Yannick Torlini

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Yannick Torlini
Portrait de Yannick Torlini en 2019.
Biographie
Naissance
(36 ans)
Nancy
Nationalité
Activité

Yannick Torlini (né le à Nancy) est un écrivain et poète français.

Il se décrit lui-même comme explorateur de la « malangue » : « Écrit des textes avant tout. Travaille la langue autant qu'elle le travaille. Ne sait pas où il se trouve. Travaille. Travaille souvent. Écrit contre l'angoisse et le désastre. Écrit parfois pour. Ne sait pas où il se trouve. Ne sait pas. Travaille à ne pas savoir. Imagine quelque chose de lyrique. Ne sait pas où il se trouve. N'y travaille pas »[1],[2],[3],[4].

Notes de lecture[modifier | modifier le code]

Alain Helissen, dans le Cahier critique de poésie, à propos de La nuit t'a suivi (éd. Isabelle Sauvage, 2016[5]) :

« Très tôt commencée, l’œuvre de Yannick Torlini, forte déjà – il est né en 1988 – d’une dizaine d’ouvrages, continue de tarauder le désastre d’un monde jugé sur sa fin. Le texte ici ressemble à une phrase avançant en se répétant partiellement pour se charger progressivement d’autres mots ressassant l’échec, la douleur et le désespoir, ce fardeau, selon l’auteur, ancré comme une fatalité en chaque être humain. Ne reste-t-il plus qu’à faire partie de la rumeur du monde ou bien d’autres mondes sont-ils possibles ? La nuit de Yannick Torlini empiète largement sur le jour. Elle masque les idéaux et ce qui charpentait avec sens nos vies avant. »
« Le corps aujourd’hui tente de « s’échapper de ce qui ne tient plus ensemble », additionnant sans illusion des fragments de langue collés. « Il faudra bien que tu finisses ta phrase un jour », écrit l’auteur, comme s’adressant à lui-même, lui qui n’a plus guère d’espoir de se libérer de ce qu’il nomme la « malangue ». En attendant il continue d’avancer d’un livre à l’autre, persévérant dans « ce travail du rien pour qu’il devienne quelque chose ». Comme un lent suicide programmé. « Il est temps d’advenir », conclut-il, sans doute provisoirement[6]. »

Laurent Cauwet, responsable des éditions Al Dante, à propos du poète :

« Yannick Torlini est un jeune poète. C'est-à-dire qu'il est jeune, et qu'il ne cesse de travailler. À 26 ans, il a déjà plusieurs ouvrages à son actif, a ouvert un blog de poésie, chantier poétique qui lui permet de confronter son écriture à celle des autres et d'ouvrir un dialogue avec d'autres écrivain-e-s. »
« Il est en contact avec un grand nombre de revues, où il publie régulièrement. Et la singularité de son écriture est qu'il peut aussi bien nourrir le sommaire de revues connues pour leur engagement dans des écritures poétiques issues des avant-gardes historiques (Doc(k)s), d'autres encore qui explorent les liens entre poésie et philosophie (La vie manifeste), ou d'autres enfin, qui explorent de nouvelles expérimentations autour du poème et de ses liens avec le corps, le langage, la voix, en passant du lyrisme à la littéralité, du vers libre à la prose déconstruite. Et c'est peut-être ça, la nouvelle modernité en poésie, dans toute sa nouvelle radicalité: une écriture plurielle qui s'échappe de toutes les écoles, pour se déplier hors de tous les formalismes, qu'ils soient anciens ou nouveaux, éprouvés ou à venir... »
« Il travaille et creuse la langue, la « malangue » comme il dit, une langue qui comme une argile forme dans le temps de l'écriture les contours mouvants d'un « être au monde » conflictuel. »
« À lire Yannick Torlini, malgré la grande singularité (et maturité) de son écriture, on ne peut s'empêcher de penser parfois à Ghérasim Luca (auquel il a consacré un essai, Ghérasim Luca, le poète de la voix. Ontologie et érotisme, L'Harmattan, 2012), mais également à Tarkos[7]. »

Laurent Cauwet, à propos de Rien(s) (éd. Al Dante, 2015[8]) :

« Rien(s) est un texte poétique, prose éclatée où une parole se construit dans les interstices, les fractures. par ces failles circulent malgré tout les pulsions de vie - malgré une difficulté d'être de ce monde qui, à chaque instant, peut être fatale. C'est un texte où le lien à l'autre (lien de désir) se construit aussi dans l'écriture, dans la construction d'une parole dans toute sa dimension charnelle, incarnée, à la fois sensuelle et douloureuse - que l'auteur appelle la Malangue. »
« C'est dans cette phrase, à la limite de la désarticulation, que gît le combat le plus important : celui de pouvoir continuer à dire, à se dire malgré les fractures, la douleur, malgré la fin qui rôde. Il faut faire corps avec sa langue, même si le corps est abîmé, même si la langue est cassée. »

Roland Cornthwaite, Maison de la poésie de Nantes, à propos du poète (2015[9]) :

« La phrase de Yannick Torlini est organique. Elle avance enroulée sur elle-même, se prolonge, revient, se déploie et se rétracte. Vivante et sensible au chaos qui l’entoure, elle y creuse les méandres de son avancement. »
« Lisant, nous sommes saisis par un fil qui explore notre labyrinthe. »
« Que ce soit dans « les cuisines de l’enfer » ou « contre le mur des syntaxes », presque nous suffoquons, sensation induite par les reprises, répétitions et ruptures dans le texte, accentuée par une ponctuation décalée. Le point ne signale pas la fin de la phrase, les parenthèses se démultiplient, des flèches viennent renforcer ou contredire le sens (...) »
« Yannick Torlini développe un corps commun, compréhensible par tous : les réfugiés dans Nous avons marché, les ouvriers et travailleurs de Camar(a)de, une femme dans Un matin tu t’es assise. Il s’adresse à nous dans un vocabulaire toujours accessible, désacralisé, et capte les émotions qui nous traversent au quotidien dans une écriture de l’empathie, produisant des textes de résistance par une résistance de l’écriture. »

Christophe Kantcheff, dans Politis[10], à propos de Camar(a)de (éd. Isabelle Sauvage, 2014[11]) :

« (...) À 26 ans, Yannick Torlini est un jeune poète prodigue. »
« Quelques mois avant la sortie de Camar(a)de, il a fait paraître un autre livre d’une tout autre facture, qui montre l’étendue de ses possibilités, Nous avons marché, où résonne l’élan furieux d’un Christophe Tarkos. Yannick Torlini, belles promesses. »

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://yannicktorlini.wixsite.com/yannick-torlini/biographie »
  2. « Présentation sur le site "Ciclic, l'agence régionale du Centre pour le livre, l'image et la culture numérique" »
  3. « Présentation sur le site "Les presses du réel" »
  4. « Présentation sur le site de la revue "Tapin 2 poésie contemporaine" »
  5. « Cahier Critique de Poésie »
  6. « Cahier critique de poésie » (consulté le )
  7. « Présentation par Laurent Cauwet » (consulté le )
  8. « Résumé Rien(s) »
  9. « Portrait par Roland Cornthwaite »
  10. « La voix du corps », sur Politis.fr, (consulté le )
  11. « Critique de Camar(a)de par Christophe Kantcheff »
  12. « Histoire des solitudes »
  13. « Somme des silences »
  14. « Âprès »
  15. « Marché de la poésie 2018 »
  16. « Sélectionné Grand Prix »
  17. « Ce n'est rien »
  18. « Présentation de "Ce n'est rien" par Denis Heudré sur le site "Recours au poème" »
  19. « La nuit t'a suivi »
  20. « Présentation de "La nuit t'a suivi" sur le site du Printemps des Poètes »
  21. « Seulement la langue, seulement »
  22. « Rien(s) »
  23. « Nous avons marché »
  24. « Nous avons marché »
  25. « Catalogue BNF »
  26. « Interview publiée le 21 juin 2018 , par Claude Vercey, Revue de poésie "Décharge" »
  27. « Camar(a)de »
  28. « Paysages du corps duel, Amazon »
  29. « La malangue »
  30. « Archipel de nerfs »
  31. « Ghérasim Luca : le poète de la voix. Ontologie et érotisme, éd. Harmattan »
  32. « Le mal des chiens »
  33. « La Métamort »

Liens externes[modifier | modifier le code]