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Utilisateur:MatchaLady/Brouillon

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Nullipare (cours d'Édith)[modifier | modifier le code]

La nulliparité, lorsqu’elle est volontaire, est également associée au concept de « childfree ». Le concept de « childfree » représente un « état de liberté par rapport à la maternité ».[1] D’autres termes sont aussi employés pour désigner la nulliparité volontaire, par exemple « sans enfant par choix », « infécondité volontaire »[2] ou « nonmother »[3]. Ainsi, le concept de « childfree » propose une vision positive et sans jugement de la nulliparité.[4]

Lorsque la nulliparité est involontaire, elle est plutôt associée au concept de « childless », ce qui renvoie à « un état de manque par rapport à la maternité ». Il est important de distinguer les personnes nullipares par choix, de celles qui le sont dû à leurs circonstances de vie (causes physiologiques, médicales, sociales, professionnelles, etc.).[5]

Nulliparité volontaire[modifier | modifier le code]

Plusieurs motifs expliquent la nulliparité volontaire tel que le désir de se concentrer sur d’autres aspects de la vie (comme la carrière, les loisirs et les voyages), le désir de conserver une grande liberté, le refus du rôle de mère et le désintérêt face à ce que la parentalité implique, le désir de garder le contrôle sur son corps et sa sexualité. Les motifs peuvent aussi être liés à des raisons médicales et de santé. La nulliparité peut « se justifier par le désir de s’opposer à la société, à ses attentes et à ses politiques. »[6] Aussi, les causes et motifs de la nulliparité peuvent être associés à un soucis écologique.[7] [8] [9]

Refus de la parentalité et écologisme[modifier | modifier le code]

Au cours des dernières années, le phénomène d’éco-anxiété semblent être de plus en plus répandu, surtout chez les jeunes, et devient un levier de changement important.[10] La crise écologique pousse certain à agir en adoptant une attitude et des comportements écologiques.[11] En effet, selon Masella et Marceau, l’« intérêt grandissant pour la protection de la planète via une réduction de la surpopulation » est parfois une justification évoquée par les personnes nullipares.[12] [13]

Stérilisation volontaire[modifier | modifier le code]

Certaines personnes nullipares souhaitent avoir recours à la stérilisation comme moyen de contraception pour se protéger d’une grossesse non-désirée.[14] [15] La ligature tubaire, ou la ligature des trompes de Fallope, est habituellement considérée comme une intervention irréversible et elle est efficace à 99,5%.[16]

Les personnes qui désirent entreprendre la procédure de stérilisation par la ligature des trompes de Fallope, étant une intervention considérée comme définitive, sont confrontées à un jugement moral puisque c’est une « décision qui choque encore la société et le monde médical ».[17] La vasectomie peut être une alternative puisqu'elle est considérée comme étant réversible et moins invasive. Toutefois, les spécialistes du sujet considèrent qu’il est important de « se questionner sur l’impact du genre dans la décision de mettre fin à la fertilité d’une personne. »[18]

Les médecins se basent sur quelques critères principaux pour octroyer ou non le droit d’accès à la stérilisation contraceptive. En général, la santé physique, l’âge de la personne, son statut conjugal, sa situation familiale, ainsi que son état de santé mentale sont les critères pris en compte. Les études témoignent que certains critères ainsi que certains contextes influencent davantage l’accès à la procédure. D’abord, « plus la femme est jeune, moins le médecin sera enclin à pratiquer la ligature. »[19] Ensuite, « les femmes nullipares se verront plus souvent refuser une stérilisation que les femmes multipares. »[20] Finalement, si la demande de ligature relève d’une raison médicale, elle sera plus souvent acceptée que si elle ne relève que de « l’exercice du libre choix d’une personne apte et majeure et correspond à un choix de vie personnel de la femme. »[21]

L'enjeu principal relié à la stérilisation permanente est la possibilité de regret psychologique et émotionnel. Le risque de regret à la suite de l’opération existe, quoiqu’il ne soit pas considéré comme profond et insupportable et qu’il ne soit que rarement évoqué par les femmes qui ont eu recours à la stérilisation contraceptive.[22] Les spécialistes soulèvent l’importance du consentement libre et éclairé lors d’une prise de décision concernant une procédure telle que la ligature des trompes et elles ajoutent que ce genre de décision relève ultimement du principe d’autonomie, c’est-à-dire, « le fait que chaque personne puisse décider pour elle-même de ce qu’elle souhaite. »[23] Finalement, lorsqu’il est question de regret, les chercheuses Masella et Marceau souligne le paradoxe entre la tendance à questionner la stérilisation des femmes considérées comme étant trop jeunes et le fait qu’on ne remet souvent que très peu en doute la maternité, même lorsque la femme est très jeune.[24]

Regret maternel[modifier | modifier le code]

Le contexte social actuel fait en sorte que la maternité est idéalisée et continue de constituer un élément non-négligeable de l’identité féminine. Ainsi, selon Camille Froidevaux-Metterie, qui a analysé le travail de Orna Donath sur le regret maternel, ne pas vouloir d’enfant, voire regretter d’en avoir eu, reste illégitime et controversé. Elle souligne également que, même si la condition des femmes fait en sorte qu’elles ne sont plus réduites à leur capacité gestative, le contexte social est teinté de signaux, de normes établies et de discours promouvant la maternité comme un idéal à atteindre.[25]

La sociologue Orna Donath a étudié le regret maternel en interrogeant vingt-trois femmes qui affirment regretter leur rôle de mères. Dans son étude, Donath constate que « Ce que ces mères regrettent, et elles insistent toutes sur ce point, ce ne sont pas les enfants (l’objet) mais la maternité (l’expérience) qu’elles associent à un renoncement à leur propre vie. »[26] [27]. Ainsi, le regret maternel est parfois causé par un sentiment de perte de liberté, qui représente aussi l’un des motifs principaux des personnes nullipares lorsqu’elles justifient leur non-désir d’enfant.


  1. GIGNAC, Anne-Sophie. La stérilisation irréversible : Identité des femmes sans enfant par choix, entre agentivité et biopouvoir, mémoire de maîtrise (anthropologie), Montréal, Université de Montréal, 2021, 153 pages, https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/26452/Gignac_Anne_Sophie_2021_memoire.pdf?sequence=4&isAllowed=y, p.18-19.
  2. GIGNAC, Anne-Sophie. La stérilisation irréversible : Identité des femmes sans enfant par choix, entre agentivité et biopouvoir, mémoire de maîtrise (anthropologie), Montréal, Université de Montréal, 2021, 153 pages, https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/26452/Gignac_Anne_Sophie_2021_memoire.pdf?sequence=4&isAllowed=y, p.18-19.
  3. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.59.
  4. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.60.
  5. GIGNAC, Anne-Sophie. La stérilisation irréversible : Identité des femmes sans enfant par choix, entre agentivité et biopouvoir, mémoire de maîtrise (anthropologie), Montréal, Université de Montréal, 2021, 153 pages, https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/26452/Gignac_Anne_Sophie_2021_memoire.pdf?sequence=4&isAllowed=y, p.18-19.
  6. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.60.
  7. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.60.
  8. BOIT, Laura. « Je ne veux pas d’enfant », MôMe?, 4 novembre 2019, 00:50:30, https://www.momepodcast.fr/podcast_ep07.html.
  9. BOIT, Laura. « Une vie épanouie sans enfant », MôMe?, 5 mai 2019, 00:30:50, https://www.momepodcast.fr/podcast_ep01.html.
  10. GOUSSE-LESSARD, Anne-Sophie. LEBRUN-PARÉ, Félix. « Regards croisés sur le phénomène « d’écoanxiété » : perspectives psychologiques, sociale et éducationnelle », dans Éducation relatives à l’environnement, Volume 17, numéro 2, 2022, https://journals.openedition.org/ere/8159, page consultée le 14 mars 2023.
  11. GOUSSE-LESSARD, Anne-Sophie. LEBRUN-PARÉ, Félix. « Regards croisés sur le phénomène « d’écoanxiété » : perspectives psychologiques, sociale et éducationnelle », dans Éducation relatives à l’environnement, Volume 17, numéro 2, 2022, https://journals.openedition.org/ere/8159, page consulté le 14 mars 2023.
  12. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.60.
  13. BOIT, Laura. « Je ne veux pas d’enfant », MôMe?, 4 novembre 2019, 00:50:30, https://www.momepodcast.fr/podcast_ep07.html.
  14. BOIT, Laura. « Stérilisation volontaire », MôMe?, 2 juin 2019, 00:29:51, https://www.momepodcast.fr/podcast_ep02.html.
  15. BOIT, Laura. « Je ne veux pas d’enfant », MôMe?, 4 novembre 2019, 00:50:30, https://www.momepodcast.fr/podcast_ep07.html.
  16. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.58.
  17. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.59.
  18. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.59.
  19. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.61.
  20. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.61.
  21. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.61.
  22. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.61.
  23. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.62.
  24. MASELLA, Marie-Alexia. MARCEAU, Emmanuelle. « La stérilisation volontaire chez les femmes sans enfants de moins 30 ans : dilemme éthique et déontologique », dans la Revue canadienne de bioéthique, Volume 3, Numéro 1, 2020, 58 – 69, https://www.erudit.org/en/journals/bioethics/2020-v3-n1-bioethics05237/1068764ar/, p.63.
  25. Froidevaux-Metterie, Camille. (2017). « Je n’aurais pas dû avoir d’enfants... » : une analyse sociopolitique du regret maternel. Sociologie et sociétés, 49(1), 209–212. https://doi.org/10.7202/1042815ar, p.209-210.
  26. DONATH, Orna. « Je n’aurais pas dû avoir d’enfants… » : une analyse sociopolitique du regret maternel », dans Sociologie et société, Volume 49, Numéro 1, printemps 2017, 179 – 201, https://www.erudit.org/fr/revues/socsoc/2017-v49-n1-socsoc03347/1042813ar/.
  27. Froidevaux-Metterie, Camille. (2017). « Je n’aurais pas dû avoir d’enfants... » : une analyse sociopolitique du regret maternel. Sociologie et sociétés, 49(1), 209–212. https://doi.org/10.7202/1042815ar, p.211.