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Emile de Bray[modifier | modifier le code]

Emile de Bray (né le 9 mars 1829 à Paris (Seine) - décédé le 19 mars 1879 à Brest (Finistère)) était un officier de la marine française et explorateur de l’arctique à la recherche de l’expédition de Sir John Franklin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Emile de Bray est né le 9 mars 1829 à Paris. Il est l’ainé des trois enfants d’Achille Hector Camille de Bray, peintre paysagiste et de Théophile Marie Louise Borrel.

Il entre à l’école navale le 1 octobre 1844[1] et termine ses études en 1846.

Il est promu aspirant le 1 août 1846. Il s'embarque alors sur la corvette La Galathée pour un voyage de trois ans dans l’océan pacifique.

Il servit ensuite deux ans en France et en Italie puis fut promu enseigne de vaisseau le 2 avril 1851.


Expédition polaire (avril 1852 à octobre 1854)[2][modifier | modifier le code]

L’objectif était de retrouver Sir John Franklin et son expédition sur les navires l’Erebus et le Terror. Le 20 décembre 1851 il écrivit au ministre français de la marine pour lui demandait de se joindre à l’expédition. Après des discussions diplomatiques, l’ambassadeur français en Angleterre reçut l’accord de l’amirauté britannique le 20 janvier 1852.[3]

L’expédition anglaise fut commandée par Sir Edward Belcher et composée de cinq navires :

  • La Resolute (Résolue), commandée par le capitaine Henry Kellett. Emile de Bray sera affecté sur ce bâtiment.
  • Le Pionneer (Pionnier), commandé par le capitaine Osborn
  • L’Intrepid (Intrépide), commandé par le capitaine McClintock
  • Le North Star (Etoile du Nord), commandé par le capitaine Pullen


L’Etat major de la Resolute était composé de : [4]

  • Lieutenant George Frederick Mecham
  • Lieutenant Bedford C. T. Pim
  • Lieutenant Richard Vesey Hamilton
  • Maître George Frederick M’Dougall
  • Chirurgien William T. Domville
  • Enseigne Richard Roche
  • Enseigne George S. Nares


L’équipage au total comprenait 61 hommes.


La Resolute quitta Londres le 21 avril 1852 et hiverna dans l’île de Dealy.

Au cours de son séjour dans le grand nord, de Bray commanda plusieurs expéditions en traîneau :

-Le 22 septembre 1852, il partit en traineau (dénommée la Marie)[5] avec pour objectif d’installer un dépôt dans les environs du cap providence, dans l’île de Melville ce qu’il fait le 2 octobre 1852[6] avant de retourner à bord de la Resolute le 08 octobre 1852[7].

-Le 4 avril 1853, il partir en traineau (dénommée Le Heros) avec pour objectif d’accompagner le capitaine McClintock pour l’exploration de la côté Nord Ouest de l’île Melville[8].


L’expédition subit finalement deux hivernages. La Resolute restant prisonnier des glaces il fut décidé d’abandonner le navire.

Le 8 mai 1854, Emile de Bray quitta la « Resolute », se dirigeant vers le cap Cockburn afin d’embarquer sur le North Star qui hivernait près de l’île Beechey[9][10]. Le 21 mai il arrivait à Assistance Harbour puis le 22 au cap Notham. Il fit alors route vers l’île Beechey le 23 mai avant d’atteindre le North Star le 25 mai[11].

Emile de Bray embarqua ensuite sur le Phoenix qui arriva à Londres le 02 octobre 1854.


Emile de Bray fut un officier apprécié par ses collègues comme le montre les lettres suivantes :


« A bord de H.M.S. Phoenix[12]

au large de Cork

28 septembre 1854

Mon cher DeBray,

J'ai déjà exprimé à Sir Edward BeIcher, commandant l'expédition arctique, mon opinion sur votre conduite pendant que vous serviez sous mon commandement à bord du Navire de Sa Majesté Britannique la Résolue. Mais je ne veux pas que vous me quittiez sans vous avoir exprimé, à titre personnel, mon admiration pour la diligence et le zèle avec lesquels vous avez accompli les missions les plus diverses, ainsi que pour votre compétence dans leur exécution. Vous avez, Monsieur De Bray, fait honneur au Corps distingué auquel vous appartenez. Arrivant parmi nous en parfait inconnu et ne parlant pas notre langue avec aisance, vous avez su vous adapter si bien à nos habitudes, à nos devoirs, à nos distractions et à notre formation, que vous avez gagné l'estime et le respect de tout le monde à bord et de nul autre plus que de celui qui se dit votre ami bien sincèrement, »


« En attente à l'Amirauté[13]

30 Septembre 1854

Monsieur,

Après avoir appelé l'attention des Lords Commissaires de l'Amirauté sur les noms de plusieurs officiers appartenant à la Marine de Sa Majesté, j'ai l'infinie satisfaction de pouvoir parler dans les termes les plus élogieux de la conduite de M. Emile de Bray pendant qu'il servait sous le commandement plus immédiat de mon vaillant adjoint, le capitaine Henry Kellett, commandant le Navire de Sa Majesté Britannique la Résolue. Le capitaine Kellett a déjà adressé une lettre personnelle à M. de Bray l'assurant que sa conduite fait un très grand honneur au Corps dont il est un si noble représentant. Comme Bellot de si regrettée mémoire, M. de Braya su gagner la plus cordiale sympathie de tous ceux qui ont eu le plaisir de le connaître. J'espère sincèrement que les sentiments qu'il nous a inspirés seront portés à la connaissance de son Gouvernement et que son mérite lui vaudra la récompense dont il est si digne.

J'ai l'honneur, etc.

Au Secrétaire de l'Amirauté »


A son arrivée en France, Emile de Bray fut nommé chevalier de la légion d’honneur le 12 août 1854 par le ministre français de la marine, Théodore Ducos.[14][15]

A la suite de cette nomination, il fut reçu en audience privée par Napoléon III.

Le 5 octobre 1855, il fut promu au grade de lieutenant de vaisseau.

Emile de Bray participa ensuite à la guerre de Crimée en tant que second sur la canonnière française La Foudre ce qui lui valut la « baltic medal », décoration d’origine britannique.[16]

Il se maria à Pont l’Abbé le 19 mai 1856 à Laetitia, fille de Hyacinthe Marie-Allain Le Bleis, négociant et propriétaire des grands moulins à marée situés sur le pont. Ils eurent six enfants dont deux sont morts en bas âge.

En 1857, il reçut au nom de la reine victoria la décoration des expéditions arctiques, seul français à l’obtenir.

De 1857 à 1860 Emile de Bray commanda la goélette garde-pêche de Saint Pierre et Miquelon puis fut affecté en Islande sur un navire stationnaire. Promu capitaine de frégate le 22 mai 1869, il fera le reste de sa carrière à terre, notamment à Toulon et à Cherbourg.[17]

Le 23 janvier 1871, il fut élevé au grade d'Officier de la Légion d’Honneur pour sa participation à la défense de Paris en 1870, au cours de laquelle il avait commandé un bataillon de marine et une brigade.


Emile de Bray eut de graves problèmes de santé après et sans doute suite à l’expédition dans l’arctique.[18] Le 7 octobre 1878, il demande son mise à la retraite anticipée.[19] Il meurt le 19 mars 1879 à Brest.

Emile de Bray est enterré au cimetière de la commune de Pont L’Abbe (Finistère) (Carré 6, tombe 39).

Remarques[modifier | modifier le code]

  • Ami de Jules Verne, ce dernier s’inspira de l’expérience d’Emile de Bray pour écrire son roman Voyages et aventures du capitaine Hatteras : les anglais au pôle nord-le désert de glace.
  • Un cap porte le nom de cap de Bray sur la côte nord ouest de l’ile Melville
  1. De Bray Pole Nord, Journal de bord de l’enseigne de vaisseau Emile de Bray 1852-54 (Mary Delahaye, Jean-François Le Mouël, 1998, Editions de la Dyle), ISBN : 978-9080112483, page 44
  2. De Bray Pôle Nord
  3. SHM. CC7-324-Liasse 4. Lettre de Granville, ministre des affaires étrangères de Grande Bretagne, adressée le 20 janvier 1852 au comte Walewski, ambassadeur de France à Londres
  4. The eventful voyage of H.M. discovery ship « Resolute » to the arctic regions, Georges F. M’Dougall page 4
  5. De Bray Pôle Nord, page 108
  6. De Bray Pôle Nord, page 112
  7. De Bray Pôle Nord, page 131
  8. De Bray Pôle Nord, page 164
  9. Le Pôle Nord, histoire des voyages arctiques, Jule Rouch, Flammarion, 1923, page 38
  10. De Bray Pôle Nord, page 281
  11. De Bray Pôle Nord, page 282
  12. 28 septembre 1854. Traduction d'une lettre autographe adressée à Emile de Bray par le capitaine Henry Kellett, commandant la Resolue. (Original au SHM, CC7-324-liasse 5)
  13. 30 septembre 1854. Traduction d'une lettre adressée à l'Amirauté par Sir Edward Belcher, capitaine commandant l'expédition arctique. (Original au SHM, CC7-324-liasse 5)
  14. "Emile de Bray, 1829-1879, explorateur polaire", CORNOU Jakez, magazine Cap Caval, numéro 25, Juillet 2000, page 31
  15. Archives nationales : http://www.culture.gouv.fr/LH/LH028/PG/FRDAFAN83_OL0354029v001.htm
  16. Magazine Cap Carval, page 31
  17. Magazine Cap Carval, page 31
  18. De Bray Pôle Nord, page 13
  19. Magazine Cap Carval, page 33