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Utilisateur:Petitbouchon/Brouillon

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Le « Deutsches Rechtswörterbuch » (DRW) ou Dictionnaire des termes juridiques allemands est un dictionnaire historique du droit allemand publié par l’Académie des Sciences de Heidelberg. Ses 90000 articles ont d’ores et déjà étés imprimés sur 12 volumes et plus de 20.000 colonnes. Ils s’étendent de de « A » comme « Aachenfahrt » (pèlerinage à Aix-la-Chapelle) à « S » comme « Schuld » (faute) et sont également disponibles gratuitement en ligne (voir plus bas). Plus de mille nouveaux articles sont ajoutés chaque année et au final le travail comptera 16 volumes et environ 120.000 articles.

Situé à la croisée de la langue, du droit et de l’histoire, le DRW s’appuie sur des justificatifs issus de l’ensemble de la zone des langues germaniques occidentales – de la Frise-Occidentale jusqu´à la Transylvanie et de la Bourgogne jusqu´aux Pays baltes. Dans ce cadre, le dictionnaire s’intéresse également aux sources historiques alsaciennes et lorraines.

1 Sources[modifier | modifier le code]

1.1 En général[modifier | modifier le code]

Le DRW, qui est très probablement le dictionnaire technique le plus complet de la langue allemande, traite de l’ensemble du vocabulaire juridique allemand du début de la tradition écrite (vers 450 apr. J.-C.) à 1815 (en ligne, de brefs articles vont jusqu’à 1835) en tenant compte, à côté de l‘allemand moderne, des autres langues et variétés linguistiques ouest-germaniques, notamment le vieil anglais, le lombard, le vieux frison, le moyen néerlandais et le bas-allemand.

1.2 En France[modifier | modifier le code]

La majorité des documents alsaciens et lorrains du Moyen-Âge et du début des temps modernes furent rédigés en dialecte alsacien, une variété du francique rhénan. C’est la raison pour laquelle le DRW en tient pleinement compte et puise par exemple dans les statuts historiques et les actes des villes de Strasbourg, Cernay, Colmar, Mulhouse, Sélestat, Fessenheim, Guebwiller, Haguenau, Wattwiller, Wissembourg, Saint-Avold et Metz. Le DRW s’appuie également sur des droits territoriaux (comme la version allemande des « Coutumes générales du Duché de Lorraine » (1599), les règlements judiciaires lorrains (1599 également) ou encore le droit urbain de Montbéliard de Moser) ainsi que des sources religieuses (telles que les règlements de l’abbaye de Marmoutier ou encore les règlements de l’Eglise évangélique de Strasbourg). De nombreuses sentences judiciaires («Weistümer») de communes alsaciennes ou lorraines sont également citées dans le DRW, notamment celles de Aspach, Berentzwiller, Emlingen, Grentzingen, Hunspach, Lapoutroie, Mittelwihr, Metzeral, Niedermorschwihr, Riespach, Tagsdorf, Werentzhouse, Zillisheim.

Par ailleurs, le DRW utilise des textes issus, entres autres (en ordre alphabétique) de: Balgau, Carspach (Haut-Rhin), Dannemarie (Haut-Rhin), Eguisheim, Forbach, Geiswiller, Guebwiller, Hirsingue, Saint-Hippolyte (Haut-Rhin), Jebsheim, Kintzheim, Molsheim, Munster (Haut-Rhin), Saint-Nabor, Obernai, Orbay, Ribeauvillé, Rouffach, Sarreguemines, Saverne, Sierentz, Sigolsheim, Soultzmatt, Sundhouse, Valmunster, Turckheim, Wintzenheim et Zellenberg.

Les oeuvres d’écrivains alsaciens tels que Sébastien Brant, Thomas Murner und Jean Geiler de Kaysersberg sont aussi employées pour rassembler du matériel pour les articles du DRW.

2 Variétés linguistiques couvertes[modifier | modifier le code]

Le Dictionnaire des termes juridiques allemands traite de la langue allemande telle qu’on la définissait au XIXe siècle, époque à laquelle on entreprit sa rédaction. Il porte donc sur l’ensemble de la famille des langues germaniques occidentales, c’est-à-dire :

● Langue vernaculaire des « Leges barbarorum » (450 - 800), en particulier la Leges Burgundionum

● Vieil Anglais (500 - 1100)

● Vieux Haut-Allemand (600 - 1050)

● Lombard (650 - 1000)

● Vieux Néerlandais (700 - 1200)

● Vieux Saxon (800 - 1200)

● Vieux Frison (800 - 1500)

● Moyen Haut-Allemand (1050 - 1350)

● Moyen Néerlandais (1200 - 1500 / 1600)

● Moyen Bas-Allemand oriental (1200 - 1650)

● Haut-Allemand moderne précoce (1350 - 1650)

● Haut-Allemand moderne (depuis 1650).


3 Périodes couvertes[modifier | modifier le code]

Le DRW puise dans des justificatifs datant des premières sources écrites jusqu’à des dates fixes, mais différentes selon les catégories grammaticales :

● Le mot le plus ancien à l’heure actuelle est: « mundburt ». Il provient d´une charte mérovingienne de Clovis I., en 479.

● Un mot composé est repris à condition que sa première occurrence date au plus tard de la fin de l´année 1700.

● Un mot simple est enregistré si sa première apparition date au plus tard de la fin de l´année 1815.

● Tous les mots apparaissant pour la première fois après les dates mentionnées, mais avant fin 1835, font l´objet d´articles courts pour la version internet.

4 Terminologie juridique et vie quotidienne[modifier | modifier le code]

Le DRW traite non seulement de la terminologie juridique spécifique avec des mots tels que « Anwalt » (avocat, procureur), « Kampfgericht » (duel judiciaire), « Litiskontestation » (réponse du défendeur au tribunal) et « Reichsfrieden » (la paix du Saint-Empire), mais aussi de la vie quotidienne dans ses relations juridiques comme le prouvent des termes tels que « Apfelteilung » (partage de pomme), « brandmarken » (stigmatiser, marquer au fer rouge), « Gabel » (fourchette), « melken » (traire), « Nachbar » (voisin), « rot » (rouge) et « Schraubenzieher » (producteur de vis).

Le DRW couvre donc les catégories terminologiques suivantes :

● termes techniques du droit

● monnaies, poids et mesures

● professions juridiques, fonctionnaires, membres de corporations etc.

● langue commune s´il y a des implications juridiques.

5 Rédaction[modifier | modifier le code]

Le dictionnaire est rédigé par une équipe interdisciplinaire composée d’historiens du droit, d’historiens, de linguistes et d’un philosophe. Le Centre de recherche du DRW est situé à l’Académie des Sciences de Heidelberg et son corpus de sources semi-ouvert comprend environ 8400 titres. Ce corpus est accessible par un archive de documents comportant plus de 2,5 millions justificatifs de termes et par une base de données croissante de textes issus de sources sélectionnées.

Dès le début de sa composition en 1897, des juristes, des linguistes et des historiens ont participé à la rédaction du Dictionnaire des termes juridiques allemands. Ses articles donnent un large aperçu de l´histoire de la langue, du droit et de la culture en Europe centrale, c’est pourquoi les utilisateurs proviennent aujourd´hui de presque toutes les disciplines qui s’intéressent à l’histoire, et notamment les toponymistes. La version en ligne (gratuite pour tous les utilisateurs) est facilement accessible partout dans le monde.

6 Sources[modifier | modifier le code]

Version online du Dictionnaire historique du droit allemand

Plus d’informations/ sources :

Site général d'information sur le dictionnaire historique du droit allemand version allemande ou Version française

Andreas Deutsch, The “Dictionary of Historical German Legal Terms” and its European concept, in: Charlotte Brewer (Hrsg.), The Fifth International Conference on Historical Lexicography and Lexicology (ICHLL5), Oxford University Research Archive (ORA), 2011 http://ora.ox.ac.uk/objects/uuid:ef5d07d3-77fc-4f07-b13f-d4c24b4d1848