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Utilisateur:Terre Intègre/Le Peintre dévorant la femme

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Le Peintre dévorant la femme
Auteur Kamel Daoud
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Genre Roman
Éditeur Éditions Stock
Date de parution
Nombre de pages 140

Le Peintre dévorant la femme est un essai publié par l'écrivain algérien Kamel Daoud en octobre 2018[1]. Ce livre fait partie de la collection « Ma nuit au musée » portée par par les éditions Stock, dont le principe est d'inviter des auteurs à passer une nuits seuls dans un musée où ils peuvent librement circuler entre les œuvres d'art afin d'y puiser de l'inspiration pour un futur ouvrage[2]. À la suite de Kamel Daoud les auteurs Adel Abdessemed et Christophe Ono-Dit-Biot (pour leur livre Nuit espagnole publié en 2019), Léonor de Récondo (pour son livre La Leçon de ténèbres publié en 2020),Leila Slimani (pour son livre Le Parfum des fleurs la nuit publié en 2021), Jakuta Alikavazovic (pour son livre Comme un ciel en nous publié en 2021), Éric Chevillard (pour son livre L'Arche Titanic publié en 2022), et Christophe Boltanski (pour son livre King Kasaï publié en 2023) se sont aussi prêtés à l'expérience[2].

Résumé[modifier | modifier le code]

Invité en 2017 à passer une nuit dans le musée Picasso à Paris, Kamel Daoud en tire un récit dans lequel il confronte les représentations que peuvent avoir du corps, du désir, de la nudité, de l’amour, du plaisir ou de la liberté, un artiste et un djihadiste[3]. Il crée le personnage d’Abdellah, fondamentaliste chargé de détruire les toiles de Pablo Picasso parmi lesquelles il déambule, mis au supplice tant elles remettent en cause sa façon de considérer le monde et l’Autre.

Dans ce livre, Kamel Daoud, puisant dans ses connaissances sur la culture islamique dont il est originaire et l'émotion que lui inspire l'art, s'interroge sur la destruction d'une partie de la mosquée Djingareyber au Mali par le groupe djihadiste Ansar Dine en 2012, du musée de Mossoul en Irak par le groupe État islamique en juin 2015, et la destruction la même année d'une partie du site archéologique de Palmyre en Syrie par le même groupe djihadiste,

Il questionne le pouvoir de l'art à guérir un homme de la violence, le conduire à préférer le désir de la vie ici-bas plutôt que de fantasmer la félicité de l’au-delà[3].

Citations[modifier | modifier le code]

« Les peuples pieux ne peuvent avoir de but que le jugement dernier. Collectionner, c’est s’encombrer du poids de l’éphémère. Cette idée du précaire permet de mieux comprendre les destructions de Palmyre et Tombouctou. »

« L’art est la preuve que le temps s’est écoulé, que des gens ont fait évoluer des matières et des encres, des #architectures Le fanatique verra comme sa mission de restaurer l’éternité en détruisant les horloges »

« Collectionner, c’est sauver, préserver. Tout musée, dans ce cas, fait face à une barbarie présupposée, implicite. Si on collectionne, c’est parce que le reste du monde détruit. »

« Quand la mosquée devient musée au fil de l’Histoire, on finit par la détruire, car elle s’est dégradée en l’incarnation de l’homme et du temps au lieu d’être le lieu du divin et de l’éternité. »

« À Palmyre, on a non seulement effacé une civilisation, un patrimoine, mais une trace de différence : quand on veut remonter le temps, on efface les traces de son ruissellement. »

Critique et récompense[modifier | modifier le code]

Le livre reçoit le prix de la Revue des Deux Mondes en 2019, dont les membres du jury saluent les réflexions à la fois philosophiques et poétiques d’un écrivain au carrefour de deux civilisations (islamique et occidentale)[4].

Sur le site web de critique littéraire Babelio, le livre reçoit une note moyenne de 4 sur 5[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le peintre dévorant la femme », sur www.fnac.com (consulté le )
  2. a et b « Ma nuit au musée », sur Musée Picasso Paris (consulté le )
  3. a et b « Le Peintre dévorant la femme | Actes Sud », sur www.actes-sud.fr (consulté le )
  4. « Revue Des Deux Mondes Prix de la Revue des Deux Mondes », sur Revue Des Deux Mondes (consulté le )
  5. « Le peintre dévorant la femme - Kamel Daoud », sur Babelio (consulté le )