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Utilisateur:Pogoth/Brouillon

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Entre 535 et 827, la Sicile est une province byzantine rattachée à l'Empire romain d'Orient. Considérée comme une parenthèse dans son histoire, l'île connaîtra néanmoins au cours de cette période une ère de stabilité politique et de prospérité économique en dépit de quelques bouleversements politiques, militaires ou religieux.

Conquêtes (535 et 550)[modifier | modifier le code]

La conquête de la Sicile par le général Bélisaire[modifier | modifier le code]

La vaste opération de reconquête qui sévit au VIe siècle pour restaurer la grandeur de Rome permet à l'empire romain d'Orient de s'emparer de la Sicile dont la position géostratégique est un atout essentiel à la conduite de la guerre contre les barbares.

À la fin de l'année 535, la Sicile est délivrée de la domination des Ostrogoths par le bras droit de l'empereur Justinien, le général Bélisaire. Au terme d'une conquête fulgurante comparable à une promenade en plein air, celui-ci s'est trouvé maître du territoire en raison d'un ennemi inférieur en nombre et grâce au soutien des populations locales.

Débarqué à Catane1 au printemps avec sous ses ordres une puissante armée composée de quinze mille hommes, Bélisaire enlève les cités une à une et prend le contrôle de la quasi-totalité de l'île sans qu'il n'y ait aucune hostilité ni résistance à son égard.

Les Siciliens accueillent avec enthousiasme l'expédition du vainqueur de Carthage d'autant plus qu'ils se reconnaissent à travers cette autre civilisation gréco-latine et chrétienne. Ils lui facilitent son passage à l'intérieur des terres et contribuent ainsi à sa triomphale marche en avant vers une victoire pleine et entière.

Cependant, le retranchement des Goths à Palerme freinera un moment la progression des troupes byzantines. Bélisaire parviendra à défaire ce dernier bastion de la résistance en donnant l'ordre à sa flotte de longer les remparts de la ville afin que ses archers puissent tirer les résistants à vue depuis les mats des bateaux.

Cette manœuvre militaire ingénieuse provoquera la chute de Palerme en même temps qu'elle achèvera l'entreprise de conquête par les Byzantins. Bélisaire célébrera son triomphe à Syracuse le 31 décembre où il distribuera suivant la traditions des pièces d'or aux foules en liesse.

Pendant les vingt années qui vont suivre, la Sicile servira de tête de pont dans la poursuite du conflit contre les Goths. Sa situation géographique avantageuse qui assure un contrôle du pourtour méditerranéen sera décisive pour les Byzantins au niveau logistique et stratégique lors de la guerre gothique.

«Quel rôle joue la sicile durant ces deux décennies? Avec le golfe D'orante, elle est l'autre base arrière où débarquent les troupes byzantines. Elle de grenier à blé pour les armées de Bélisaire et puis pour celles de Narsès; elle est encore le quartier général de l'arrière, la résidence forcée des prisonniers, le refuge des aristocrates italiens fuyant la guerre et la vengeance des «Goths, et enfin le principal point de liaison entre Constantinople et son armée d'Italie.» explique le spécialiste de l'histoire italienne des XIXe et XXe siècle, Jean-Yves Frétigné, dans son Histoire de la Sicile parue chez pluriel en 2009. 2

Déstabilisé temporairement par la perte de la Sicile, le roi des Ostrogoths, Théodahat, négociera sa reddition avec l'ambassadeur de l'empereur Justinien à Rome afin de s'assurer une retraite honorable à Constantinople3. Toutefois, s'il se ressaisit entre temps, il sera soupçonné de jouer un double jeu et sera assassiné par les siens en 536.

La Sicile n'est pas pour autant au bout de ses peines. Son équilibre demeure très précaire et bien d'autres malheurs la guette. À commencer par la menace d'une nouvelle invasion.

La seconde conquête de la Sicile par le roi Totila[modifier | modifier le code]

En 550, la Sicile est à nouveau le théâtre d'une nouvelle tentative d’invasion des envahisseur Goths. Supportant mal d'avoir été éconduits par les Siciliens lors de la première conquête qui avait tourné à l'avantage de l'Empire romain d'Orient, les barbares revinrent occuper leur ancienne possession en Méditerranée afin de se venger de ses habitants.

Alors que la Guerre des Goths bât son plein en Italie, le roi des Ostrogoths Totila, monte durant l'année 550 une expédition punitive pour mettre au pas la Sicile et les Siciliens qu'il accuse de trahison. Plus de quatre-cent navires appareilleront vers Messine dans le but d'assouvir une rancune vieille de quinze ans.

Totila digère mal la fin de non-recevoir que lui a opposé l'empereur Justinien peu de temps auparavant. Le successeur du roi Vitigès avait en effet proposé au souverain Byzantin une paix effective dans laquelle il recouvrerait ses droits et son autorité en Sicile et en Dalmatie moyennant quelques compensations d'usage.4

Le refus de Justinien allait avoir des conséquences terribles pour l'île et ses insulaires qui paieront le prix fort la vengeance de Totila. La population sera violemment persécutée par les hordes de Goths déchaînées qui parcourront le pays d'un bout à l'autre pour le mettre à sa botte.

L'île sera littéralement mise à sac par les barbares. Ils ravageront et pilleront méthodiquement le territoire sicilien sans démontrer aucun signe de pitié ou d'état d'âme. Les autochtones subiront de plein fouet les représailles des soldats de Totila et resteront longtemps traumatisés par les exactions perpétrées par leurs anciens maîtres.

Ces derniers considèrent comme une offense personnelle le soutien sans faille que les Siciliens ont apporté quinze ans plus tôt à l'armée d'Orient pour arracher la Sicile à leur joug. Ce crime de lèse-majesté est d'autant plus impardonnable à leurs yeux qu'ils estiment n'avoir été en aucun cas des occupants oppressants envers eux.

À Constantinople, l'empereur Justinien organise sa revanche qui doit mettre un terme définitif à l'aventure ostrogothique en Sicile. Il désignera dans un premier temps le patrice Libérius pour assiéger les hommes de Totila à Syracuse. Toutefois, le général Artabane sera appelé pour finir le travail en raison de l'âge et de l'inexpérience de son prédécesseur.

La Sicile sera reprise à la fin de 551 par les Byzantins. Les Goths n'y reviendrons plus. Totila gagnera quant à lui l'Italie non s'en s'être emparé d'un prodigieux butin : une quantité conséquente de bœufs, de moutons et de chevaux, du blé, des meubles et autres richesses.5 L'île enfin repassera sous contrôle byzantin.

Pendant un peu plus de trois siècles, la Sicile connaîtra une période d'accalmie durant laquelle sa situation politique et économique reprendra des couleurs. Mais l'embellie sera de courte durée : de nouvelles invasions viendront modifier le cours de son histoire.

Domination byzantine[modifier | modifier le code]

Syracuse, capitale de l'Empire[modifier | modifier le code]

Au cours des VIe et VIIe siècles la Sicile dispose d'un statut privilégié au sein de l'Empire romain d'Orient en raison de ses capacités alimentaires illimitées et d'une géographie particulièrement attractive. L'île prospérera au niveau économique et démographique, obtenant même une certaine autonomie. Mais le transfert de la capitale impériale à Syracuse en 663 jettera une ombre au joli tableau.

La volonté de l'empereur Constant II de déplacer le siège de Constantinople vers Syracuse au milieu du VIIe siècle sera pour les Siciliens un honneur qui tournera rapidement au vinaigre. La décision du souverain byzantin de s'installer dans la cité sicilienne sera vécue comme un véritable cauchemar par ces derniers qui s'attendaient à tout, sauf au pire.6

Constant II décide vraisemblablement d'établir l'administration de Byzance en Sicile afin de la sécuriser de la menace des envahisseurs d'Italie et d'Afrique. La province byzantine qui est considérée comme le grenier à blé de l'Empire est en effet exposée à la pression des Lombards et des Arabes que les Byzantins tentent de contenir.

Ayant songé l'espace d'un instant à réoccuper la ville éternelle de Rome, l'empereur d'Orient effectue un court séjour de douze jours à peine dans l'ancienne capitale afin de se convaincre du bien-fondé de son choix. Mais la déception sera au rendez-vous. Constant II préférera incontestablement le climat méditerranéen de Syracuse dont l'ambiance y est manifestement plus grecque.7

Aussi honorés que séduits par l'entreprise, les siciliens considèrent dans un premier temps ce projet comme réellement positif pour eux et pour la Sicile. Cependant, ils déchanteront. accablés par le poids énorme de la fiscalité, cette expérience de transporter en Occident l'administration d'Orient n'aura pour effet que de les miner cinq années durant, et ce jusqu'à, l'assassinat de l'empereur maudit.

Persécutés par l'appétit démesuré des percepteurs d'impôt Byzantins, leur calvaire sera immense et leur douleur toute aussi atroce. Pour faire face à leurs affligeantes obligations envers l'État, les hommes seront réduits à l'esclavage et les femmes à la prostitution. Même les enfants ne seront pas épargnés par ces mesures fiscales impopulaires et seront arrachés aux mains de leurs parents.8

Constant II sera assassiné le 15 septembre 668 par son serviteur qui, dans un accès de colère irraisonné, lui assénera un violent coup de porte-savon sur la tête alors qu'il est dans son bain.9

Une province à thème[modifier | modifier le code]

(Article en cours de rédaction)

Dans la tourmente religieuse[modifier | modifier le code]

(Article en cours de rédaction)

Fin de la domination byzantine[modifier | modifier le code]

Conquête par les musulmans (827)[modifier | modifier le code]

(Article en cours de rédaction)

Notes et références[modifier | modifier le code]

1 C'est en fait le deuxième séjour en Sicile de Bélisaire qui était débarqué au même endroit en juin 533. La Sicile représente pour l'empereur Justinien le fer de la lance contre les Goths. Sa position géographique la situant entre l'Afrique et l'Italie fait d'elle le territoire des réussites éventuelles.

2 Jean-Yves Frétigné, Histoire de la Sicile : Des origines à nos jours, Pluriel, 2009, p. 128.

3 Ibid, p. 129.

4 Charles Le Beau et Hubert-Pascal Ameilhon, Histoire du Bas-Empire, De l'imprimerie de Firmin Didot, Paris, M. DCCC. XXVIII, p. 357.

5 Maurice Andrieux, La Sicile : Carrefour des mondes et des empires, Villes et pays, les grandes études histoirques, Fayard, 1965, p. 195.

6 Julius John Norwich, Histoire de la Sicile : De l'Antiquité à la Cosa-Nostra, p. 98.

7 Ibid, p. 98.

8 Ibid, p. 98.

9 Ibid, p. 98.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

ANDRIEUX, Maurice, La Sicile : Carrefour des mondes et des empires, Villes et pays, Les grandes études historiques, Fayard, 1965

De Voinovicht, Cte, Histoire de Dalmatie avec 18 gravures hors texte et une carte géographique, Textor, 2008,

FRÉTIGNÉ, Jean-Yves, Histoire de la Sicile : Des origines à nos jours, Pluriel, 2009, 477 p.

LE BEAU, Charles et AMEILHON, Hubert-Pascal, Histoire du Bas-Empire, De l'imprimerie de Firmin Didot, Paris, M. DCCC. XXVIII, 463 p.

NORWICH, Julius John, Histoire de la Sicile : De l'Antiquité à la Cosa-Nostra, Tallendier, 2018, 480 p.

PROCOPE, Histoire des Goths, Les Belles Lettres, 2015, 880 p.

Articles Connexes[modifier | modifier le code]

Bélisaire

Guerre des Goths (535-553)

Théodat

Totila