Urbain VIII, qui soutient l'installation de collèges et de séminaires irlandais sur le continent, et crée véritablement le premier séminaire irlandais de Toulouse.

En décembre 1659, le roi Louis XIV institue officiellement par lettres patentes le collège des Irlandais de Toulouse comme séminaire de Sainte-Anne-la-Royale. Il est placé sous l'autorité de l'archevêque de Toulouse et doté par la régente Anne d'Autriche d'une rente de 1 200 livres. Le séminaire doit assurer l'accueil de douze prêtres et étudiants irlandais[1]. La durée des études est de huit ans, à la suite desquelles ils s'engagent par serment à rentrer en Irlande afin d'y effectuer leur mission. Ils sont pour la plupart originaires du Munster[2]. En 1660, les effectifs se composent d'un prêtre qui a la charge de supérieur, Daniel Carthy, de trois prêtres, Constantin Egan, Terence MacSugny et Bernard MacSugny, et de sept étudiants, Richard Ronain, Jean Coyne, Patrice Gould, Cornelius Leyn, Maurice Poer, Christophe Creagh et Guillaume Barrett[3].

Le recteur du séminaire est élu pour trois ans, par un vote des étudiants, mais les élections sont régulièrement l'occasion de divisions et de déchirements, qui provoquent l'intervention de l'archevêque de Toulouse. En 1694, un conflit oppose l'archevêque Jean-Baptiste-Michel Colbert de Saint-Pouange au supérieur du séminaire, Modeste Mac Suiny. En 1730, c'est-au-tour de l'archevêque Jean-Louis Des Balbes de Berton de Crillon de s'opposer à l'élection de Pierre O'Daly. Pour remédier aux problèmes de discipline, la règle du séminaire est modifiée en 1753 par un bref du pape Benoît XIV et par lettres patentes de Louis XV, à l'instigation de l'ancien archevêque Charles Antoine de La Roche-Aymon, et après enregistrement par le parlement de Toulouse[4].

Les revenus du collège viennent de donations royales, mais également d'un certain nombre de bienfaiteurs. En 1789, les revenus du collège sont de 10 000 livres par an. À la Révolution, en 1792, le collège est fermé et ses biens sont confisqués. Les bâtiments sont vendus avec les meubles pour la somme de 36 725 livres, malgré les plaintes de Paul Long, supérieur du séminaire et administrateur des fondations irlandaises en France[2].

Références

  1. Patrick Boyle, 1912, p. 124.
  2. a et b Patrick Boyle, 1912, p. 125.
  3. Patrick Boyle, 1912, p. 127-129.
  4. Patrick Boyle, 1912, p. 125 et 135-147.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Patrick Boyle, « The Irish Seminary at Toulouse (1603?), (1659-1793) », Archivium Hibernicum, no 1, 1912, p. 122-147. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) T. J. Walsh, « The Irish College in Toulouse », Journal of the Cork Historical and Archaeological Society, vol. LIX, 1954, p. 22-33.
  • (en) T. C. Cunningham, « The Irish College at Toulouse », Journal of the Cork Historical and Archaeological Society, vol. LXXIV, 1969 présentation en ligne.
  • (en) Patrick Ferté, « Prosopography of Irish Clerics in the Universities of Paris and Toulouse, 1573-1792 », Archivium Hibernicum, 2004, no 58, p. 7-166.
  • (en) Patrick Ferté, « The Counter-Reformation and Franco-Irish Solidarity. Irish Clerical Refugees at the Universities of Toulouse and Cahors in the Seventeenth and Eighteenth Centuries », in Thomas O’Connor et M.A. Lyons (dir.), Irish Communities in Early Modern Europe, Dublin, Four Courts Press, 2006, p. 33-68.
  • (en) Patrick Ferté, « The statutes of the Irish college Toulouse (1752-54) ; List of superiors of the Irish college, Toulouse (1618-1793) », Archivium Hibernicum, 2010, no 63, p. 274-298.

Articles connexes