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Éco-anxiété

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L’éco-anxiété ou écoanxiété, détresse psychologique, désigne l'« anxiété provoquée par les menaces environnementales qui pèsent sur notre planète »[1] ou une « forme d'anxiété liée à un sentiment d'impuissance face aux problématiques environnementales contemporaines (dérèglement climatique, destruction des écosystèmes, multiplication des catastrophes naturelles, etc.). Compris plus largement, c'est un néologisme désignant l'ensemble des émotions liées au sentiment de fatalité vis-à-vis des diverses crises écologiques (dérèglement climatique et effondrement de la biodiversité notamment). Ces émotions sont principalement la peur, la tristesse et la colère, induites par le constat de l'inaction ou de l'insuffisance des actions prises en faveur de la planète, par les gouvernements et les populations. L'éco-anxiété, quand elle perdure et s'intensifie, peut conduire à des psychopathologies comme une dépression ou un trouble anxieux, voire à des manifestations somatiques typiques d’un stress prolongé.

Définitions

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De manière générale, l'éco-anxiété se traduit par l'expression de fortes émotions face à la dégradation de l'état de la planète, de la pollution, la dégradation des sols, l'effondrement de la biodiversité, la gestion de l'eau, ou encore le changement climatique, associées à la conviction que pas assez n’est fait pour éviter les désastres en cours de réalisation. Le spectre émotionnel de l'éco-anxiété inclut l'anxiété, la frustration, la colère, le sentiment d'absence d'influence politique ou sociale, la culpabilité[2] et dans les cas les plus aigus des angoisses existentielles[3],[4]. Parmi ces craintes, des idées comme la mort (angoisse de la finitude) et la fin du monde (angoisse eschatologique) sont prépondérantes[5]. L'Association Américaine de Psychologie (APA) définit l'éco-anxiété comme "la peur chronique d'un cataclysme environnemental résultant de l'observation de l'impact apparemment irrévocable du changement climatique et de l'inquiétude qui en découle pour son propre avenir et celui des générations suivantes"[6].

La différence principale entre l'éco-anxiété et la solastalgie est le positionnement temporel des événements ou des risques écologiques par rapport auxquels le ressenti de détresse se situe. Dans le cas de l'éco-anxiété, il s'agit surtout d'un ressenti par anticipation de futurs évènements catastrophiques environnementaux ou par rapport aux dégradations déjà clairement présentes, tandis que la solastagie est une réaction émotionnelle proche de la nostalgie, liée au constat de pertes déjà réalisées d’éléments présents dans le passé (le chant de certains oiseaux, des hivers neigeux, un paysage particulier, un paysage détruit du fait d'une crue catastrophique qui s'est déjà produite[7]...).

La Revue du Praticien fait remonter le terme en langue français au travail de la médecin belgo-canadienne Véronique Lapaige, en 1997, mais considère que c’est devenu une préoccupation médicale à partir de 2010[8]. Sutter et Chamberlin[4] indiquent que l'année 2020 est une année charnière puisqu'il y aurait eu autant de publications académiques de 1997 à 2020 que de 2020 à 2025.

Le mot « éco-anxiété » est entré dans le dictionnaire Le Robert en 2023 avec la définition suivante : « Anxiété provoquée par les menaces environnementales qui pèsent sur notre planète »[9].

Cette peur chronique d'une catastrophe écologique irréversible touche toutes les générations, contrairement à ce que véhicule certaines idées reçues[10].

En psychologie et en psychiatrie

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N’étant pas une maladie mentale, l'éco-anxiété ne figure pas dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux-(DSM)[11]de l'Association Américaine de psychiatrie (American psychiatric Association (). L'APA décrit toutefois l'éco-anxiété comme une peur chronique d'une ou de catastrophes environnementales[12]. Pour Bhullar et al., l'Anxiété climatique ne doit pas être l’objet d’un diagnostic de trouble de santé mentale puisqu’il s’agit d’une réaction émotionnelle normale à une menace réelle[13]. De nombreux autres experts estiment qu'il faut apporter un soutien aux personnes en souffrance sans « pathologiser l’anxiété climatique comme trouble de santé mentale, car cela transmet le mauvais message qu’il s’agit d’un problème individuel, ou d’un problème causé par un certain type de dysfonctionnement chez l’individu, nécessitant une intervention thérapeutique, peut-être même des médicaments ». En 2021, Stein et ses collègues soulignent le risque d’assimiler des variations de réaction individuelle à des maladies ou des troubles[14]. Des facteurs culturels influencent en outre le type de réaction émotionnelle[15] et on manque de critère pour décider à partir de quel seuil d’intensité cette anxiété devrait être qualifiée d’excessive, « en raison de l’ampleur de la menace réelle que le changement climatique fait peser sur le bien-être individuel et collectif »[13]. Les travaux de recherche du psychologue-psychothérapeute Pierre-Eric Sutter[16],[10]ont toutefois permis de fixer deux seuils au-delà desquels des risques voire des dangers sont associés à une anxiété chronique trop intense menaçant la santé mentale pour 10% des Français éco-anxieux. Ces travaux en revanche montrent qu'en deçà de ces seuils, l'intensité de l'éco-anxiété n'est pas menaçante pour la santé mentale de 75% des Français, pas du tout, très peu ou peu éco-anxieux ; 15% d'entre eux, moyennement éco-anxieux, sont dans une situation intermédiaire qu'il convient de surveiller pour éviter que leur santé mentale soit menacée. Plus récemment, la psychologue Hélene Jalin va plus loin dans cette dépathologisation de cette souffrance : « Les émotions associées à la peur sont normales. Aujourd’hui, c’est le déni qui ne l’est pas »[17].

Quoi qu’il en soit, de nombreux psychiatres et psychologues s'emparent de la question. C'est le cas notamment aux États-Unis de la Climate Psychology Alliance (CPA) — à l'origine du courant de la climate psychology — ou de la Climate psychiatry Alliance. La psychiatre américaine Lise Van Susteren s'avance ainsi dès 2016[18] à qualifier l'éco-anxiété non pas comme une maladie mais comme l'expérience d'un « stress pré-traumatique »[19]. En France, les psychiatres Antoine Pelissolo et Célie Massini ont étudié les conséquences directes et indirectes du changement climatique sur la santé mentale[20],[21],[22]. Il en est de même pour Pierre-Eric Sutter, au chevet des éco-anxieux depuis 2016, fondateur de l'Observatoire des vécus du collapse (OBVECO) en 2018 avec Loïc Steffan, de l'Observatoire de l'éco-anxiété (OBSECA) en 2022 et de la Maison des éco-anxieux (MEA) avec Sylvie Chamberlin la même année. Dans la droite ligne des travaux de Hogg et al. (2021)[23], les auteurs[3],[24]parlent de l'éco-anxiété comme d'une "détresse psychologique" (communément appelée "mal-être"), état intermédiaire entre d'une part la santé mentale positive (ou bien-être psychologique) et d'autre part les psychopathologies ou les maladies mentales. En ce sens, Pierre-Eric Sutter indique que "l'éco-anxiété n'est pas une maladie mais peut rendre malade si l'on laisse cette détresse psychologique perdurer et s'intensifier[25]". Il ajoute que pour les cas d'éco-anxiété les plus intenses, il est urgent d'agir par un traitement psychothérapeutique adapté pour prévenir la bascule vers une psychopathologie tierce comme une dépression réactionnelle ou un trouble anxieux généralisé, voire un stress post-traumatique.

Les causes de ce mal-être sont principalement liées à la conscience de la dégradation constante de l'état de la biosphère et du climat, et surtout à la conscience de l'insuffisance et de l'inefficacité de la somme des actions visant à résoudre les crises environnementales[26]. Certains estiment que la surinformation des individus, par le biais d'Internet notamment — très utilisé par les jeunes (14-25 ans) — contribue au fait qu'ils sont les principales victimes de l'éco-anxiété[27]. Toutefois, l'étude de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) de 2025 sur l'état de lieux de l'éco-anxiété en France bat à froid l'idée reçue que plus on est jeune plus on est éco-anxieux: toutes les classes d'âges sont concernées, de 15 à 50 ans, seule la classe des 50 à 64 ans est significativement moins éco-anxieuse que les autres.

Le vocabulaire des discours écologiques encourage l'éco-anxiété, comme les termes d'effondrement et d'extinction[5]. On a longtemps considéré que la manière dont les scientifiques formulent la problématique est aussi une cause d'éco-anxiété[28].

La psychiatre Laelia Benoit considère que le constat du changement climatique confronte les gens aux quatre préoccupations existentielles fondamentales : la mort (par le constat des pertes écologiques et la mortalité), la liberté (par les choix que nous prenons qui conditionnent nos impacts environnementaux), l'isolement (lorsque nous oscillons entre conscience de responsabilité individuelle et (ir)responsabilité collective), et l'absence de sens (dans l’interrogation sur ce qui peut être notre raison d'être et nos motivations d’agir au quotidien face à l’énormité de la crise environnementale)[29]. Pour elle, il n’est pas étonnant qu’une réaction commune soit de ne pas aborder ces questions du fait de l’incapacité de pouvoir y faire face[30]. Ainsi, deux autres réactions possibles face à ce constat alarmant sont-elles la résignation et la fuite (déni), qui ne sont pas plus adaptatives par rapport à la menace.

Pierre-Eric Sutter et Sylvie Chamberlin[31],[24],[4]complètent l'approche de Laelia Benoit avec d'autres préoccupations existentielles, détectées au chevet de patients éco-anxieux . Aux quatre thématiques évoquées supra par la psychiatre, ils ajoutent celle de l'anxiété ou de l'angoisse existentielle de l'anthropocène (difficulté à supporter l'hubris du consumérisme excessif, l'individualisme matérialiste et l'oubli du "plus grand que soi"; sentiment que la plupart des contemporains ont perdu toute forme de sagesse et l'interdépendance avec le vivant), celle de l'incomplétude (difficulté ou impossibilité de se réaliser dans l'action) et celle de l'authenticité (difficulté à aligner ce à quoi on aspire à être et ce que l'on parvient à faire).

Manifestations et signes cliniques

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Antoine Pelissolo, dans une perspective de prise en charge clinique, considère qu’il y a trois classes de symptômes à relever[8]:

  • Inquiétudes récurrentes, difficiles à contrôler, concernant l’avenir, la vie des proches, les catastrophes, les pénuries (eau, nourriture), migration, etc.
  • Troubles du sommeil, anxiété, crises d’angoisse, irritabilité, difficultés de concentration, symptômes psychosomatiques.
  • Comportements de recherche d’informations répétée, sentiment de responsabilité personnelle, culpabilité, parfois colère ou frustration.

Les questionnaires d’évaluation tel le Climate Change Anxiety Scale (CAS ou CCAS) et l’HEAS-FR[16],[32],[33]s’intéressent à deux classes d’effets qu’ils quantifient :

  • Des altérations émotionnelles et cognitives (ex. cauchemars, tristesse) ;
  • Des altérations fonctionnelles (ex. difficultés à se concentrer, à s’amuser).

La consistance et les qualités psychométriques de ces échelles structurées en deux classe a toutefois été critiquée[34]. Les chercheurs Hogg et al. [23],[35],[36],[16] ont développé deux échelles de mesures distinctes, une focalisée sur l’anxiété climatique, l’autre sur l’éco-anxiété. Ils critiquent la séparation en deux classes et considèrent préférable de distinguer les dimensions qui se rapportent à l’affect (inquiétude, sentiments de nervosité), au comportement (difficultés à dormir ou à socialiser), à la rumination (incapacité à cesser de penser aux problèmes environnementaux) et à la préoccupation concernant sa propre contribution aux problèmes environnementaux. En 2024, leurs travaux tendent à montrer que ces dimensions de l’éco-anxiété se révèlent avoir des effets différentiés sur le bien-être et les comportements pro-environnementaux.

Pierre-Eric Sutter, Sylvie Chamberlin et Léonie Messmer, dans le rapport sur l'état des lieux de l'éco-anxiété en France qu'ils ont rédigé pour l'Ademe en 2025[10], montrent, à partir de leurs travaux d'étalonnage de l'échelle diagnostique de Hogg (HEAS-FR), que l'éco-anxiété devient pathogène dès lors qu'elle franchit certains seuils d'intensité, rendant compte de la fréquence et de l'intensité des symptômes exposés dans le référentiel nosographique ci-dessus.

Prise en charge

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Des prises en charge visant à réduire la souffrance sont réalisée en groupes et s’appuient sur la notion d’espace sûr (en psychologie, selon Anderson (2021)[37]. Cette notion d'« Espace sûr » fait généralement référence à des efforts concertés pour promouvoir l’émotionnel et le bien-être psychologique des personnes marginalisées ; elle porte l’idée sous-jacente qu’il faut construire une approche incluant la protection des participants (notamment contre le risque de jugement). Elles permettent aux climatologues et chercheurs de « produire des expériences positives et cathartiques pour les scientifiques de l’environnement en partageant leurs émotions et leurs expériences avec leurs pairs, tant sur les défis de leur vie professionnelle que sur les difficultés de traitement sentiments à l’égard de leurs sujets de travail et de la crise climatique. De plus, (...) les participants ont bénéficié du partage de stratégies pour faire face à l'aspect émotionnel du bilan de la crise climatique »[37].

Plus généralement, les thérapeutes confrontés à des demandes de soutien liées à l’éco-anxiété considèrent que la première étape de la prise en charge doit être de reconnaître qu’il s’agit d’une réaction normale à une menace réelle, et non d’une manifestation pathologique. Les peurs objectivement justifiées doivent être prises au sérieux sans les assimiler à un problème de santé mentale dont l’individu serait porteur. Les approches individuelles classiques ne suffisent pas, car il s’agit d’un traumatisme collectif à l’échelle planétaire[38],[39].

Pour les formes légères, des soutiens non cliniques (groupes, forums, lectures) peuvent être utiles, et l’éco-anxiété peut même avoir des effets positifs, comme encourager l’information et l’action. Un facteur clé est la croyance en l’efficacité des actions personnelles : cela réduit le sentiment d’impuissance et la peur, tout en favorisant des comportements durables.

Les psychologues ont souligné dans un premier temps que passer à l’action peut procurer un sentiment d’empowerment et de lien social, mais qu’il est aussi essentiel de développer une résilience émotionnelle pour éviter l’épuisement[40]. Enfin, les recherches affirment que, si elles sont accompagnées de soutien et de réflexion, les émotions liées à la crise peuvent être sources de croissance personnelle et collective. Des travaux récents montrent toutefois que l’éco-anxiété conduit moins facilement à la mobilisation dans l’action que l’éco-colère par exemple[40].

Le rapport de l’APA “Mental Health and Our Changing Climate”, mis à jour 2021[41] propose des actions qu’on peut situer sur trois plans :

  • Promouvoir la résilience individuelle et communautaire : activités dans la nature, espaces verts, soutien social, infrastructure de soutien local.
  • Encourager le sentiment d’efficacité personnelle, partant du constat que le sentiment d’impuissance (« climate change helplessness ») aggrave l’anxiété.
  • Mettre en place des politiques publiques qui tiennent compte de la santé mentale dans les stratégies climatiques.

Évolution du terme

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En 1970, l'historien américain Theodore Roszak théorise l'éco-anxiété comme une peur par anticipation d'un évènement catastrophique environnementale.

Le terme d'éco-anxiété apparait dans les années 1990 par le biais de plusieurs spécialistes de l'environnement, comme la médecin-chercheuse Véronique Lapaige qui en propose une définition en 1996[27].

Dans les années 2000, le concept de tristesse climatique est consolidé par celui de solastalgie, par le chercheur australien Glenn Albrecht et leur médiatisation accompagne la prise de conscience des effets de la double crise, climatique et de la biodiversité sur l'état de santé psychique des individus.

En France, le mot est vulgarisé dans les médias lors de la période de canicule en 2019[42], et de plus en plus de recherches et de publications paraissent à partir de 2020[20], [3].

Profils des éco-anxieux et prévalence

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Les éco-anxieux se trouvent parmi les personnes sensibles aux problèmes liés au réchauffement de la planète. Leur part dans la population générale augmente : en 2021, une étude de Young People's Voices on Climate Anxiety, Government Betrayal and Moral Injury : A Global Phenomenon, d'une ampleur sans précédent, publiée par la revue The Lancet Planetary Health a porté sur 10 000 jeunes de 16 à 25 ans, étudiés dans dix pays différents, dont des pays du Sud (Brésil, Inde, Nigeria et Philippines) : 84 % se disaient « inquiets » de l'état de la planète et 59 % « très inquiets »[11],[26]. La moitié des répondants se disaient anxieux, tristes et en colère concernant la crise climatique, et les jeunes répondants étaient plus nombreux à ressentir de la colère ou de la trahison (près de 60 %), plutôt que de la confiance (environ 30 %), envers leurs gouvernements.

Au niveau international, une étude déployée dans 10 pays constate auprès d’un échantillon de 10 000 jeunes adultes que 59% se déclare « très ou extrêmement » préoccupés par le changement climatique alors que plus de 45 % estiment que leurs inquiétudes en lien au changement climatique ont des conséquences néfastes sur leur fonctionnement dans leur vie quotidienne, notamment parce qu’ils considèrent que leur avenir est sombre[33],[43].

En 2022, une autre étude réalisée auprès de 2 080 adultes résidant dans des pays francophones d'Europe et d'Afrique, bien que la plupart des participants rapportent faire l'expérience occasionnelle d'éco-anxiété, 11,67 % présentent des niveaux significativement élevées d'éco-anxiété, associés à des répercussions dans leur vie quotidienne, telles qu'une incapacité à se rendre au travail ou à l'école en raison de la détresse occasionnée[44]. Une grande étude épidémiologique de l'éco-anxiété en population générale américaine, évaluée à l'aide de critères cliniques standardisés, a été publiée en 2023 et conclut à une prévalence moyenne de 3 % dans la population américaine[45], et des prévisions annoncent que la situation devrait empirer : ainsi, dans la revue Nature (07 mai 2025), Rosanna Gualdi & Raya Muttarak estiment que « Le risque climatique pour les jeunes générations va exploser ; Une analyse montre qu’une grande partie des générations futures seront exposées à des événements climatiques extrêmes qui ne se produiraient qu’une fois tous les 10 000 ans en l’absence de réchauffement climatique »[46].

En France, un sondage Ifop conduit en 2022 chiffre à 67 % la proportion des Français qui disent ressentir de la peur face à l’avenir de l’environnement et 34 % estiment que cela a un impact sur leur santé mentale au quotidien[8]. Une autre étude suggère qu’environ 3 % de la population présenterait une forme d’éco-anxiété « pathologique » (avec souffrance forte, retentissement significatif). un rapport du Conseil économique, social et environnemental[47] (CESE) publié en octobre 2023 donne le chiffre de quatre Français sur cinq qui se disent touchés par l'éco-anxiété[48]. À côté de préoccupations liées au réchauffement climatique, les auteurs notent aussi une conscience devenue plus aiguë des inégalités « et de leurs conséquences sur l'accès à l'emploi, l'éducation, la santé, les services publics et la mobilité » et une conscience de la baisse du pouvoir d'achat (50 % des sondés disent que leur pouvoir d'achat répond tout juste à leurs besoins essentiels, ou n'y répond pas). Le CESE presse les pouvoirs publics à réagir « sans attendre » pour une transition juste.

La plupart des études présentées ci-dessus sont des enquêtes d'opinion; ces sondages mesurent la perception qu'ont les interviewés du "mot" éco-anxiété et non les "maux" de l'éco-anxiété qu'ils vivent réellement, ce qui fait que nombre de "faux positifs" peuvent se trouver qualifiés d'éco-anxieux. Pour traiter ce problème (et éviter tout autant d'invisibiliser les "faux négatifs"), il était nécessaire de construire une étude diagnostique, mesurant les symptômes d'éco-anxiété à l'aide une échelle psychométrique construite scientifiquement, avec un échantillon représentatif par quota. C'est ce qui a été effectué dans l'étude diagnostique publiée en avril 2025 par l'Agence de la transition écologique (Ademe, dont les auteurs sont Pierre-Eric Sutter, Sylvie Chamberlin et Léonie Messmer[10]), à l'aide de l'HEAS-FR, échelle de mesure de l'éco-anxiété de Hogg transposée dans la culture française. Ainsi, a été mesuré l'impact de différents niveaux d'intensité d'éco-anxiété sur la santé mentale d'un échantillon de 998 Français. Il ressort de l'analyse des résultats qu'une forte voire une très forte éco-anxiété toucherait 10 % des Français âgés de 15 à 64 ans, soit 4,2 millions de personnes[49]; 420.000 de Français, parmi ces 4,2 millions de personnes - dont l'éco-anxiété est à son intensité la plus élevée - seraient en fort risque psychopathologique, nécessitant une prise en charge psychothérapeutique voire psychiatrique.

Éco-anxiété comme moteur d'action

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L'éco-anxiété est une souffrance, mais elle peut aussi être un moteur d'action[27]. Cet état provoque un effet de responsabilité et d'engagement de l'individu, notamment face au réchauffement climatique, allant du débat sur la pertinence de faire des enfants dans un cadre de surpopulation de la planète à des changements de comportements de consommateur, à la participation à des mouvements collectifs de recherche et d'expérimentation[50].

Parce qu'elle n'est pas irrationnelle, ni provoquée par un contexte sur lequel on peut avoir l'impression d'avoir prise, ni par un évènement de type accident ou un viol, l'éco-anxiété ne peut pas être soigné par une thérapie classique[27],[2], bien que la psychothérapie existentielle apporte un soutien efficace et prometteur, notamment pour réguler la surchage cognitivo-émotionnelle avant la régulation par l'action de l'éco-anxiété et traiter les dilemmes existentiels[4] . Ceci peut pousser les éco-anxieux à trouver, individuellement et/ou collectivement, des solutions concrètes[51]. L'un des exemples le plus célèbre est la grève scolaire pour le climat de Greta Thunberg[5]. Un autre exemple, non moins célèbre et dont l'impact positif sur l'environnement est très fort, est celui de Felix Finkbeiner, documenté par Cyril Dion[52]. Son éco-projet a permis de planter 14 milliards d'arbres en l'espace d'une quinzaine d'années, via son ONG "Plant-for-the-planet", selon les dires de son fondateur.

Une étude (2022) conduite auprès d'environ 300 jeunes adultes américains conclut que l'action collective diminue ou supprime les effets mentaux négatifs de l’éco-anxiété, ce qui n'est pas le cas de l’action individuelle[53]. La même année (2022), une autre étude montre que la fonction mobilisatrice de l'éco-anxiété dépend néanmoins aussi du niveau de sévérité de cette dernière ; trop intense, l'éco-anxiété peut inhiber la capacité à agir[44], C'était aussi l'une des conclusions d'une étude (2019) portée par la praticienne en analyse psycho-organique Charline Schmerber : 30 % témoignaient que leur sentiment d'éco-anxiété bloquait leur mouvement et leur regard vers l'avenir, mais 60 % trouvaient dans l'action une stratégie à leurs angoisses[54].

L'éco-féminisme

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Les émotions fortes liées à la dégradation de la planète ont encouragé les mouvements antinucléaires des écoféministes des années 1980[55]. L'écoféminisme et l'éco-anxiété sont mis en liens selon trois éléments : la facilité qu'ont les femmes a exprimer leurs émotions (leur anxiété), l'idée de la femme créatrice de vie ; qui est par conséquent proche de la planète « mère-nature » (ensemble qui rapproche aussi l'image de la sorcière[56]). Pour les femmes engagées dans les mouvements d'écoféminisme, la tristesse n'est pas synonyme d'impuissance. Ainsi, l'écrivaine et sorcière auto-proclamée Starhawk raconte l'impact qu'ont eu les émotions, bonnes comme mauvaises, sur les actions écologiques des femmes notamment en 1981[57].

Éco-anxiété dans la culture

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Aurélie Valognes avoue en 2019 avoir écrit son roman La Cerise sur le gâteau après avoir eu une crise d'angoisse écologique, et retranscrit cette peur dans la prise de conscience de ses personnages[5].

En juin 2022, les dessinateurs Olivier Pog et Séverine Lefebvre signent ensemble la bande dessinée L'ami colocataire, sur le thème de l'éco-anxiété.

En mars 2024, la chanteuse Collëtte sort son EP Et mon coeur s'éleva. Avec ce premier album, l'artiste française souhaite sortir les auditeurs de l'éco-anxiété (notamment avec son titre Laisse couler) en les poussant à l'action et à l'introspection[58].

Le film « Une fois que tu sais » est également construit autour de cette question.

Références

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Bibliographie

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Ouvrages en langue française

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Par ordre chronologique :

Articles en langue française

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  • « L’écoanxiété, le mal de l’époque » (dossier), Les Enquêtes imprimées, no 1,‎ (e-ISSN 2827-0738, lire en ligne [PDF]).
  • Pierre-Eric Sutter, Loïc Steffan et Dylan Michot, « Quand travailler rend éco-anxieux », In Emmanuel d’Hombres et Riccardo Rezzesi (dir.), Dossier Entre agir et pâtir. Formes et sens du travail aujourd’hui,  Revue CONFLUENCE Sciences & Humanités, n.3, 2023, pp.139-164. (Lire en ligne)
  • « Le meilleur remède contre l'éco-anxiété » (dossier), Bonpote,‎ (lire en ligne).
  • Marie-Élaine Desmarais, Rhéa Rocque et Laura Sims, « Comment faire face à l’éco-anxiété : 11 stratégies d’adaptation en contexte éducatif », Éducation relative à l'environnement, vol. Volume 17-1,‎ (ISSN 1373-9689 et 2561-2271, DOI 10.4000/ere.8267, lire en ligne, consulté le ).
  • H. Jalin, C. Chandes, A. Congard et A.-H. Boudoukha, « Appréhender l’éco-anxiété : une approche clinique et phénoménologique », Psychologie Française, vol. 69, no 1,‎ , p. 35–47 (ISSN 0033-2984, DOI 10.1016/j.psfr.2022.03.003, lire en ligne, consulté le ).
  • Jocelyn Lachance, « Tous les jeunes ne sont pas Greta Thunberg, et ceux qui aspirent à l’être restent bien en peine », sur The Conversation, (consulté le ).
  • P.-E. Sutter, S. Chamberlin et L. Messmer, Eco-anxiété en France (étude 2025), ADEME.

Articles et ouvrages en langue anglaise

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Articles connexes

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Liens externes

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