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Noyn (d) 24 février 2013 à 12:16 (CET) Page consacrée au compositeur Louis Niedermeyer (Nyon, 1802 - Paris, 1861) PROPOSITIONS DE RECTIFICATION

PREMIÈRE RECTIFICATION[modifier | modifier le code]

Dans la première phrase je propose que l'on reconsidère l'affirmation est un compositeur français." Il y a plusieurs raison à cela:

De son vivant et bien au-delà de sa mort Louis Niedermeyer n’a jamais cessé d’être considéré comme un compositeur, organiste et pédagogue suisse.

De naissance[modifier | modifier le code]

Bien que son père Georges-Michel Niedermeyer fût allemand[1], Louis Niedermeyer opta pour la nationalité suisse que sa mère Louise-Charlotte Baylon avait héritée de ses ancêtres. La famille Baylon en effet bénéficiait des droits acquis par la naturalisation suisse depuis 1701[2] lorsque, fuyant les persécutions dont les huguenots étaient victimes en France, elle se réfugia en Suisse. Au surplus, sa grand-mère maternelle, baptisée Sophie d’Apples, descendait d’une famille vaudoise de pure souche. Au renoncement à faire valoir auprès de son fils ses origines allemandes, Georges-Michel Niedermeyer ajouta une autre concession, mais cette fois de l’ordre de la religion : tout en restant fidèle au dogme catholique, il laissa sa femme élever son fils dans la foi protestante. Ce dernier fut baptisé au Temple de Nyon.

Reconnu comme compositeur suisse[modifier | modifier le code]

Même cent ans plus tard Gustave Doret présente Louis Niedermeyer comme le premier des compositeurs de Suisse romande[3]. On pourrait néanmoins considérer les termes flatteurs, avec lesquels Gustave Doret fait l’éloge de son compatriote, comme peu crédibles s’ils ne s’inspiraient pas des propos mêmes que le fils de notre compositeur, Alfred Niedermeyer, tint à diverses occasions, notamment dans le discours qu’il prononça le 9 juillet 1893[4] lors de l’inauguration du buste de son père qu’il venait d’offrir à la Ville de Nyon. En effet, en s’adressant aux Nyonnais, - à ses chers concitoyens comme il se permettait de les appeler – il déclarait bien haut que Louis Niedermeyer appartenait à l’élite qui a œuvré à l’avènement des arts en Suisse. Et de s’exclamer en guise de péroraison : la Suisse a aussi son grand compositeur. Par ailleurs, dans la biographie[5] que ce même Alfred Niedermeyer consacra à son père il fait à plusieurs reprises mention de l’attachement profond qu’il vouait à son pays natal[6]. Il y revenait chaque année pour faire de la voile sur le lac ou de la montagne dans les Alpes vaudoises[7].

Vers la fin de sa vie cet attachement prend la forme d’un véritable retour aux souces : il s’emploie activement pour la création en Suisse d’une école normale de musique, une sorte de filiale de son École de musique religieuse et classique de Paris, et il entreprend de faire le tour des cantons pour y persuader les autorités compétentes[8] aidé en cela par le Conseil d’État de Genève[9]. Parallèlement sa réputation s’étend en Suisse alémanique ; les journaux parlent de lui[10] et il établit des liens avec l’Abbaye d’Einsiedeln par l’intermédiaire du père Anselm Schubiger[11]. De plus il correspond en allemand avec Hermann Nägeli[12] qui lui fait une offre intéressante concernant la bibliothèque de son père, le célèbre Hans Georg Nägeli. Par ailleurs il accepte de venir en aide au Conservatoire de Musique de Genève comme expert pour en réformer l’enseignement[13]. Il est même question qu’il en reprenne la direction quand la mort le surprend. Pour les services rendus au sein du Conservatoire de cette ville il obtient, insigne honneur, la Bourgeoisie de Genève[14].

Louis Niedermeyer, compositeur, organiste et pédagogue suisse n'a jamais renié sa nationalité. Cependant, durant les événements de 1848, il fait un geste surprenant : invoquant une loi de 1790 – loi dite du retour des émigrés huguenots – il demande – selon les termes mêmes de son fils[15] - non la naturalisation, par laquelle tant de familles étrangères sont devenues françaises, mais bien de faire reconnaître ses droits de citoyen français. Les droits civiques qu’il réclame devraient dans l’immédiat lui permettre de prendre part aux élections pour la formation de l’assemblée nationale et de ne pas être inquiété, comme un étranger pourrait l’être, aux contrôles que la garde nationnale effectue dans certains quartiers chauds de Paris. Une lettre datée de juin 1848[16] - trois jours avant les journées sanglantes de juin - nous en dit plus sur les pensées contradictoires qui, à cette époque, assaillent Niedermeyer : ruiné et sans situation il demande à son ami le poète Émile Deschamps d'intercéder auprès de Lamartine, pour obtenir quelques faveurs. Mais, craignant que les milieux qu’il sollicite, ignorant encore son changement de statut, le traitent comme étranger, il ajoute à sa lettre, en post scriptum: j'ai fait reconnaître mes droits à la qualité de français et j'ai été admis à voter à toutes le élections. Le rapprochement d’une demande de faveur adressée indirectement à Lamartine futur candidat aux élections présidentielles avec l’allusion au droit de vote contenue dans le post scriptum, nous interroge sur l’opportunisme qui présida à sa démarche. Mais comme le maire du 1er arrondissement de Paris en avait pris acte en date du 15 avril précédent, on ne peut en contester sa validité.

Actuellement[modifier | modifier le code]

Il n’en reste pas moins que, de nos jours, c’est sa nationalité suisse qui prévaut. Le bureau suisse du RISM, le Répertoire International des Sources Musicales, la Bibliothèque nationale suisse, le Dictionnaire historique de la Suisse et bien d’autres instances officielles le reconnaissent, invoquant pour cela le pays de sa naissance où il passa la plus grande partie de sa vie. Il y créa des œuvres célébrant son pays, son environnement, son histoire et ses traditions mais aussi nombre de pièces d’intérêt universel jouées et appréciées à l’étranger, à Paris notamment. Mais il n’y pas que le « droit du sol » qui légitime sa nationalité, le « droit du sang » y est aussi partie prenante comme on l’a vu plus haut. Du reste son nom figurait sur les listes de l’Association Suisse des Musiciens dès sa création en 1900. Il fit même l’objet d’interventions par voie de presse en marge de la deuxième assemblée générale de cette prestigieuse association tenue à Genève en 1901[17]. La polémique qui à cette occasion resurgit entre les anciens – Niedermeyer, mort en 1861, faisant figure d’ancien - et les modernes va finalement tourner à l’avantage de notre compositeur par un éloge vibrant de sa musique[18].

DEUXIÈME RECTIFICATION[modifier | modifier le code]

Ce n’est pas en 1823 ni en 1825 que Louis Niedermeyer s’est installé à Paris mais en 1836.

Un compositeur d'origine Suisse installé tardivement à Paris[modifier | modifier le code]

Contrairement aux allégations que l’on trouve dans nombreux dictionnaires - et que Wikipédia reproduit-, Louis Niedermeyer résida la plus grande partie de sa vie en Suisse, dans le canton de Vaud, plus précisément à Nyon et à Genolier, y composant des mélodies qui assureront sa réputation dont Le Lac, L’Isolement et L’Automne, des Fantaisies pour pianoforte dont la Fantaisie virtuose sur le Ranz des Vaches et des scènes entières de son opéra La Casa nel Bosco. Ceci ne l’empêche toutefois pas de voyager à l’étranger, à Paris par exemple où il se rend en 1825[19] avec son père à la recherche d’un éditeur pour son Lac qu’il trouve en la personne de Pacini. Mais de là à prétendre qu’il s’installe à Paris en 1823, il y a erreur. Ce voyage ne fut pas sans retour puisqu’on le retrouve peu après donnant des leçons aux deux filles de Monsieur Jean Louis Viollier qui venait d’acquérir La Redoute, une maison de maître sur les hauts de Nyon. À cet effet ce riche Genevois avait fait venir de Londres un superbe pianoforte[20] pour lequel Niedermeyer s’empressa de composer un Nocturne pour harpe et pianoforte[21] dont le manuscrit a été récemment découvert. Durant toutes ces années c’est essentiellement à Nyon qu’il vit et travaille et, comme le précise son fils[22], ce n’est qu’en 1836 qu’il se fixera définitivement à Paris. Entretemps, en 1829, son père Georges-Michel meurt. En 1831 il épouse à Nyon Charlotte des Vignes de Givrins qui lui donne une fille, Eulalie, baptisée au Temple de Prangins en 1832. Il ne quitte la Suisse qu’en 1834 pour aller s’installer avec toute sa famille d’abord à Bruxelles, puis deux ans plus tard à Paris. Son fils Alfred nous fait le récit détaillé de ce départ dans la biographie citée plus haut[23].

AUTRES RECTIFICATIONS[modifier | modifier le code]

1. L'opéra composé à Naples, Il reo per amore, porte en français le titre de "Le Coupable par Amour" et non de "Le Roi par Amour". 2. À supprimer : sans obtenir un réel succès : jugement sans fondement colporté de dictionnaires en dictionnaires depuis le milieu du 19e siècle et dont Louis, le fils du compositeur, chiffres à l’appui, dénonce déjà en 1893 la ridicule superficialité[24]. 3. À compléter le tableau généalogique annexe : l'épouse de Louis Niedermeyer, Jeanne Suzanne Charlotte des Vignes de Givrins est morte le 4 juillet 1854.

Merci de votre attention. Dès que j'en aurai le temps, je m'emploierai à corriger sur la page d'accueil Louis Niedermeyer les points relevés ci-dessus.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Originaire de Franconie : l’acte de naissance de Louis Niedermeyer en fait état. Extrait in Fonds de Pontcharra, Centre de Documentation de l’Association Niedermeyer à Nyon.
  2. Pour plus de détails se référer à la biographie de Louis Niedermeyer que son fils consacra à son père sous le titre de Vie d’un Compositeur Moderne (1802-1861), [Alfred Niedermeyer] publié sous le couvert de l’anonymat, édit. Fischbacher, Paris, 1893, p. 8 notamment.
  3. En 1905, Gustave Doret, alors chef d’orchestre de l’Opéra Comique à Paris, fait paraître dans trois numéros (12, 13 et 14 sept., section none, p. 3) du Journal Suisse et Gazette de Lausanne une longue biographie de Louis Niedermeyer qu’il présente comme le premier des compositeurs de Suisse romande.
  4. Manuscrit du discours in Fonds de Pontcharra, Centre de Documentation de l’Association Niedermeyer, Nyon.
  5. [Alfred Niedermeyer] publié sous le couvert de l’anonymat, Vie d’un Compositeur Moderne (1802-1861), édit. Fischbacher, Paris, 1893.
  6. Op. cit. pp. 57-59 et 149-150.
  7. La lettre du 14 août 1856 que Louis Niedermeyer écrit de la pension de Mme Aulnay à Gryon en témoigne. Ms in Bibliothèque du Conservatoire de Musique de Genève, cote Rmc 156.
  8. Archives du Conservatoire de Musique de Genève. Procès-verbaux des séances du Comité, 29 septembre 1859.
  9. Cf. lettre du Conseiller d’État chargé de l’Instruction publique à Niedermeyer lui annonçant l’envoi de recommandations pour son projet « à tous les gouvernements de la Suisse allemande aussi bien que française ». Archives du Conservatoire de Genève, sous les cotes [Ad 37] et [Ad 35].
  10. L’article paru en 1897 in Schweizerische Musikzeitung und Saengerblatt, Vol. 37, p. 173 et son renvoi au Schweiz. Musikzeitung Nr. 14 du 31.07.1893 en témoignent.
  11. En 1859, le père Anselm Schubiger devint un correspondant assidu du périodique musical La Maîtrise que Louis Niedermeyer dirigeait à Paris, fournissant maints articles historiques sur le plain-chant, notamment sur le fameux Salve Regina d’Einsiedeln, et sur la restauration de la musique sacrée dans le sens que Niedermeyer l’entendait. Il lui arrivait même de recopier des pages de musique de Niedermeyer, son Pater noster par exemple, pour les faire exécuter en l’Abbatiale d’Einsiedeln. Cf. Rapport sur les récentes recherches entreprises auprès de l’Abbaye d’Einsiedeln par le Centre de Documentation de l’Association Niedermeyer de Nyon (Suisse).
  12. Témoin la lettre en écriture courante gothique que H. Nägeli adresse à Louis Niedermeyer, Compositeur célèbre, Paris, sans nom de rue. Malgré l’indigence de cette adresse, la lettre est arrivée, preuve de la célébrité de Niedermeyer et de la juste perception qu’en avait Nägeli. Ms in Fonds G. et J. Petit, Centre de Documentation de l’Association Niedermeyer, Nyon (Suisse).
  13. Op. cit. pp. 149-150 et le Bulletin du Conservatoire de Musique de Genève 29 année, décembre 1961.
  14. Op. cit. p.150 : Alfred Niedermeyer précise effectivement que son père Louis Niedermeyer possédait la bourgeoisie de Genève
  15. Op.cit. p. 2 ligne 3.
  16. Lettre autographe de Louis Niedermeyer du 19 juin 1848 adressée à son poète préféré, son collaborateur comme il aimait à l’appeler, Émile Deschamps. Ms in Bibliothèque du Conservatoire de Musique de Genève, cote Rmc 155.
  17. En marge de cette assemblée Daniel Baud-Bovy prend la défense de sa musique dans un article paru le 19 juin 1901 dans le journal La Suisse provoquant une querelle entre les anciens et les modernes qui se terminera à l’avantage des premiers : l’article tout à la faveur de Niedermeyer, paru dans ce même journal le 27 juin 1901, signé du pseudonyme Philinte et intitulé Causerie de la Semaine, en rend compte.
  18. Article du 27 juin 1901 paru dans La Suisse signé Philinte.
  19. Lorsque certains dictionnaires – et pas des moindres - affirment que Louis Niedermeyer s’établit à Paris en 1825 ils ne font qu’interpréter abusivement l’expression il vint à Paris en 1825 que l’on trouve dans la biographie (op. cit. pp. 18-19) que le fils de Louis Niedermeyer consacra à son père. L’équivoque tient son origine dans l’énoncé de la date en 1825 qui donne au verbe vint ou se rendit un sens qui peut s’entendre comme il s’établit ou se fixa mais qu’il n’a pas.
  20. Un John Broadwood & Sons, London, 1823, qui fut récemment retrouvé à sa place originale dans cette même villa de La Redoute.
  21. Titre propre du manuscrit (11 p.) : Nocturne pour Harpe et Piano sur la Walz No 2 de la redoute de Nion composé par L. N. Ms in Fonds de Pontcharra, Centre de Documentation de l’Association Niedermeyer, Nyon (Suisse).
  22. Op. cit. p. 57.
  23. Op. cit. pp. 28 et 29.
  24. Op. cit. pp. 50 et 51.