Tenir feu et lieu

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Tenir feu et lieu, expression du français québécois qui se rapporte aux droits seigneuriaux de la Nouvelle-France (1534-1763),

Lors de la concession d'une terre, tenir feu et lieu, définissait un ensemble de conditions imposées aux seigneurs ou aux colons : de bâtir une habitation, d'y habiter, de construire et entretenir les chemins, de bâtir un moulin à farine, et de concéder des terres aux colons,

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les terres étaient concédées sans paiement direct à quiconque en voulait une, les concessions étaient contraintes à des redevances seigneuriales annuelles sur la production. Une terre laissée en friche retournait au domaine du seigneur, ou à celui du roi.

Le colon ou le seigneur n'était pas tenu de demeurer sur sa terre, il pouvait avoir des engagés, L’engagé était généralement un homme, âgé d’une vingtaine d’années, célibataire et originaire de l’ouest de la France. En échange de son travail, il recevait logement et repas, des vêtements et un salaire (environ 75 livres par an), en plus d’être remboursé du coût du voyage au Canada[1],[2],[3],[4],[5].

Ferme de l'habitant

Cornelius Krieghoff (1815-1872), Ferme de l'habitant, huile sur canevas 1856[6],[7]

Photos[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Mathieu, La Nouvelle-France : les Français en Amérique du Nord, XVIe – XVIIIe siècle, Sainte-Foy Québec, les Presses de l'Université Laval, , 271 p. (ISBN 2-7637-7649-3, lire en ligne).
  • (en) Richard Cole Harris, The Seigneurial System in Early Canada : A Geographical Study, (ISBN 0-7735-0434-6).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. The French Canadian Genealogist, « L'engagé » (consulté le ) : « L’engagé était un(e) immigrant(e) en Nouvelle-France qui travaillait pour un employeur de la colonie. »
  2. A. Laberge, « La seigneurie : milieu de vie des anciens Canadiens » [PDF], sur Cap-aux-Diamants - La revue d'histoire du Québec, Les Éditions Cap-aux-Diamants inc, (consulté le ) : « Le seigneur avait des devoirs, surtout ceux de faire tenir feu et lieu, c'est à-dire habiter, défricher et mettre en valeur sa seigneurie, d'y construire un moulin à farine et de concéder des terres à tous ceux qui en font la demande. », p. 3 de 5
  3. Annie Marois, « Le Nouvelle-France vers 1745 » [PDF], (consulté le ) : « 1608 - 1760, évolution de la société coloniale sous l'autorité de la métropole française »
  4. « Relations des Jésuites », sur Collections de BAnQ, Augustin Coté, éditeur-imprimeur, 1858, 3 volumes (consulté le ) : « Ce qui s'est passé de plus remarquable dans les missions des pères de la Compagnie de Jésus dans la Nouvelle-France », p. 969
  5. Biblilivre, le livre de A à Z, « Tenir feu et lieu - capsule d’une expression linguistique » (consulté le ) : « Ici, le mot feu signifie foyer, dans le sens de fonder un foyer en un lieu précis »
  6. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec, « Cornelius Kreighoff (1815-1872) » (consulté le ) : « L’art de Krieghoff prend sa source dans la vie de tous les jours et dans la campagne entourant Québec. »
  7. Raymond Vézina, « KRIEGHOFF (Kreighoff), CORNELIUS », Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, (consulté le ) : « l'humour qui affleure dans la majorité des œuvres de Krieghoff leur donne un air de gaieté qui fait penser à la grande époque de la peinture hollandaise de genre, au XVIIe siècle »
  8. Gérald Arbour, « Moulin Desgagnés (L’Isle-aux-Coudres) », Les moulins à vent du Québec, (consulté le ) : « Construit avec les pièces d’un ancien moulin datant de 1763. »
  9. Denise Paquin, « Culture et patrimoine Deschambault-Grondines : 40 ans d’action patrimoniale », (consulté le ) : « en 1976, l'édifice abrite une école dédiée aux métiers traditionnels, en 1992, il devient un centre d’interprétation mais conserve un volet de formation en ébénisterie, en forge et en sculpture »

Liens externes[modifier | modifier le code]