Mycélium vivace

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Un champignon pérennant[1],[2],[3] (ou vivace) est une forme filamenteuse terrestre (dans le sol), dans le bois (lignicole) ou sur les milieux permanents où elle subsiste en attendant de fructifier dès que les conditions sont favorables et dont le mycélium est persistant et vit plusieurs années[4].

Comme pour les plantes supérieures, certains mycéliums sont annuels ou bisannuels [5],[6], tels ceux des petites espèces, Coprins, Psathyrelles, Conocybes, qui ne se rencontrent pas plus de deux années de suite au même endroit. Le développement successif des carpophores sur un mycélium pérennant progresse soit en ligne droite, soit circulaire.

L'Amadouvier est un bon exemple de champignon lignicole pérennant. Ses chapeaux en forme de sabot de cheval sont gravés de sillons concentriques délimitant des bourrelets indiquant la croissance de chaque nouvelle couche de tubes.

Le mycélium des espèces lignicoles est dit annuel quand il ne reçoit plus de nutriments par ses hyphes après la sporulation, car il ne dure généralement que le temps nécessaire à l'épuisement des réserves nutritives de son support. Il est dit pérennant quand des couches successives de tubes (formant des zones concentriques sur les "chapeaux") chez les sporophores des polypores permettent de chiffrer leurs années d'existence, par exemple, chez l'Amadouvier ou Fomes fomentarius. C'est pourquoi les spécialistes des polypores parlent plutôt de sporophores pérennants (en anglais : perennial fruiting-body)[7],[8].

C'est parmi les gros champignons terrestres que se trouvent la plupart des espèces vivaces : Russules, Lactaires, Clitocybes, Hygrophores, Entolomes, Morilles, etc. sont fidèles à leurs stations, où on les rencontre chaque année pendant fort longtemps. Les plus remarquables des champignons pérennants sont ceux qui forment des ronds de sorcières, dont le plus fameux en France est celui d'un Leucopaxillus giganteus près de Belfort de plus de 600 mètres de diamètre, l'âge du mycélium fut estimé à 700 ans[9].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Roger, Heim, Champignons d'Europe Généralités, Ascomycètes, Basidiomycètes, Boubée, (ISBN 2-85004-042-8 et 978-2-85004-042-9, OCLC 489772082, lire en ligne)
  2. Henri Romagnesi, Nouvel Atlas des Champignons, t. I, Paris, Bordas, , 180 p., Chapitre : La vie du mycélium
  3. "Les champignons" du Professeur J. Guillot, aux éditions Nathan (p 116), février 1994, ISBN n° 2-09-278100-6
  4. Roze : 1894 la pérennité du mycelium, Bulletin de la Société mycologique de France, tome X, pp.94-97
  5. (en) « annual, perennial mushrooms »
  6. (en) Christopher J. Luley, Ph.D., Developer, Gary Emberger, Ph.D. et Hal Burdsall Jr., Ph.D, « Annual or Perennial Wood Decay » (consulté le )
  7. " Fruitbodies may be soft and annual or tough to hard, and in some cases perennial. Perennial fruitbodies may be recognized by typically having several tube layers and broad growth zones on the caps. " Fungi of Temperate Europe, 2019, Thomas Laessoe & Jens H. Petersen
  8. A fruiting body is termed annual when it receives no further nutritive support from the somatic hyphae after it has sent off its spores. A perennial fruiting body is (after its initial beginning) built up in a long-term ongoing process, through layers of tissue that are deposited on top of the existing fruiting body. Thus, a perennial fruiting body in cross-section exhibits distinct "growth-rings", like a tree, marking the extent of each period of growth.
  9. loc. cit. Chapitre La vie du mycélium, p. 31-39. Henri Romagnesi  : 1912 / 1999 mycologue français est co-auteur avec Robert Kühner en 1953 de la Flore analytique des champignons supérieurs, ouvrages de référence majeurs. En son honneur, la Société mycologique de France décerne chaque année un Prix Romagnesi.