« Prime aux bogues » : différence entre les versions

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== Histoire ==
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La prime aux bogues fut inventée par [[Jarrett Ridlinghafer]] alors qu'il travaillait au soutien technique de [[Netscape|Netscape Communications Corporation]] en tant qu'ingénieur<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.linkedin.com/in/jnridlinghafer|titre=Jarrett Neil Ridlinghafer - Linkedin|consulté le=22/01/2016}}.</ref>.
La prime aux bogues fut inventée par Jarrett Ridlinghafer alors qu'il travaillait au soutien technique de [[Netscape|Netscape Communications Corporation]] en tant qu'ingénieur<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.linkedin.com/in/jnridlinghafer|titre=Jarrett Neil Ridlinghafer - Linkedin|consulté le=22/01/2016}}.</ref>.


En 1995, alors que Netscape encourageait ses employés à dépasser leurs limites et à faire le maximum pour que le travail soit fini, Ridlinghafer a l'idée de la {{Citation|prime aux bogues}}. Alors que les enthousiastes des produits de Netscape - surtout concernant le [[navigateur Web]] Mosaic/Netscape/Mozilla - se multiplient, il étudie ce phénomène plus en détail. Il découvre ainsi que ces fan étaient en réalité des ingénieurs logiciels qui s'occupaient de corriger les bogues du navigateur de leur côté et qui publiaient leurs corrections ou leurs solutions de contournement :
En 1995, alors que Netscape encourageait ses employés à dépasser leurs limites et à faire le maximum pour que le travail soit fini, Ridlinghafer a l'idée de la {{Citation|prime aux bogues}}. Alors que les enthousiastes des produits de Netscape - surtout concernant le [[navigateur Web]] Mosaic/Netscape/Mozilla - se multiplient, il étudie ce phénomène plus en détail. Il découvre ainsi que ces fan étaient en réalité des ingénieurs logiciels qui s'occupaient de corriger les bogues du navigateur de leur côté et qui publiaient leurs corrections ou leurs solutions de contournement :
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Ridlinghafer comprend que l'entreprise doit tirer profit de ces ressources, il écrit alors une proposition pour le programme de prime aux bogues qu'il présente à son superviseur. Ce dernier lui suggère de présenter son projet à la prochaine réunion exécutive de l'entreprise.
Ridlinghafer comprend que l'entreprise doit tirer profit de ces ressources, il écrit alors une proposition pour le programme de prime aux bogues qu'il présente à son superviseur. Ce dernier lui suggère de présenter son projet à la prochaine réunion exécutive de l'entreprise.


À la réunion exécutive suivante, à laquelle participaient [[Jim Barksdale|James Barksdale]], [[Marc Andreessen]] et les directeurs de chaque département incluant le service d'ingénierie, chaque membre reçoit une copie de la proposition et Ridlinghafer est invité à la présenter à l'équipe exécutive de Netscape. A cette dernière, toutes les personnes présentes sont emballées par l'idée, excepté le directeur de l'ingénierie, qui ne voulait pas en entendre parler, pensant que c'était une perte de temps et de ressources. Néanmoins, le reste de l'équipe exécutive passe outre son avis et donne à Ridlinghafer un budget initial de {{unité|50000|$}} afin de mettre en place sa proposition. Le programme est lancé en 1995<ref>{{lien web|langue=en|url=https://web.archive.org/web/19970501041756/www101.netscape.com/newsref/pr/newsrelease48.html|titre=Netscape announces Netscape Bugs Bounty with relaase of nestscape navigator 2.0|éditeur=Internet Archive|consulté le=21 Jan 2015}}.</ref>.
À la réunion exécutive suivante, à laquelle participaient James Barksdale, [[Marc Andreessen]] et les directeurs de chaque département incluant le service d'ingénierie, chaque membre reçoit une copie de la proposition et Ridlinghafer est invité à la présenter à l'équipe exécutive de Netscape. A cette dernière, toutes les personnes présentes sont emballées par l'idée, excepté le directeur de l'ingénierie, qui ne voulait pas en entendre parler, pensant que c'était une perte de temps et de ressources. Néanmoins, le reste de l'équipe exécutive passe outre son avis et donne à Ridlinghafer un budget initial de {{unité|50000|$}} afin de mettre en place sa proposition. Le programme est lancé en 1995<ref>{{lien web|langue=en|url=https://web.archive.org/web/19970501041756/www101.netscape.com/newsref/pr/newsrelease48.html|titre=Netscape announces Netscape Bugs Bounty with relaase of nestscape navigator 2.0|éditeur=Internet Archive|consulté le=21 Jan 2015}}.</ref>.


Le programme connaît un tel succès qu'il est mentionné dans de nombreux ouvrages traitant des succès de Netscape, et de nombreuses organisations (notamment [[Google]]) affichent sur la page de leur programme de prime aux bogues un crédit à mozilla.org.
Le programme connaît un tel succès qu'il est mentionné dans de nombreux ouvrages traitant des succès de Netscape, et de nombreuses organisations (notamment [[Google]]) affichent sur la page de leur programme de prime aux bogues un crédit à mozilla.org.


== Programmes notables ==
== Programmes notables ==
[[File:Facebook t-shirt with whitehat debit card for Hackers.jpg|thumb|Une carte de crédit "White Hat", donnée par Facebook aux chercheurs rapportant des bogues.]]
[[File:Facebook t-shirt with whitehat debit card for Hackers.jpg|thumb|Une carte de crédit "[[White hat|White Hat]]", donnée par Facebook aux chercheurs rapportant des bogues.]]


[[Facebook]] commence{{Quand|date=15 novembre 2023}} à payer des chercheurs trouvant et rapportant des bogues de sécurité en leur délivrant une [[Carte de paiement|carte de crédit]] customisée ''White Hat'' pouvant être rechargée à chaque fois que les chercheurs découvrent de nouveaux défauts. « Les chercheurs trouvant des bogues et des améliorations de sécurité sont rares, nous reconnaissons leur travail et nous devons trouver une solution pour les récompenser », dit Ryan McGeehan, manager de l'équipe sécurité à Facebook, dans une interview à [[CNET (site web)|CNET]]. « Avoir cette carte noire exclusive est une autre façon de les reconnaître. Ils peuvent aller dans une conférence, montrer cette carte et dire ''J'ai fait un travail spécial pour Facebook.'' »<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Facebook |nom=Whitehat |titre=Facebook whitehat Debit card |url=http://www.cnet.com/news/facebook-hands-out-white-hat-debit-cards-to-hackers/ |éditeur=CNET}}.</ref>. En 2014, Facebook arrête de distribuer ces cartes à ses chercheurs.
[[Facebook]] commence{{Quand|date=15 novembre 2023}} à payer des chercheurs trouvant et rapportant des bogues de sécurité en leur délivrant une [[Carte de paiement|carte de crédit]] customisée ''White Hat'' pouvant être rechargée à chaque fois que les chercheurs découvrent de nouveaux défauts. « Les chercheurs trouvant des bogues et des améliorations de sécurité sont rares, nous reconnaissons leur travail et nous devons trouver une solution pour les récompenser », dit Ryan McGeehan, manager de l'équipe sécurité à Facebook, dans une interview à [[CNET (site web)|CNET]]. « Avoir cette carte noire exclusive est une autre façon de les reconnaître. Ils peuvent aller dans une conférence, montrer cette carte et dire ''J'ai fait un travail spécial pour Facebook.'' »<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Facebook |nom=Whitehat |titre=Facebook whitehat Debit card |url=http://www.cnet.com/news/facebook-hands-out-white-hat-debit-cards-to-hackers/ |éditeur=CNET}}.</ref>. En 2014, Facebook arrête de distribuer ces cartes à ses chercheurs.
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En {{date-|octobre 2013}}, [[Google]] annonce un changement majeur à son programme de prime aux bogues qui couvrait déjà de nombreux produits [[Google]]. Le changement étend le programme à une sélection de [[logiciels libres]] considérés à haut risque et de [[bibliothèques logicielles]], en priorité celles conçues pour les [[réseaux informatiques]] ou pour les fonctionnalités précises des [[systèmes d'exploitation]]. Les soumissions qui respectaient les critères de Google étaient éligibles à des récompenses variant de {{unité|500|$}} à {{unité|3133.7|$}}<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Dan |nom=Goodin |titre=Google offers "leet" cash prizes for updates to Linux and other OS software |url=https://arstechnica.com/security/2013/10/google-offers-leet-cash-prizes-for-updates-to-linux-and-other-os-software/ |éditeur=Ars Technica |date=9 octobre 2013 |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Michal |nom=Zalewski |titre=Going beyond vulnerability rewards |url=http://googleonlinesecurity.blogspot.com/2013/10/going-beyond-vulnerability-rewards.html |éditeur=Google Online Security Blog |date=9 octobre 2013 |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>.
En {{date-|octobre 2013}}, [[Google]] annonce un changement majeur à son programme de prime aux bogues qui couvrait déjà de nombreux produits [[Google]]. Le changement étend le programme à une sélection de [[logiciels libres]] considérés à haut risque et de [[bibliothèques logicielles]], en priorité celles conçues pour les [[réseaux informatiques]] ou pour les fonctionnalités précises des [[systèmes d'exploitation]]. Les soumissions qui respectaient les critères de Google étaient éligibles à des récompenses variant de {{unité|500|$}} à {{unité|3133.7|$}}<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Dan |nom=Goodin |titre=Google offers "leet" cash prizes for updates to Linux and other OS software |url=https://arstechnica.com/security/2013/10/google-offers-leet-cash-prizes-for-updates-to-linux-and-other-os-software/ |éditeur=Ars Technica |date=9 octobre 2013 |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Michal |nom=Zalewski |titre=Going beyond vulnerability rewards |url=http://googleonlinesecurity.blogspot.com/2013/10/going-beyond-vulnerability-rewards.html |éditeur=Google Online Security Blog |date=9 octobre 2013 |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>.


Dans le même ordre d'idées, [[Microsoft]] et Facebook se sont associés en {{date-|novembre 2013}} pour commanditer ''The Internet Bug Bounty'', un programme offrant des récompenses pour des rapports sur des exploits et des bogues concernant une large gamme de logiciels liés à Internet<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Dan |nom=Goodin |titre=Now there’s a bug bounty program for the whole Internet |url=https://arstechnica.com/security/2013/11/now-theres-a-bug-bounty-program-for-the-whole-internet/ |éditeur=Ars Technica |date=6 novembre 2013 |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>. Dans les logiciels couverts par ce programme, on trouve [[Adobe Flash]], [[Python_(langage)|Python]], [[Ruby_(langage)|Ruby]], [[PHP]], [[Django_(framework)|Django]], [[Ruby on Rails]], [[Perl (langage)|Perl]], [[OpenSSL]], [[Nginx]], [[Apache HTTP Server]], et [[Phabricator]]. De plus, le programme offre des récompenses pour les exploits concernant les systèmes d'exploitation et les navigateurs fréquemment utilisés<ref>{{lien web |langue=en |titre=The Internet Bug Bounty |url=https://hackerone.com/ibb |éditeur=HackerOne |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>.
Dans le même ordre d'idées, [[Microsoft]] et [[Facebook]] se sont associés en {{date-|novembre 2013}} pour commanditer ''The Internet Bug Bounty'', un programme offrant des récompenses pour des rapports sur des exploits et des bogues concernant une large gamme de logiciels liés à Internet<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Dan |nom=Goodin |titre=Now there’s a bug bounty program for the whole Internet |url=https://arstechnica.com/security/2013/11/now-theres-a-bug-bounty-program-for-the-whole-internet/ |éditeur=Ars Technica |date=6 novembre 2013 |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>. Dans les logiciels couverts par ce programme, on trouve [[Adobe Flash]], [[Python_(langage)|Python]], [[Ruby_(langage)|Ruby]], [[PHP]], [[Django_(framework)|Django]], [[Ruby on Rails]], [[Perl (langage)|Perl]], [[OpenSSL]], [[Nginx]], [[Apache HTTP Server]], et [[Phabricator]]. De plus, le programme offre des récompenses pour les exploits concernant les systèmes d'exploitation et les navigateurs fréquemment utilisés<ref>{{lien web |langue=en |titre=The Internet Bug Bounty |url=https://hackerone.com/ibb |éditeur=HackerOne |consulté le=11 mars 2014}}.</ref>.


En [[Europe]], les principaux acteurs sont les français [[YesWeHack]] et Yogosha, le belge Intigriti<ref>{{lien web |langue=fr |titre=La Commission européenne lance un nouveau programme de chasse aux bugs dans cinq logiciels libres |url=https://www.zdnet.fr/blogs/l-esprit-libre/la-commission-europeenne-lance-un-nouveau-programme-de-chasse-aux-bugs-dans-cinq-logiciels-libres-39936139.htm |éditeur=ZDNet |consulté le=23 janvier 2022}}.</ref>, le néerlandais Zerocopter, tandis qu'au niveau mondial [[:en:HackerOne|HackerOne]] est leader<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=YesWeHack et son hacking éthique lève 4 millions d’euros |url=https://start.lesechos.fr/innovations-startups/tech-futur/yeswehack-et-son-hacking-ethique-leve-4-millions-d-euros-14212.php |site=start.lesechos.fr |consulté le=2020-02-27}}.</ref>.
En [[Europe]], les principaux acteurs sont les français [[YesWeHack]] et Yogosha, le belge Intigriti<ref>{{lien web |langue=fr |titre=La Commission européenne lance un nouveau programme de chasse aux bugs dans cinq logiciels libres |url=https://www.zdnet.fr/blogs/l-esprit-libre/la-commission-europeenne-lance-un-nouveau-programme-de-chasse-aux-bugs-dans-cinq-logiciels-libres-39936139.htm |éditeur=ZDNet |consulté le=23 janvier 2022}}.</ref>, le néerlandais Zerocopter, tandis qu'au niveau mondial [[:en:HackerOne|HackerOne]] est leader<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=YesWeHack et son hacking éthique lève 4 millions d’euros |url=https://start.lesechos.fr/innovations-startups/tech-futur/yeswehack-et-son-hacking-ethique-leve-4-millions-d-euros-14212.php |site=start.lesechos.fr |consulté le=2020-02-27}}.</ref>. Les initiatives de bug bounty se multiplient, tant en termes d’ampleur que de prévalence. À titre d'illustration, HackerOne a enregistré l'identification et la résolution de plus de 20,000 failles de sécurité dans une multitude d'organisations en mai 2016. L'entreprise offre des récompenses monétaires aux pirates informatiques éthiques. Cependant, en raison de leur nature participative, ils peuvent poser problème en raison d'un nombre élevé de rapports de mauvaise qualité.<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Aron|nom1=Laszka|prénom2=Mingyi|nom2=Zhao|prénom3=Jens|nom3=Grossklags|titre chapitre=Banishing Misaligned Incentives for Validating Reports in Bug-Bounty Platforms|titre ouvrage=Computer Security – ESORICS 2016|volume=9879|éditeur=Springer International Publishing|date=2016|isbn=978-3-319-45740-6|doi=10.1007/978-3-319-45741-3_9|lire en ligne=https://link.springer.com/10.1007/978-3-319-45741-3_9|consulté le=2023-12-15|passage=161–178}}</ref>


== Pays d'origine des chasseurs de bogues ==
== Pays d'origine des chasseurs de bogues ==

Version du 15 décembre 2023 à 02:08

Une prime aux bogues, aussi appelée chasse aux bogues, (en anglais : bug bounty) est un programme de récompenses proposé par de nombreux sites web et développeurs de logiciel qui offrent des récompenses aux personnes signalant des bogues, surtout ceux associés à des vulnérabilités. Ces programmes permettent aux développeurs de découvrir et de corriger des bogues avant que les pirates informatiques et le grand public en soient informés, évitant ainsi des abus. Des primes aux bogues ont été mises en place par les sites internets Facebook[1], Yahoo![2], Google[3], Reddit[4], et l'entreprise de paiement mobile Block[5].

Histoire

La prime aux bogues fut inventée par Jarrett Ridlinghafer alors qu'il travaillait au soutien technique de Netscape Communications Corporation en tant qu'ingénieur[6].

En 1995, alors que Netscape encourageait ses employés à dépasser leurs limites et à faire le maximum pour que le travail soit fini, Ridlinghafer a l'idée de la « prime aux bogues ». Alors que les enthousiastes des produits de Netscape - surtout concernant le navigateur Web Mosaic/Netscape/Mozilla - se multiplient, il étudie ce phénomène plus en détail. Il découvre ainsi que ces fan étaient en réalité des ingénieurs logiciels qui s'occupaient de corriger les bogues du navigateur de leur côté et qui publiaient leurs corrections ou leurs solutions de contournement :

  • sur les nouveaux forums qui avaient été lancés par le soutien technique de Netscape afin de permettre une aide par la collaboration (une autre idée de Ridlinghafer durant ses quatre années de travail à Netscape) ;
  • sur le site non officiel Netscape U-FAQ où tous les bogues connus et les fonctionnalités du navigateur étaient listés, ainsi que des instructions concernant les solutions de contournement et les correctifs.

Ridlinghafer comprend que l'entreprise doit tirer profit de ces ressources, il écrit alors une proposition pour le programme de prime aux bogues qu'il présente à son superviseur. Ce dernier lui suggère de présenter son projet à la prochaine réunion exécutive de l'entreprise.

À la réunion exécutive suivante, à laquelle participaient James Barksdale, Marc Andreessen et les directeurs de chaque département incluant le service d'ingénierie, chaque membre reçoit une copie de la proposition et Ridlinghafer est invité à la présenter à l'équipe exécutive de Netscape. A cette dernière, toutes les personnes présentes sont emballées par l'idée, excepté le directeur de l'ingénierie, qui ne voulait pas en entendre parler, pensant que c'était une perte de temps et de ressources. Néanmoins, le reste de l'équipe exécutive passe outre son avis et donne à Ridlinghafer un budget initial de 50 000 $ afin de mettre en place sa proposition. Le programme est lancé en 1995[7].

Le programme connaît un tel succès qu'il est mentionné dans de nombreux ouvrages traitant des succès de Netscape, et de nombreuses organisations (notamment Google) affichent sur la page de leur programme de prime aux bogues un crédit à mozilla.org.

Programmes notables

Une carte de crédit "White Hat", donnée par Facebook aux chercheurs rapportant des bogues.

Facebook commence[Quand ?] à payer des chercheurs trouvant et rapportant des bogues de sécurité en leur délivrant une carte de crédit customisée White Hat pouvant être rechargée à chaque fois que les chercheurs découvrent de nouveaux défauts. « Les chercheurs trouvant des bogues et des améliorations de sécurité sont rares, nous reconnaissons leur travail et nous devons trouver une solution pour les récompenser », dit Ryan McGeehan, manager de l'équipe sécurité à Facebook, dans une interview à CNET. « Avoir cette carte noire exclusive est une autre façon de les reconnaître. Ils peuvent aller dans une conférence, montrer cette carte et dire J'ai fait un travail spécial pour Facebook. »[8]. En 2014, Facebook arrête de distribuer ces cartes à ses chercheurs.

En , Google annonce un changement majeur à son programme de prime aux bogues qui couvrait déjà de nombreux produits Google. Le changement étend le programme à une sélection de logiciels libres considérés à haut risque et de bibliothèques logicielles, en priorité celles conçues pour les réseaux informatiques ou pour les fonctionnalités précises des systèmes d'exploitation. Les soumissions qui respectaient les critères de Google étaient éligibles à des récompenses variant de 500 $ à 3 133,7 $[9],[10].

Dans le même ordre d'idées, Microsoft et Facebook se sont associés en pour commanditer The Internet Bug Bounty, un programme offrant des récompenses pour des rapports sur des exploits et des bogues concernant une large gamme de logiciels liés à Internet[11]. Dans les logiciels couverts par ce programme, on trouve Adobe Flash, Python, Ruby, PHP, Django, Ruby on Rails, Perl, OpenSSL, Nginx, Apache HTTP Server, et Phabricator. De plus, le programme offre des récompenses pour les exploits concernant les systèmes d'exploitation et les navigateurs fréquemment utilisés[12].

En Europe, les principaux acteurs sont les français YesWeHack et Yogosha, le belge Intigriti[13], le néerlandais Zerocopter, tandis qu'au niveau mondial HackerOne est leader[14]. Les initiatives de bug bounty se multiplient, tant en termes d’ampleur que de prévalence. À titre d'illustration, HackerOne a enregistré l'identification et la résolution de plus de 20,000 failles de sécurité dans une multitude d'organisations en mai 2016. L'entreprise offre des récompenses monétaires aux pirates informatiques éthiques. Cependant, en raison de leur nature participative, ils peuvent poser problème en raison d'un nombre élevé de rapports de mauvaise qualité.[15]

Pays d'origine des chasseurs de bogues

L'Inde, qui est le second pays au monde avec le plus de chasseurs de bogues[16], trône au sommet du Programme de prime aux bogues de Facebook avec le plus grand nombre de bogues valides. « Les chercheurs en Russie gagnent le plus en 2013 avec leurs rapports de bogues, recevant une moyenne de 3961 $ pour 38 bogues. L'Inde a le plus de bogues valides, 136 au total, avec une récompense de 1353 $. Les États-Unis ont rapporté 92 problèmes et ont une récompense moyenne de 2272 $. Le Brésil et le Royaume-Uni étaient les troisième et quatrième du classement concernant le volume rapporté, avec respectivement 53 bogues et 40 bogues, et une récompense moyenne de 3792 $ et 2950 $ », rapporte Facebook dans un article[17].

Incidents

Yahoo! est sévèrement critiquée pour avoir envoyé des T-shirts Yahoo! comme récompense aux chercheurs en sécurité ayant trouvé et rapporté des vulnérabilités de Yahoo!, provoquant ce qui a été appelé le T-shirt-gate[18] : High-Tech Bridge (en), une société testant la sécurité des applications et basée en Suisse, a publié un communiqué disant que Yahoo! offrait 12,5 $ par vulnérabilité (soit le prix d'un t-shirt) en bons d'achat pouvant être utilisés uniquement pour des produits de la marque Yahoo! comme des t-shirts, des tasses et des stylos. Ramses Martinez, directeur de l'équipe de sécurité de Yahoo a déclaré plus tard dans une publication de blogue[19] qu'il était derrière le programme de récompense en bons d'achat et qu'il a dû payer lui-même ces bons. On comprend dans l'interview qu'il n'y avait pas d'arrière pensée, et qu'il souhaitait juste remercier le chasseur de bogues avec plus qu'un simple email[18]. Par réaction, Yahoo! a lancé son nouveau programme de prime aux bogues le de la même année, permettant aux chercheurs de soumettre les bogues qu'ils ont trouvés et de toucher une récompense entre 250 $ et 15 000 $, dépendant de la sévérité des bogues découverts[20].

Références

  1. (en) Facebook Security, « Facebook WhiteHat », Facebook, (consulté le )
  2. (en) « Yahoo! Bug Bounty Program », HackerOne (consulté le ).
  3. (en) « Vulnerability Assessment Reward Program », Google (consulté le )
  4. (en) « Reddit - whitehat », Reddit (consulté le ).
  5. (en) « Square bug bounty program », Hackrone (consulté le ).
  6. (en) « Jarrett Neil Ridlinghafer - Linkedin » (consulté le ).
  7. (en) « Netscape announces Netscape Bugs Bounty with relaase of nestscape navigator 2.0 », Internet Archive (consulté le ).
  8. (en) Facebook Whitehat, « Facebook whitehat Debit card », CNET.
  9. (en) Dan Goodin, « Google offers "leet" cash prizes for updates to Linux and other OS software », Ars Technica, (consulté le ).
  10. (en) Michal Zalewski, « Going beyond vulnerability rewards », Google Online Security Blog, (consulté le ).
  11. (en) Dan Goodin, « Now there’s a bug bounty program for the whole Internet », Ars Technica, (consulté le ).
  12. (en) « The Internet Bug Bounty », HackerOne (consulté le ).
  13. « La Commission européenne lance un nouveau programme de chasse aux bugs dans cinq logiciels libres », ZDNet (consulté le ).
  14. « YesWeHack et son hacking éthique lève 4 millions d’euros », sur start.lesechos.fr (consulté le ).
  15. (en) Aron Laszka, Mingyi Zhao et Jens Grossklags, « Banishing Misaligned Incentives for Validating Reports in Bug-Bounty Platforms », dans Computer Security – ESORICS 2016, vol. 9879, Springer International Publishing, (ISBN 978-3-319-45740-6, DOI 10.1007/978-3-319-45741-3_9, lire en ligne), p. 161–178
  16. (en) Indian Researchers, « Indian Bug Hunters tops the world », DNA Newspaper, DNA News.
  17. (en) Facebook BugBounty Update, « Facebook's Update on Bug Bounty Program », Facebook Security.
  18. a et b (en) Yahoo! T-shirt Gate, « Yahoo! T-shirt gate », ZDNet.
  19. (en) Yahoo! Bug Bounty, « So I’m the guy who sent the t-shirt out as a thank you. », Ramses Martinez (consulté le ).
  20. (en) Yahoo! BugBounty Program, « Yahoo! launched its Bug Bounty Program », Ramses Martinez (consulté le ).

Voir aussi

Liens externes