Agila Ier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 3 novembre 2014 à 05:06 et modifiée en dernier par OrlodrimBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Agila
Illustration.
Portrait imaginaire d'Agila Ier
Titre
Roi des Wisigoths d'Hispanie

(5 ans et 5 mois)
Prédécesseur Theudigisel
Successeur Athanagild
Biographie
Titre complet Roi des Wisigoths
Date de naissance inconnue
Lieu de naissance inconnu
Date de décès
Lieu de décès Mérida
Nature du décès assassinat
Enfants un fils
Religion arianisme

Agila (ou Agila Ier) est roi des Wisigoths d'Espagne de 549 à 555.

Biographie

En 549, Agila est élevé sur le trône par les chefs de la conspiration à laquelle le roi Theudigisel venait de succomber après 18 mois de règne.

Dès le début de son règne, il doit lutter contre les hispano-romains du sud de la péninsule Ibérique, notamment de la Bétique, une région fortement romanisée et attachée au catholicisme, et très hostile aux Wisigoths ariens. Selon l'historien espagnol Rafael Altamira, le roi Agila « fit la guerre aux habitants de la Bétique. Ceux-ci se conservaient indépendants des Wisigoths sous la direction des nobles hispano-romains qui depuis le temps de Majorien et plus encore de puis la disparition de l'empire d'Occident maintenaient la tradition du gouvernement impérial »[1].

Parallèlement, l’un de ses rivaux pour le trône, un noble nommé Athanagild, n'hésite pas à demander l'aide de l'empereur byzantin Justinien qui envoie des troupes dans le sud de l'Hispanie pour appuyer sa révolte. En 551, les armées byzantines s’emparent de l’actuelle Andalousie avec le soutien des populations locales, principalement de souche hispano-romaine et grecque.

À cette époque, dans la péninsule, les Wisigoths n’avaient pas encore conquis le cœur de leurs prétendus sujets qui restaient fidèles à la Rome impériale. Agila, fervent arien, se montra hostile aux catholiques, qui formaient la masse de la population espagnole. Son attitude favorisa l'émergence d'Athanagild, lui aussi un wisigoth arien mais probablement moins hostile aux catholiques.

Agila décide d'attaquer la capitale de la Bétique, Cordoue (Corduba). Lors du siège de la ville, il pille la basilique située hors de cette ville, et profane le sépulcre de saint Asiscle et l'église en y décapitant les prisonniers pour la souiller de sang, et en la transformant en étable pour les chevaux. Cette impiété porte au comble la fureur des habitants de Cordoue qui décident de faire une sortie, et qui réussissent à se rendre maîtres du camp wisigoth ; dans la cohue, Agila perd son fils, la plus grande partie de son armée, ses trésors et ses bagages. Peu de temps après il est défait dans la région de Séville (Hispalis) ; replié à Mérida (Emerita Augusta), il y est assassiné par ses propres soldats en mars 555[2]. Le trône revient alors à son rival Athanagild. Isidore de Séville nous dit que les guerriers wisigoths « tuèrent Agila à Mérida et donnèrent le royaume à Athanagild » car, « les Goths voyaient qu'ils provoquaient eux-mêmes leur propre perte et craignaient surtout que, sous le prétexte de venir au secours d'Athanagild, les soldats (romains)[3] les envahissent »[4].

Selon la chronique des rois wisigoths (Chronica regum Visigotthorum), Agila régna 5 ans, 6 mois et 13 jours[5].

Sources

Notes et références

  1. Rafael Altamira, Historia de Espana y de la civilisation espanola, 3e éd., Madrid (1903) I, p. 183.
  2. José Orlandis, Historia del reino visigodo español: los acontecimientos, las instituciones, la sociedad, los protagonistas, Ediciones Rialp, (ISBN 8432134694, lire en ligne)
  3. C'est-à-dire les soldats byzantins. Pour les Wisigoths, les Byzantins étaient des « Romains ».
  4. Hist. Goth., 45-46.
  5. Chronica regum Visigotthorum, España Sagrada Tomo II, p. 173.

Bibliographie

  • Roger Collins, Visigothic Spain, 409–711. Blackwell Publishing, 2004.
  • Edward Arthur Thompson, The Goths in Spain. Oxford: Clarendon Press, 1969.

Liens externes