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[[Fichier:Tafelrunde.PNG|alt=La Table ronde par Adolph von Menzel. On reconnaît Voltaire entre autres invités du roi, dans la salle de marbre du palais de Sanssouci.|vignette|André Noël garantit le service royal au [[palais de Sanssouci]] et devient le cuisiner favori de [[Frédéric II de Prusse]].]]
[[Fichier:Tafelrunde.PNG|alt=La Table ronde par Adolph von Menzel. On reconnaît Voltaire entre autres invités du roi, dans la salle de marbre du palais de Sanssouci.|vignette|André Noël garantit le service royal au [[palais de Sanssouci]] et devient le cuisiner favori de [[Frédéric II de Prusse]].]]


André Noël naît en 1726 à [[Périgueux]] ([[Dordogne (département)|Dordogne]])<ref name="Penaud1999">{{Harvsp|Penaud|1999}}.</ref>. D'abord officier de bouche en 1755, il devient second cuisinier en chef en 1769<ref name="Penaud1999"/>. En 1784, il est désigné comme successeur à Joyard, [[Cuisine lyonnaise|cuisinier lyonnais]] et ancien supérieur hiérarchique en 1755, au poste de premier maître cuisinier à la cour de Prusse<ref name="Penaud1999"/>. Chaque jour, il dirige une équipe de vingt-quatre cuisiniers pour garantir le service royal au [[palais de Sanssouci]] ([[Berlin-Charlottenburg]])<ref name="Penaud1999"/>. Lors des [[Campagne militaire|campagnes militaires]], il fait partie des douze cuisiniers assignés au poste de commandement du Roi<ref name="Penaud1999"/>.
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Selon [[Giacomo Casanova]] en 1764, André Noël est {{citation|un homme fort gai […] et qui était le cuisinier unique et très chéri de Sa Majesté prussienne}}<ref name="Pitte">{{Ouvrage|prénom1=Jean-Robert|nom1=Pitte|titre=Gastronomie française|sous-titre=Histoire et géographie d'une passion|collection=Nouvelles Études Historiques|éditeur=Fayard|année=1991|pages totales=288|isbn=978-2-213-64673-2}}.</ref>. La cuisine qu'il sert au Roi est en majorité française, comme notamment son célèbre chou farci appelé « bombe de Sardanapale » et servi en 1772<ref name="Pitte"/> ; [[Frédéric II de Prusse|Frédéric II]] aurait dit : {{citation|Aujourd'hui, Sire Noël, vous vous êtes surpassé ! Oh ! Cette bombe de Sardanapale était une merveille de goût, était un mets des dieux !}}<ref name="Pitte"/>.
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Version du 10 décembre 2016 à 18:31

André Noël
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités

André Noël (1726-1801) est un cuisinier français, au service du roi de Prusse Frédéric II.

Biographie

La Table ronde par Adolph von Menzel. On reconnaît Voltaire entre autres invités du roi, dans la salle de marbre du palais de Sanssouci.
André Noël garantit le service royal au palais de Sanssouci et devient le cuisiner favori de Frédéric II de Prusse.

André Noël naît en 1726 à Périgueux (Dordogne)[1]. Originaire du quartier Limogeanne, il se fait rapidement une réputation grâce à son excellence culinaire[2] et sort de l'anonymat, malgré la lenteur des communications et des transports de l'époque[3]. En effet, le roi Frédéric II de Prusse le remarque et André Noël finit par rejoindre son équipe de cuisine au palais de Sanssouci (Berlin-Charlottenburg)[2]. Il fait partie des premiers chefs cuisiniers français à partir travailler à l'étranger[4]. D'abord officier de bouche en 1755, il devient second cuisinier en chef en 1769[1]. En 1784, il est désigné comme successeur à Joyard, cuisinier lyonnais et ancien supérieur hiérarchique en 1755, au poste de premier maître cuisinier à la cour de Prusse[1]. Chaque jour, il dirige une équipe de vingt-quatre cuisiniers pour garantir le service royal au palais[1]. Lors des campagnes militaires, il fait partie des douze cuisiniers assignés au poste de commandement du Roi[1].

Selon Giacomo Casanova en 1764, André Noël est « un homme fort gai […] et qui était le cuisinier unique et très chéri de Sa Majesté prussienne »[5]. La cuisine qu'il sert au Roi est en majorité française, comme notamment son célèbre chou farci appelé « bombe de Sardanapale » et servi en 1772[5] ; Frédéric II aurait dit : « Aujourd'hui, Sire Noël, vous vous êtes surpassé ! Oh ! Cette bombe de Sardanapale était une merveille de goût, était un mets des dieux ! »[5]. Outre le chou, il construit sa notoriété en revisitant le pâté de Périgueux[2]. Ce dernier prend ainsi beaucoup de valeur, si bien qu'il devient une véritable monnaie d'échange jusqu'à la Révolution française : à la fin du XVIIIe siècle, ce pâté se monnaie autour de 50-60 livres, soit environ 200 euros[2].

André Noël a un fils, François (1756-1841), qui devient diplomate chargé d'affaires à La Haye sous la Première République[6].

Il meurt en 1801 à Berlin[1].

Hommage

Le 12 mars 1804, un acteur interprète André Noël tenant comme à son habitude un parapluie dans la main, lors d'un bal masqué berlinois en l'honneur de la Reine Louise[1].

Notes et références

  1. a b c d e f et g Penaud 1999.
  2. a b c et d « Le pâté de Périgueux traditionnel », sur Esprit de Pays Dordogne-Périgord (consulté le ).
  3. Philippe Meyzie, La table du Sud-Ouest et l'émergence des cuisines régionales : 1700-1850, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 428 p. (ISBN 978-2-7535-0373-1), p. 91.
  4. (en) S.A.M. Adshead, Material Culture in Europe and China, 1400–1800 : The Rise of Consumerism, Springer, , 279 p. (ISBN 978-1-3492-5762-1), p. 36.
  5. a b et c Jean-Robert Pitte, Gastronomie française : Histoire et géographie d'une passion, Fayard, coll. « Nouvelles Études Historiques », , 288 p. (ISBN 978-2-213-64673-2), p. 150.
  6. Giacomo Casanova et André de Maricourt (rédacteur), La société du XVIIIe siècle, A. Fayard, coll. « Mémoires et souvenirs publiés sous la direction de F. Funck-Brentano », , 172 p., p. 122.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Penaud, Dictionnaire biographique du Périgord, Périgueux, éditions Fanlac, , 964 p. (ISBN 2-86577-214-4), p. 714 Document utilisé pour la rédaction de l’article