Wikipédia:Lumière sur/Ode sur l'indolence
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L'Ode sur l'indolence, en anglais Ode on Indolence, est l'une des six odes composées par le poète romantique britannique John Keats en 1819 — avec l'Ode sur une urne grecque, l'Ode à un rossignol, l'Ode à Psyché, l'Ode sur la mélancolie datées de mai, et l'Ode à l'automne écrite en septembre. Composée à une période où John Keats se trouve en proie à de sérieux problèmes matériels, l'Ode sur l'indolence lui procure, écrit-il en , un plaisir surpassant tout ce qu'il a pu ressentir en cette année lors de ses réalisations antérieures. À la différence des autres odes, publiées dès 1820, l'Ode sur l'indolence ne paraît qu'à titre posthume en 1848, soit vingt-sept années après la mort de son auteur.
Le poème illustre la manière dont Keats rompt avec les canons de la forme classique. Son déroulement est strictement chronologique. Elle commence in medias res alors que le poète assoupi profite de l'indolence d'une douce matinée. Surgissent trois allégories, mains jointes, têtes baissées, vêtues de tuniques blanches et chaussées de sandales, qui solennellement défilent. À leur troisième passage, le narrateur, qui ne sait plus s'il rêve ou veille, parvient à les identifier : ce sont Ambition, Amour et Poésie.
D'abord brûlant de les rejoindre, il se ressaisit bientôt et se penche tour à tour sur chacune en un déferlement de questions auxquelles il apporte lui-même la réponse. En réalité, il s'agit là d'un examen de conscience : désormais apte à les jauger à l'aune de sa propre expérience, il en fait le tour et, à la fin du poème, même s'il garde un faible pour Poésie, il renonce à les intégrer à la trame de sa vie.
L'Ode sur l'indolence est généralement considérée comme inférieure en qualité à ses homologues de l'année 1819 ; on a pu y voir une forme de brouillon préparatoire aux grandes odes qui l'accompagnent. Certains critiques, cependant, lui trouvent, outre sa valeur autobiographique, une réelle unité structurelle, tant dans sa thématique que dans son imagerie et l'alternance de ses rythmes, et la considèrent comme l'un des poèmes majeurs de John Keats.