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Fátima de Madrid
Description de l'image Astrolabe calculation.jpg.

Fátima de Madrid est le nom donné à une astronome et mathématicienne arabe musulmane qui aurait vécu à la fin du Xe et au début du XIe siècle dans l'Espagne islamique. Elle était prétendument la fille de l'astronome Maslama al-Mayriti, avec qui elle aurait travaillé sur plusieurs traités d'astronomie et de mathématiques, dont les tables astronomiques de Muhammad ibn Musa al-Khwarizmi. Le premier récit connu à son sujet est l'édition de 1924 de l'Enciclopedia Espasa-Calpe et les historiens ont mis en doute son existence réelle[1].

Carrière présumée

Fátima de Madrid aurait vécu à Cordoue, sous le califat de Cordoue, à la fin du Xe et au début du XIe siècle. On dit qu'elle était la fille du célèbre astronome et scientifique islamique Maslama al-Mayriti[1].

Son œuvre supposée la plus célèbre, connue sous le nom de « Corrections de Fátima », est une série de traités astronomiques et mathématiques, bien qu'aucune copie n'ait jamais été trouvée. Elle aurait également co-écrit « Un traité sur l'astrolabe » avec son père, qui contient des informations sur la façon d'utiliser les astrolabes. Aujourd'hui, le manuscrit serait encore conservé dans la bibliothèque du monastère de l'Escurial[1].

Fátima aurait aidé son père à éditer et à adapter les tables astronomiques d'Al-Khwarizmi, remplaçant le calendrier solaire persan utilisé dans ses modèles par le calendrier lunaire islamique. Ils auraient également corrigé les tableaux pour tenir compte de la situation géographique de Cordoue, ainsi que du méridien qui la traverse[réf. nécessaire]. Avec son père, elle aurait également traduit la numération des années persanes en années arabes et déterminé les positions des planètes le jour de l'Hégire. Fátima aurait également aidé son père à corriger l'Almageste de Ptolémée, qui contenait des erreurs dans les calculs des éclipses[réf. nécessaire].

De plus, Fátima aurait écrit plusieurs zijs, un type de traité astronomique islamique. Ceux-ci couvraient des sujets tels que les calendriers, les éphémérides des planètes, du Soleil et de la Lune ainsi que les éclipses solaires et lunaires[réf. nécessaire].

Outre ses travaux sur l'astronomie, Fátima aurait été capable de parler, lire ou écrire en arabe, en espagnol, en hébreu, en grec et en latin[1].

Historicité

L'existence réelle de Fátima de Madrid est contestée. La première référence connue à son existence est l'édition de 1924 de l'Enciclopedia Espasa-Calpe. Comme l'explique Ángel Requena Fraile, historien des mathématiques[réf. nécessaire] :

« In any project as ambitious as [the Enciclopedia Espasa-Calpe] there are errata, someone unscrupulous or some careless copyist. So a few myths are created, which are not documented, nor clothed by other sources, that refer to personages who should not be in the stories rather than myths. Francisco Vera, who is considered by many people as the father of the historiography of science in Spain, already warned when we he inquired about a geometer, Bishop of Calahorra in the Visigoth era, called Luciniano, that appears only in the Espasa and in no other sources. We have this situation with Fátima, the clever daughter of Maslama. We find something similar to what happens with Luciniano. There is no reference, no original or reliable source on which to stand. »

L'arabiste, historienne et biographe d'Al-Andalus Manuela Marín estime également que Fátima est une invention historique d'Espasa-Calpe. Marín attribue les discussions continues à son sujet, notamment sur internet et avec son inclusion dans un calendrier de 2009 intitulé « Les astronomes qui ont marqué l'histoire », à la répétition sans critique du contenu de l'Espasa-Calpe[2].

Références

  1. a b c et d Gabriella Bernardi, The Unforgotten Sisters: Female Astronomers and Scientists before Caroline Herschel, Cham, Springer, , 45–48 p. (ISBN 978-3-319-26127-0, DOI 10.1007/978-3-319-26127-0_7), « Fátima of Madrid (Tenth Century) » Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « :0 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. Manuela Marín, « Arabismo en Madrid », dans Daniel Gil Flores et María Dolores Algora Weber, {{Article encyclopédique}} : paramètre encyclopédie manquant, Madrid, Casa Árabe, , 191 p. (ISBN 978-84-9785-707-9, OCLC 798943110) :

    « Se trata, por tanto, del más ilustre de los madrileños andalusíes, y no hacía falta que se le inventase, como así ha sido, una históricamente inexistente hija suya, a la que se ha llamado «Fátima de Madrid» y que asombrosamente ha sido incluida en el calendario “Astrónomas que hicieron historia”, editado con motivo del Año Internacional de la astronomía (2009). El error, que procede de una vieja edición de la Enciclopedia Espasa, se ha ido reproduciendo acríticamente, ya va siendo hora que se deshaga, aunque su abundante circulación en Internet no da muchas esperanzas en ese sentido. »