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En mathématiques, et plus particulièrement en analyse complexe, le théorème de Weierstrass-Casorati décrit une propriété topologique des voisinages d'une singularité essentielle d'une fonction holomorphe. Il est nommé ainsi en l'honneur des mathématiciens Karl Weierstrass et Felice Casorati.

Singularités des fonctions holomorphes[modifier | modifier le code]

En analyse complexe, une singularité d'une fonction holomorphe est un point où la fonction n'est pas bien définie. On peut classer ces singularités en plusieurs catégories, si un point appartient à un ouvert de et une fonction holomorphe est définie sur alors on dit que est :

  • Une singularité apparente (ou singularité éliminable) de si peut être prolongée en une fonction holomorphe sur tout entier. C'est le cas si est bornée sur un voisinage de .
  • Un pôle de lorsque
  • Une singularité essentielle de lorsque n'est pas bornée en mais n'admet pas non plus de limite en .

Il existe un quatrième type de singularité : le point de branchement (ou point de ramification) qui concerne les fonctions complexes multiformes telles que la fonction racine n-ième ou la fonction logarithme complexe.

Prolongement pour les singularités apparentes[modifier | modifier le code]

Dans le cas où est définie sur le disque ouvert épointé , une des principales conséquences de la formule intégrale de Cauchy conduit à développer en série de Laurent : avec en prenant pour le cercle de centre et de rayon .

Si est bornée sur un voisinage de on montre alors en faisant tendre vers que pour tout l'intégrale curviligne précédente est nulle et donc que pour tout . Ainsi le développement en série de Laurent est en réalité un développement en série entière et peut alors être prolongée en une fonction holomorphe sur en posant et si et la singularité est apparente.

Énoncé et preuve du théorème de Weierstrass-Casorati[modifier | modifier le code]

Théorème de Weierstrass-Casorati — Soit une fonction holomorphe sur un disque épointé (c'est-à-dire privé de son centre) avec une singularité essentielle en (c'est-à-dire que n'est pas bornée sur un voisinage de sans pour autant que existe).

Alors, pour tout inclus dans , l'ensemble est dense dans .

Remarques - Grand théorème de Picard[modifier | modifier le code]

Ainsi pour tout inclus dans et pour tout appartenant à , il existe une suite de telle que tend vers .

Il existe un autre type de singularité à ne pas confondre avec la singularité essentielle, le point de branchement: il existe alors dans le développement autour de a soit un terme logarithmique soit des puissances non entières.

Le grand théorème de Picard a complété le théorème de Weierstrass-Casorati en précisant qu'une telle application prend une infinité de fois toutes les valeurs de sauf peut être une. La démonstration du théorème de Picard est bien plus difficile que celle du théorème de Weierstrass-Casorati.

Exemples[modifier | modifier le code]

Tracé du module de la fonction . La fonction possède une singularité essentielle en . On peut observer que même en étant très près de 0 le module peut prendre toutes les valeurs positives excepté 0
  • La fonction définie sur possède une singularité qui n'est pas essentielle en (c'est en fait un pôle d'ordre 1). On peut remarquer que quand et la fonction ne vérifie donc pas le théorème de Weierstrass-Casorati.
  • La fonction définie sur par possède une singularité essentielle en et vérifie donc le théorème de Weierstrass-Casorati, on peut même vérifier dans ce cas précis le grand théorème de Picard.
  • La fonction définie pour tout par :

possède une singularité essentielle en .

En posant on a les courbes de niveaux de vérifient donc des équations du type est une constante, les courbes de niveaux de sont donc des lemniscates de Bernoulli.

Applications[modifier | modifier le code]

  • L'utilisation du théorème de Weierstrass-Casorati est l'une des méthodes qui permet de montrer que les seules automorphismes biholomorphes de sont des applications du type avec .
  • Classification des couronnes de à biholomorphisme près.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Référence[modifier | modifier le code]

  • (en) Serge Lang, Complex Analysis, New York, Springer, coll. « Graduate Texts in Mathematics », , 485 p. (ISBN 0-387-98592-1)

Lien externe[modifier | modifier le code]

  • [1] Cours de Ernst Hairer de l'université de Genève au format PDF.