Plombagine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La plombagine est un minerai de graphite d'une très grande pureté exploité en Angleterre à Borrowdale, dans le comté de Cumberland, du XVIe siècle au XIXe siècle. La ressemblance avec le minerai de plomb lui a improprement donné son nom.

Historique[modifier | modifier le code]

C'est le chimiste suédois Carl Wilhelm Scheele qui découvre en 1779 que ce minerai ne contient pas de plomb, mais est une forme cristalline particulière du carbone[1]. Le minéralogiste allemand Abraham Gottlob Werner lui donne le nom de « graphite », s'inspirant du grec graphein signifiant écrire.

La plombagine remplace progressivement la mine en plomb dans les crayons à partir du XVIe siècle. Le graphite pur étant très onéreux, de nombreux amalgames à base de graphite impur ont été créés sans égaler la plombagine. Le dessin à la plombagine devient courant au XVIIe siècle et XVIIIe siècle.

Joseph Hardtmuth invente en 1792 le crayon mine constitué de graphite amalgamé à de l'argile et fonde une fabrique à Vienne. Nicolas-Jacques Conté invente un même mélange en France en 1794, alors que la France révolutionnaire est soumise à un blocus économique.

Lorsque la mine de Borrowdale est venue à épuisement au milieu du XIXe siècle, la découverte, en 1847, d'une autre mine en Sibérie sur le mont Batougol, dans le massif des Saïans, à l'ouest d'Irkoutsk, par le Français Jean-Pierre Alibert a permis à l'industrie du crayon à papier de trouver une nouvelle source d'approvisionnement.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Francis Ribemont, Au-delà de l'image: les techniques du dessin révélées par la science, Musée des beaux-arts de Rennes, , p. 121.

Voir aussi[modifier | modifier le code]