Chronologie

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La chronologie peut être considérée comme une discipline auxiliaire de l’histoire. La chronologie est une manière d'appréhender l'histoire par les événements. Pour cela, elle sélectionne et met en valeur les événements selon le mode de pensée, le plus souvent religieux, de sa zone géo-culturelle, en particulier en ce qui concerne l'établissement de son point zéro.

Une chronologie se rapportant à un sujet spécial organise des événements selon leur ordre temporel d'occurrence mais aussi selon l'objectif poursuivi par l'auteur chargé de la dresser. On ne mettra pas en valeur les mêmes événements selon qu'on dresse une chronologie de l'évolution, une série des temps géologiques ou la succession généalogique d'une dynastie royale.

Historique

Dans les cultures judéo-chrétiennes, les dates historiques dans une chronologie absolue se référent à l'ère chrétienne, avant l'an 1582 en relation avec le calendrier julien et après l'an 1582 en relation avec le calendrier grégorien. Les termes usuels « calendrier » et « ère » (dans la signification d'un système cohérent d'années calendaires numérotées) correspondent à deux notions complémentaires de la chronologie.

Avec son ère Anno Domini, le moine Denys le Petit fut le fondateur d'un comput proprement chrétien, qui est de nos jours le système de datation le plus répandu dans le monde. Son premier usage avéré date des environs de l’an 900[1].

Dans l’Antiquité romaine, le temps était décompté depuis l'année de fondation mythique de la ville de Rome. Néanmoins, l’ère Anno Urbis Conditae, comme l’ère Anno Domini, n’était pas utilisée systématiquement dans l’Antiquité. Elle n’est employée systématiquement pour la première fois vers l’an 400, par l’historien ibère Orosius. Bien que probablement Denys le Petit (vers l'an 500) ait été au courant de l’ère Anno Urbis Conditae sans jamais l'employer, c'est le pape Boniface IV (vers l’an 600) qui semble avoir été le premier a reconnaître la connexion entre ces deux ères importantes (i.e. AD 1 = AUC 754).

L'ère Anno Domini de Denys le Petit, qui contient seulement les années calendaires AD, a été étendu par Bède le Vénérable à l'ère chrétienne complète, qui inclut les années du calendrier avant Jésus-Christ mais pas l'année zéro. Bède a ainsi fondé la discipline du comput. Le moine anglais Birtferth, vers l’an 1000, reprit les études sur le comput, en s’appuyant sur deux disciplines du quadrivium (arithmétique et astronomie) et deux disciplines du trivium (grammaire, dialectique) [2].

Pendant huit siècles, le calendrier adopté au VIIIe siècle par Bède le Vénérable, le calendrier julien, fut la référence en Occident. Après l'an 1582, la nécessité de tenir compte de corrections astronomiques sur les années bissextiles entraîna l’adoption progressive du calendrier grégorien.

Dix siècles après Bède, les astronomes français Philippe de La Hire (en l'an 1702) et Jacques Cassini (en l'an 1740), en vue de simplifier certains calculs, ont utilisé pour la première fois le système des jours juliens (à ne pas confondre avec le calendrier julien), proposé en l'an 1583 par Joseph Scaliger, et ont introduit l'usage d'une ère astronomique qui contient une année bissextile zéro - qui ne coïncide pas exactement avec l'année 1 av. J.-C. - et l'année 1 qui suit. Les astronomes n'ont jamais proposé de remplacer l'ère d'emploi courant par l'ère astronomique, qui coïncide exactement avec l'ère chrétienne lorsqu'elle décrit les années calendaires après l'an 4.

Quelques années plus tard, en 1750, les moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur ont écrit l’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes et chroniques et autres anciens monuments, depuis la naissance de notre Seigneur. La Révolution française abandonna en 1793 le calendrier grégorien pour le calendrier républicain, mais ce nouveau calendrier est abandonné en 1806.

La méthode des moines de la congrégation de Saint-Maur est reprise au XIXe siècle par les historiens de l’école méthodique (Charles Seignobos et Charles-Victor Langlois), mais leurs travaux se limitaient aux sources écrites connues à cette époque.

La chronologie est aussi le résultat de l'enquête historique dans son élaboration précise de l'enchaînement des causes et des conséquences. En cela, elle est une force critique de l'idéologie.

En physique, le fait de définir le temps est un discours sur le temps, donc au sens propre une chronologie.

Lignes du temps

La ligne du temps ou qui est utilisée souvent est celle qui représente l'ère chrétienne. En cette ligne du temps nous trouvons un moment zéro au lieu d’une année zéro, contrairement à la ligne du temps de l’ère astronomique, dont l’année zéro est une année bissextile, qui cependant n’est pas exactement égale à l’année 1 avant Jésus Christ.

Méthodes utilisées

Il existe plusieurs types de chronologie en fonction de la méthode utilisée pour dater un événement ou un objet:

Références

  1. Mode de datation
  2. Pierre Riché, Les grandeurs de l'an mil

Voir aussi

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Bibliographie

  • Hélène Fréchet, Chronologie universelle du Big Bang à nos jours, Ellipses Marketing, 2005, 620 p. (ISBN 2-7298-1739-5)
  • A. E. Samuel, Greek and Roman Chronology. Calendars and Years in Classical Antiquity (Handbuch der Altertumswissenschaft, I, 7), Munich, 1972, 307 p.

Articles connexes

Liens externes