Athénée Léonie de Waha

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Athénée Léonie de Waha

Description de cette image, également commentée ci-après
La façade de l'athénée vue depuis le boulevard d'Avroy.
Identité
Devise Privilégions les compétences
Histoire et statut
Fondation
Type École publique
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1999, no 62063-CLT-0317-01)
Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine exceptionnel (2013, no 62063-PEX-0024-02)
Administration
Composante Ville de Liège
Directeur Rudy Creeten
Études
Niveaux délivrés Secondaire
Options latin-science forte
latin
science forte
science sociale
science économique
art d'expression
Histoire
Langues Français, anglais, néerlandais, espagnol, allemand, chinois, italien
Localisation
Ville Liège
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Site web http://www.atheneedewaha.be/
Coordonnées 50° 38′ 10″ nord, 5° 34′ 03″ est

Carte

L'Athénée Léonie de Waha (anciennement lycée) est une école secondaire située dans le centre de la ville de Liège, sur le boulevard d'Avroy. Organisé par la Ville de Liège, l'établissement fait partie de l'Enseignement communal liégeois et du réseau public Enseignement officiel.

Le bâtiment, construit en deux ans, entre 1936 et 1938 par l'architecte Jean Moutschen, est classé au Patrimoine exceptionnel de Wallonie depuis mai 1999 et accueille des œuvres d'artistes. En 2020, l'établissement compte 955 élèves[1].

Histoire

En 1868, à la suite de la suggestion du bourgmestre de Liège Jules d'Andrimont, Léonie de Waha achète un immeuble rue Hazinelle (place Saint-Paul) et y crée l'Institut supérieur de demoiselles, qui sera par la suite féré par la Ville de Liège en 1878, et qui deviendra le Lycée de Waha[2]. Il s'agit du premier institut d'enseignement supérieur pour filles à Liège[3].

Placé sous la direction de Pauline Braquaval-l'Olivier, ancienne inspectrice des écoles primaires du Hainaut, «l'Institut supérieur de demoiselles», nommé aussi "Institut de Braquaval", est donc destiné à favoriser l'accès des filles aux études, primaires, moyennes et supérieures[4]. L'institut se caractérise par son pluralisme philosophique et cultuel. Ce qui sera contesté par l'évêque de Liège qui refuse la représentation d'autres cultes dans un même et unique établissement[3], avec pour sentences l'excommunication de ceux qui le fréquentent. Le successeur de l'évêque lèvera la sentence[5].

En 1874, l'établissement emménage boulevard de la Sauvenière[3].

En 1887, l'institut est cédé à la ville qui prend en charge son fonctionnement et l'inscription est alors gratuite[3].

Georges Truffaut, échevin des travaux de la ville de Liège, contribuera à partir de 1936 aux travaux du lycée de Waha[6], soutenu par l’État et l’Office du redressement économique entre autres. Pour ce faire, il fait appel à l'architecte Jean Moutschen et son frère Joseph Moutschen, aussi spécialisés en acoustique, expertise qui profitera à la salle des fêtes de du Lycée[7].

Le bâtiment abrite pendant la Seconde Guerre mondiale les bureaux liégeois de la Gestapo[réf. souhaitée].

Le , l'interpellation d'un homme au carrefour de la rue des Augustins et du boulevard d'Avroy se solde par une fusillade faisant 3 morts, dont 2 policiers. Le tireur se réfugie alors dans l'Athénée Léonie de Waha, et prend en otage une femme de ménage de l'établissement[8]. Le bâtiment est évacué et le preneur d'otage abattu[9],[10].

Le lycée Léonie de Waha a été classé au patrimoine exceptionnel de Wallonie le [11].

Architecture

L'architecture allie fonctionnalité[12] et esthétisme[13]. Les dernières techniques de construction, de ventilation, de chauffage et d’isolation sont sollicitées par l'architecte[14].

Intérieur et agencements

La salle de fêtes de l'établissement est la plus grande de la ville[13].

Les oeuvres

Le bâtiment accueille des œuvres d'artistes liégeois contemporains[15]. La piscine, fermée en 2002 pour plusieurs années, est ornée de mosaïques d'Adrien Dupagne. Le bâtiment abrite également des vitraux de Marcel Caron[16]. On trouve aussi des peintures de Fernand Steven[17], une fresque d'Edgar Scauflaire qui fût utilisée lors d'une représentation théâtrale d'étudiants en 1940[18], des fresques d'Auguste Mambour[13] et de Robert Crommelynck, des œuvres de Auguste Donnay que l'on trouve dans la salle des spectacles[19], une décoration d'Edmond Delsa dans la salle d'étude[20] et une mosaïque d'Oscar Berchmans[21],[22].

Intégration

Le plan orthogonal est composé de quatre parties (la partie à rue, la partie principale, la partie gymnase et la partie piscine) placées autour d'un vide central en intérieur d'îlot. La manière de placer les fonctions sur la parcelle est influencée par la volonté d'offrir un confort optimal aux utilisateurs.

L'intégration en plan a été guidée par l'orientation et le contexte morphologique du lycée. La partie contenant la salle des fêtes est placée à rue, l'architecte veille à protéger les locaux d'études du bruit venant du boulevard d'Avroy.

La partie principale, contenant les classes et l'internat est placée perpendiculairement au boulevard d'Avroy. Le parti pris de l'architecte est clair, jouer sur le contraste de plein et de vide afin de créer un lycée lumineux et confortable.

La piscine et le gymnase, sont eux aussi placés dans des volumes indépendants de l'aile principale.

Structure

On peut observer les éléments de structures saillants à l'extérieur comme à l'intérieur. Cet effet donne un côté très rationnel et souligne le style fonctionnel. Ces éléments constructifs participent à l'esthétique du bâtiment et souligne son caractère moderne. L'ensemble du gros œuvre est réalisé en béton armé et en maçonnerie.

La structure générale des quatre parties du lycée est identique et se présente sous un système classique de poutres et colonnes en béton armé. Toute cette structure est soutenue par des fondations en pieux et les murs rideaux entre les colonnes sont en briques.

A rue, les colonnades apparentes montrent clairement la position de la structure et permettent de comprendre une partie du système structurel du lycée. Le parement, en pierre de granit bleu et indépendant de la structure, recouvre également les pilastres qui montent jusqu'au sommet du bâtiment.

Pour ce qui est de la façade intérieur, l'architecte travaille avec une structure visible et des murs rideaux, principalement constitués de châssis en acier. Ce même système est utilisé pour les gymnases et la piscine. Au niveau des deux derniers étages de la partie principale du lycée, on note un léger porte-à-faux d'environ un mètre. Les colonnes qui sont dans un premier temps visible, passent à l'intérieur.

Il existe, néanmoins, une exception à cette structure en béton armé. Dans un espace plus singulier avec des exigences techniques plus poussées telle que la salle de conférence, l'architecte choisit d'utiliser une charpente métallique pour soutenir le revêtement acoustique de la salle de conférence.

Façade à rue

La façade de 30 m de haut sur 31 m de larges se présente sous un aspect monumental. Cette masse de granit dépourvue d'ouvertures et le porche entièrement vitré ne font qu'accentuer cet effet.L'architecte justifie cette opacité par sa volonté de protéger les locaux d'études de ce quartier mouvementé et bruyant. Il choisit donc de créer et de placer la salle des fêtes à rue pour l'utiliser comme « tampon acoustique ».

La partie inférieure de la façade est quant à elle entièrement vitrée. De larges portes d'entrée placées en retrait permettent de gérer un flux important d'étudiants. Comme pour le reste du lycée, les châssis sont en acier. La hauteur et le recul du porche additionné à l'absence de fenêtre sur la partie haute de la façade rendent l'effet d'entré d'autant plus impressionnant.

Cette entrée est surplombée par trois bas-reliefs sculptés dans la pierre blanche. Ces panneaux de 6m60 de large et 4m60 de haut représentent une tache de lumière dans la façade aveugle en granit bleu. L'horizontalité de ces trois décorations et du porche sont en opposition avec la verticalité du parement et des pilastres. Le dernier élément de décoration est l'immense horloge de 2m50 de diamètre placée au sommet dans l'axe de la façade et parée de deux perrons liégeois sur les travées adjacentes.

Les trois bas-reliefs ont été taillés par trois grands artistes belges.

Au centre : L'étude

Réalisée par Adelin Salle en 1937. On y observe quatre jeunes filles tournées vers un professeur assis, possédant un livre sur sa jambe droite.

A gauche : L'insouciance de la jeunesse de Louis Dupont

L'Insouciance de la jeunesse de Louis Dupont

Réalisé par Louis Dupont en 1937. On y voit six jeunes lycéennes qui viennent s'abreuver aux sources du savoir. Celles-ci sont habillées d'un style antique et discutent en faisant des gestes gracieux.

A droite : L'insouciance de la jeunesse de Robert Massart

Robert Massart reste dans le même thème en représentant de jeunes filles plus fortes avec des formes marquées.

Pédagogie et projet d'éducation

L'Athénée Léonie Waha est depuis 1998, une école secondaire à pédagogie active inspirée de Célestin Freinet, seule école secondaire du maillage Freinet de la ville de Liège constitué de 9 écoles primaires, une haute-école et un institut de formation continuée [23],[24].

L'Athénée Léonie Waha organise aussi des "journées ateliers" et dispose d'une web TV au nom de WAHA TV[25].

Notes et références

  1. « L’enseignement communal liégeois ne se porte pas très bien: les chiffres varient entre le primaire, le secondaire et le supérieur », sur Today In Liège, (consulté le )
  2. « Léonie de Waha Pédagogue, philanthrope Liège 31.03.1836 - Liège 08.07.1926 », sur Wallonie En ligne
  3. a b c et d « HISTOIRE PAR LES LIEGEOISES(II) LEONIE DE WAHA,CELEBRITE PRIVEE DE SYMBOLE PRES D'UN SIECLE DE GRANDEURS ET MISERE », sur Le Soir, (consulté le )
  4. Éliane Gubin, Dictionnaire des femmes belges, XIe et XXe siècles, editions racine (lire en ligne), p. 144
  5. « Léonie De Waha », sur Connaître la Wallonie, (consulté le )
  6. « Georges Truffaut », sur Connaître la Wallonie, (consulté le )
  7. « La politique de grands travaux de Georges Truffaut », sur Alphas, (consulté le )
  8. [1] - La Libre, le
  9. « Fusillade et prise d'otage à Liège : les élèves de l'athénée de Waha et leurs parents témoignent », sur DH Net, (consulté le )
  10. « Prise d'otage lors de la fusillade à Liège: le préfet de l'Athénée salue "la grande maturité des élèves" », sur RTBF, (consulté le )
  11. « DE WAHA Léonie », sur Connaître la Wallonie (consulté le )
  12. « Athénée Léonie de Waha: un fameux bâtiment qui a 75 ans », sur L'Avenir, (consulté le )
  13. a b et c « L'athénée de Waha prépare la "mise en contexte" de sa fresque de Mambour », sur RTBF, (consulté le )
  14. « LE BÂTIMENT CLASSÉ DU LYCÉE LÉONIE DE WAHA », sur Digicolor Studio, (consulté le )
  15. « UN BÂTIMENT CLASSÉ », sur atheneedewaha.be (consulté le )
  16. « L'athénée Léonie de Waha fête son patrimoine », sur RTBF, (consulté le )
  17. « Mes trois Fernand (Campus, Leger, Steven ) [article] », sur Persée, (consulté le )
  18. « Arts moderne et contemporain,… / Lot N° 146 - Edgar SCAUFLAIRE. Le Jardin d’Esther. Pastel,… », sur La Gazette Drouot (consulté le )
  19. « De la revue d’avant-garde à la reconnaissance publique : la collaboration entre architectes et plasticiens à Liège dans les années 1930 », sur Open Editions Journal - In Situ, (consulté le )
  20. « Artiste : Delsa Edmond » Accès libre, sur Art Info (consulté le )
  21. « Lycée Léonie de Waha à Liège », sur Cyber Liège (consulté le )
  22. Rédaction RTBF, « Liège: le lycée de Waha fête les 75 ans de ses bâtiments », sur RTBF, (consulté le )
  23. Envie de découvrir une école qui sort du rang ? Waha - 11 mai 2019 », une brochure construite par les élèves, éditée par l'école à l'occasion de la journée portes ouvertes du 11 mai 2019.
  24. Projet d'établissement 2018-2021
  25. « L’ÉCOLE COMMUNALE DE NANIOT ET L’ATHÉNÉE LÉONIE DE WAHA RÉALISENT UN WEBJOURNAL ET UNE WEBTV ENSEMBLE » [PDF], sur Conseil Supérieur de l'Education aux Médias (consulté le )

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Isabelle Verhoeven, « Le Lycée Léonie de Waha à Liège », Les Cahiers nouveaux, Mardaga « Grandes figures en Wallonie », no 83,‎ , p. 67 (ISBN 9782804701109, lire en ligne, consulté le )
  • Nathanaël Brugmans (dir.), Christian Mans (dir.), Dominique Bossiroy, Rudi Creeten, Philippe Delaite et Nadine Reginster, Le lycée Léonie de Waha à Liège, Agence Wallonne du patrimoine, coll. « Carnets du patrimoine » (no 156), , 64 p. (ISBN 978-2-39038-014-6, BNF 45742288)
  • « Au Lycée Leonie de Waha à Liège architecte Jean Moutschen », Bâtir, n°69, aout 1938, p.364-365.
  • Charlier Sébastien, De l'Académie au CIAM. L'Equerre 1928-1939 : L'Equerre Réédition intégrale – The Complete Edition 1928 -1938, Liège, Editions Fourre –Tout, 2012.
  • Charlier Sébastien, « La mosaïque Le Lycee Leonie de Waha », Les nouvelles du patrimoine, n°115, janvier-février-.
  • Sébastien Charlier et Thomas Moor (dir.), Guide d'architecture moderne et contemporaine 1895-2014 – Liège, Mardaga - Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, , 399 p. (ISBN 978-28047-0192-5, lire en ligne), p. 136-137.
  • Delforge P., Cent Wallons du siècle, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1995.
  • Dusser Y., Réalisation belges, Liège, Georges Thone éditeur, 1939.
  • Flouquet Pierre-Louis, « Le Lycee Leonie De Waha A Liege Architecte Jean Moutschen », Bâtir, n°74, , p.10-15.
  • Flouquet Pierre-Louis, « Vers Le Grand Liege interview de M. Georges Truffaut, député, échevin des travaux publics de Liège », Bâtir, n°54, , p.1185-1186.
  • Focant G., Le patrimoine moderne et contemporain de Wallonie de 1792 à 1958, Namur, Division du patrimoine, 1999.
  • Lambotte E., Une Grande Wallonne Léonie de Waha de Chestret 1836 -1926, Liège, Imprimerie la Meuse, 1926.
  • Laport G., Madame de Waha et l'institut Supérieur des Demoiselles, Liège, Imprimerie la Meuse, 1988.
  • Christian Mans (dir.), Léonie de Waha : De l'institut à l'athénée, Agence Wallonne du patrimoine,

Articles connexes

Liens externes