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Château de l'Ermitage
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Château de l'Ermitage
Période ou style XIXe
Type Demeure
Début construction 1846
Fin construction 1900
Propriétaire initial Charles Antoine Nollent de Fatouville
Destination initiale Relais de Chasse
Propriétaire actuel Haras EOZ
Destination actuelle école d'équitation, siège de l'association des Amis du Château de l'Ermitage
Coordonnées 48° 30′ 26,3″ nord, 0° 03′ 55,5″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Région historique Normandie
Région Normandie
Département Orne
Commune Saint-Nicolas-des-Bois
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de l'Ermitage
Géolocalisation sur la carte : Orne
(Voir situation sur carte : Orne)
Château de l'Ermitage

Château de l'Ermitage[modifier | modifier le code]

Le château de l'Ermitage est situé aux portes de la forêt domaniale d'Écouves, sur la commune de Saint-Nicolas-des-bois. Le domaine de l'Ermitage est connue pour avoir été la propriété du peintre Nabis Georges Lacombe[2], de 1897 à 1916. Le château est aujourd'hui un centre équestre et le siège de l'association des Amis du Château de l'Ermitage.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un premier bâtiment rectangulaire est érigé en 1846 par Charles Antoine Nollent de Fatouville[3]. Bien que son affectation n'ait pu être identifié avec précision, il est possible d'affirmer que l'édifice d'origine était utilisé comme relais de chasse. De nombreux propriétaires se succèdent jusqu'à l'arrivée en 1870 d'Adolphe-Désirée Boissière, déjà propriétaire de la Verrerie du Gast. Le maître verrier est à la tête d'un empire. Il possède une grande parties des forêts limitrophes du massif d'Écouves et les prairies attenantes sur Saint-Nicolas-des-Bois et Tanville. Il installe même une usine de polissage et de concassage de verre dans la ferme des Gâtées, dont il ne reste aujourd'hui qu'un ouvrage hydraulique.

Adolphe-Désiré Boissière fait agrandir le bâtiment d'origine d'un étage et de deux pavillons latéraux. Ce dernier quitte sa propriété probablement peu après 1888, date à laquelle il délocalise sa Verrerie à Creil. À son arrivée au Château, le peintre Georges Lacombe y fait construire son atelier dans le prolongement de la demeure, vers 1897.

Dans les années 60, l'Ermitage devient centre aéré et accueille des colonies de vacances, retraites de communions et mariages. De nombreux Alençonnais se souviennent avoir passé leurs étés en ces lieux.

Le Château de l'Ermitage est aujourd'hui occupé par le Haras Eoz et accueille le siège de l'Association des Amis du Château de l'Ermitage, créée le 24 Avril 2021.

Étymologie et origine[modifier | modifier le code]

Aucun ermitage n'est mentionné à cet endroit dans les cartes anciennes ni dans les documents de gestion des Eaux & Forêts. En réalité le nom de l'Ermitage arrive assez tard, en 1886 sur un papier à en-tête d'Adolphe-Désiré Boissière[4]. Il est possible que le nom tire son origine de la situation reculée du lieux.

Georges Lacombe[modifier | modifier le code]

Georges Lacombe dans son atelier

Né à Versailles en 1868 dans une famille aisée, Georges Lacombe est très rapidement initié au dessin et à la sculpture par ses parents. Plus tard, ces derniers l'invite à poursuivre dans cette voie et fait la rencontre en 1888 de Paul Sérusier, Paul Ranson et Paul Gauguin lors d'un séjour en Bretagne. Il intègre alors le groupe des Nabis, dans lequel il est avant tout reconnu comme sculpteur. Excellent dessinateur, portraitiste, caricaturiste, peintre et poète, il va développer au sein du mouvement Nabis une appétence pour les marines et les paysages forestiers. Il sera très proche de Paul Ranson, Paul Sérusier et Maurice Denis, comme en atteste un riche fond de correspondance, conservé aux Archives Départementales des Yvelines.[5]

Arrivée à l'Ermitage[modifier | modifier le code]

En 1897, Peu après son mariage avec Marthe Wenger, le couple déménage de Versailles pour s'installer au Château de l'Ermitage, à Saint-Nicolas-des-Bois, aux portes de la forêt d'Écouves. Cette proximité avec la forêt va profondément modifier le style de Georges Lacombe, qui très vite se rapproche d'un style néo-impressionniste. Il représentera la forêt d'Écouves dans près d'une centaine de toiles et de dessins, aujourd'hui conservés dans des musées prestigieux, à commencer par le Musée d'Orsay.[6]

L'Ermitage, un Temple Nabis[modifier | modifier le code]

Les membres du mouvement Nabis, avant d'être liés par la peinture, sont liés par l'amitié, notamment entre Lacombe, Ranson et Sérusier. Cette amitié se traduit par de nombreux séjours passés à l'Ermitage, comme en atteste des photographies d'archives et caricatures de Lacombe.[7] Dans son journal (T1, 1884-1904), Maurice Denis, théoricien du mouvement Nabis évoquera son passage dans ces lieux :"Lacombe habite un coin de forêt d'Ecouves admirable. Perspective de chênes touffus qui couronnent les hauteurs, sapins alignés, rivières brunes parmi les arbres et puis les prés vers la ville, le vieil Alençon, où sont noués les deux branches paysannes dont je suis rejeton"[8] En raison de leur passages répétés à l'Ermitage, Paul Ranson et Paul Sérusier réaliseront plusieurs ensembles décoratifs, dont La Légende de l’Ermite ou Tentation de saint Antoine, Décor peint par Ranson[9] qui venait habiller le vestibule d'entrée du Château. Paul Sérusier quand à lui, réalise pour l'Ermitage un ensemble de huit panneaux décoratifs pour la salle dite du billard.

L'œuvre réalisée à l'Ermitage[modifier | modifier le code]

A la mort de son ami Paul Sérusier, Georges Lacombe entame une série de bustes représentant ses amis Nabis. Comme en atteste de nombreuses photographies d'archives, la majorité de cette série est réalisée à l'Ermitage. Le buste de Pierre Bonnard se trouve aujourd'hui au Musée d'Orsay, celui de Sérusier au Musée des Beaux-Arts de Quimper et celui de Maurice Denis au Musée Départemental Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye.


Après Georges Lacombe[modifier | modifier le code]

Georges Lacombe décède des suites d'une tuberculose en 1916. Sa dépouille repose au cimetière de Saint-Nicolas-des-Bois. La famille Lacombe restent tout de même au Château jusque dans les années 1930. Dès lors, le domaine de l'Ermitage passes de propriétaire en propriétaires et est utilisé comme domaine agricole. Dans les années 1960, l'Ermitage accueille des séminaires, retraites de communions, centres aérés. Les Alençonnais sont nombreux à se souvenir de leur passage dans ces lieux.

L'Association des Amis du Château de l'Ermitage[modifier | modifier le code]

L'Association des Amis du Château de l'Ermitage est une association de loi 1901 qui a pour but la restauration, la préservation et l'entretient du patrimoine de l'Ermitage et du lien qui l'unit à Georges Lacombe. L'association a été constituée le 24 avril 2021 à la suite de l'acquisition du Château par un nouveau propriétaire, désireux de faire revivre la dimension culturelle et artistique du site.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail et Google Maps
  2. Blanchard Nicolas, Ecouves ma forêt, Edition de l'Etrave, 2019 (ISBN 978-2-35992-066-6)
  3. Blanchard Nicolas, Les espaces forestiers comme espaces culturels, intégrer une œuvre artistique en contexte forestier, l'exemple de la forêt d'Ecouves, Mémoire de Master, Université de Rouen Normandie, 2018
  4. Archives Départementales de l'Orne, cote M2154
  5. [1]
  6. {{https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres/resultat-collection.html?no_cache=1&zsz=1&zs_r_2_z=3&zs_r_2_w=Lacombe%2C%20Georges&zs_ah=oeuvre&zs_rf=mos_a&zs_mf=21&zs_sf=0&zs_send_x=1&zs_liste_only=1}}
  7. Les univers de Georges Lacombe, catalogue d'exposition, Silvana Editoriale, 2012, (ISBN 8836624537 et 978-8836624539)
  8. [2]
  9. [3]

Bibliographie[modifier | modifier le code]