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Effets de la cyberguerre sur les relations internationales[modifier | modifier le code]

Les effets de la cyberguerre sur les relations internationales réfèrent aux impacts et conséquences du développement des technologies de l’information (TI) à des fins militaires sur les relations entre États. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le développement technologique prit généralement de l’importance auprès des gouvernements et fut intégré au sein des stratégies et objectifs militaires de nombreux pays. L’importance fut surtout marquée à la suite de la chute de l’URSS avec l’adoption généralisée des TI par le public et la démocratisation de l’accès au réseau Internet. C’est durant cette période que les premières cyberattaques commencent à être médiatisé et ceux-ci émanent d’acteurs autant étatique que non étatique.

Les TI sont aujourd’hui une part primordiale de l’effort militaire des différents États et, partout dans le monde, les gouvernements mettent l’emphase sur le développement d’une stratégie au sein du cyberespace. Les conséquences de cette importance sont nombreuses au sein de la diplomatie mondiale, s’étalant de la mise en place de collaboration en matière de développement technologique et de sécurité au refroidissement de relation entre États et de crises internationales.

Historique[modifier | modifier le code]

Feu gregeois

Les avancées technologiques furent toujours instrumentales au développement militaire des différentes entités politiques au cours de l’histoire. On peut recenser par exemple le feu grégeois durant l’Antiquité ou le développement de la poudre à canon au Moyen-âge. Dans les deux cas, ces technologies bouleversèrent l’équilibre des puissances internationales[1] et permirent respectivement à l’Empire byzantin et aux différentes puissances européennes de dominer militairement. C’est toutefois au courant du XXe siècle qu’apparaissent les premières intégrations militaires des technologies de l’information.

Durant le XXe siècle[modifier | modifier le code]

Les premières utilisations des technologies de l’information font leur apparition durant la Première Guerre mondiale, avec la mise en place d’une nouvelle forme d’intelligence. Le renseignement d’origine électromagnétique (ROEM) fut utilisé comme moyen d’interception de messages entre les différents belligérants de la Première Guerre mondiale, surtout du côté du Royaume-Uni. Un exemple fameux est l’interception du télégramme allemand Zimmerman par les renseignements britanniques, qui fut la raison de l’entrée des États-Unis lors de la Première Guerre mondiale.

C’est durant la Deuxième Guerre mondiale qui se définit l’importance grandissante des technologies de l’information et son institutionnalisation dans les armées à travers le monde. Le renseignement britannique fut encore une fois à l’avant-plan des ROEMs, avec par exemple le fameux décryptage de la machine allemande Enigma par le mathématicien Alan Turing. L’utilisation des ROEMs fut donc un point important qui permit aux alliés de remporter la Deuxième Guerre mondiale.

National Security Agency
National Security Agency

À la suite de cette guerre, plusieurs chefs d’État soulignèrent l’importance des TI aux niveaux militaire et diplomatique et décidèrent de mettre en place des organisations se spécialisant dans les ROEMs. On pense notamment au Centre de la sécurité des télécommunications (CST) au Canada, à la National Security Agency (NSA) aux États-Unis, à la Governement Communications Headquarters (GCHQ) au Royaume-Unie ou encore à la Spetssvyaz en Russie. La mission et objectif de ces organisations se généralisa afin d’inclure la protection des infrastructures et des méthodes de communications de leur État ainsi que de récolter et de protéger leurs informations.

Les TI s’intégrèrent également au sein des armements et des moyens de défense des États, par exemple dans les missiles balistiques, dans les armements nucléaires et de l’aviation. Les TI furent également au centre de la course à l’espace entre les États-Unis et l’Union soviétique et cela eu un impacte considérable sur les relations internationales, surtout au niveau du prestige Américain à la suite du premier alunissage.

Depuis la fin de la guerre froide[modifier | modifier le code]

C’est à la suite de la chute de l’Union soviétique en 1991 qu’apparaissent les premiers ordinateurs à l’intention du public ainsi que les premiers accès publics au Réseau Internet. Déjà les premières attaques informatiques et logicielles malveillantes font leurs entrées, par exemple avec le logiciel AOHell. Ces phénomènes se font également médiatiser avec par exemple des films comme Traque sur Internet.

L’industrie du TI prendra une importance majeure dans l’économie globale par la suite. En effet, la capitalisation boursière de Google, Microsoft, Apple et Facebook à eux seuls totalise plus de 2 trillions de dollars US aujourd’hui[2]. La plupart des pays industrialisés aujourd’hui dépendent des technologies de l’information, avec par exemple les industries financières et de l’énergie qui sont indépendantes de ceux-ci. La sécurité et le maintien des TI est donc importants pour les agences de sécurités nationales et devine rapidement des enjeux dans les relations internationales.

Acteurs[modifier | modifier le code]

États[modifier | modifier le code]

Les acteurs les plus importants dans le cyberespace reste encore aujourd’hui les États, à l’aide entre autres de leurs organisations de renseignements. L’importance des États comme acteurs est d’autant plus importante qu’ils mettent un budget significatif dans leurs ressources technologiques, avec par exemple le Canada mettant 538 millions de dollars canadiens[3] au sein du Centre de la sécurité des télécommunications ou avec la National Security Agency ayant un budget estimé à environ 10 milliards de dollars US[4]. D’ailleurs, les États-Unis ont mis en place la United States Cyber Command, un commandement des forces américaines dans tout ce qui touche le cyberespace.

Actuellement, la Federal Bureau of Investigation estime que 108 pays dans le monde ont des capacités militaires en ce qui concerne les technologies de l’information[5].

Non-Étatique[modifier | modifier le code]

Plusieurs acteurs non étatiques ont aussi développé des capacités de cyberattaques, surtout dans un contexte de conflits asymétriques. On peut penser par exemple au Hamas ou au Hezbollah qui utilisent la cyberguerre comme un moyen asymétrique de faire la guerre ou bien à des groupes différents comme Anonymous qui eux feront des attaques contre des institutions comme l’Église de la scientologie. Les acteurs non étatiques peuvent donc être de nature et d’objectifs variés.

Coopérations[modifier | modifier le code]

L’un des effets les plus importants de la cyberguerre dans les relations internationales est le développement de partenariat et de coopération entre États sur les questions relatives au cyberespace. L’un des partenariats les plus connus et les plus controversés est le traité UKUSA, où les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande partage des informations tirées des ROEMs.

Un autre exemple serait la coopération en matière de défense entre les membres de l’OTAN. Cette dernière en effet mis l’emphase sur la cyberdéfense, déclarant que la cyber espace est un « domaine d’opérations dans lequel l’OTAN doit se défendre aussi efficacement qu’elle le fait dans les airs, sur terre et en mer »[6].

Conflits[modifier | modifier le code]

Les cyberguerres sont évidemment source de tension entre les États et peuvent conduire en elles même à des crises internationales. L’espionnage industriel est en elle même un phénomène qui est actuellement répandu et qui utilise en grande partie des techniques de piratage informatique et de cyberattaque. Les entreprises privées sont particulièrement la cible des différents acteurs dans le cyberespace, avec 43 % de ceux-ci déclarant qu’ils ont été victimes de cyberattaques[7]. Ces genres d’attaques rentrent aussi dans le discours politique de certains pays. Par exemple, la candidate démocrate à la présidentielle Américaine Hillary Clinton a déclaré que des cyberattaques de la part de la Russie ou de la Chine pourraient déclencher des réponses militaires américaines[8].

Les cyberattaques peuvent aussi être utilisées à des fins d’ingérence politique. Lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, l’administration Obama a accusé la Russie d’avoir piraté les courriels du Comité national démocrate afin de favoriser les élections en faveur d’un candidat[9], en l’occurrence Donald Trump. Cela a eu pour effet de créer un cercle vicieux de réaction, avec l’administration Obama promettant de répondre proportionnellement à ce qu’ils perçoivent comme une ingérence Russe[10] et la Russie risquant à son tour de répondre aussi.

Proposition de traité[modifier | modifier le code]

Certains spécialistes[11] et commentateurs[12] proposent d’encadrer la cyberguerre comme que la convention de Genève encadre la guerre conventionnelle. Les arguments principaux sont que cela permettrait de mitiger les effets d’une cyberguerre sur des civiles (en mettant en panne le système d’électricité d’un pays par exemple), d’encadrer ce que les États peuvent et ne peuvent faire dans le cyberespace et mettre en place des mécanismes de punitions afin de dissuader de l’utilisation d’attaques informatiques.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Pryor, John H.; Jeffreys, Elizabeth M., The Age of the ΔΡΟΜΩΝ: The Byzantine Navy ca. 500–1204, Brill Academic Publishers,‎ (ISBN 978-90-04-15197-0), p. 26-27, 31-32
  2. (en) « Technology Companies », sur Nasdaq.com, (consulté le )
  3. Gouvernement du Canada, Conseil du Trésor du Canada, Secrétariat, Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, Comment le gouvernement fonctionne, Finances publiques, Plan de dépenses du gouvernement , Plan de dépenses du gouvernement et budget principal des dépenses, « Budget des dépenses 2015-2016 2 / 3 », sur www.tbs-sct.gc.ca (consulté le )
  4. Scott Shane, « New Leaked Document Outlines U.S. Spending on Intelligence Agencies », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. HUGHES, REX. “A Treaty for Cyberspace.” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 86, no. 2, 2010, pp. 528
  6. « La cyberdéfense », sur www.nato.int, (consulté le )
  7. (en-US) « Cyber Attacks on U.S. Companies Since November 2014 », The Heritage Foundation, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )
  8. Jason Murdock, « Clinton: US should use 'military response' to fight cyberattacks from Russia and China », International Business Times UK,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en-GB) Spencer Ackerman et Sam Thielman, « US officially accuses Russia of hacking DNC and interfering with election », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  10. « White House says U.S. will retaliate against Russia for hacking », POLITICO, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )
  11. HUGHES, REX. “A Treaty for Cyberspace.” International Affairs (Royal Institute of International Affairs 1944-), vol. 86, no. 2, 2010, pp. 523–541
  12. (en-GB) « Why we need a cyberwar treaty », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )