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Utilisateur:Lionel Martel/Brouillon

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Pavillon Pierre-Lassonde

Le pavillon Pierre-Lassonde, du Musée national des beaux-arts du Québec, a ouvert ses portes le 23 juin 2016. L’addition de 14 900 m2 [1] a augmenté de 90% [2] la surface d’exposition du musée, afin d’accueillir des œuvres d’art contemporain. Ce pavillon devient la nouvelle porte d’entrée d’un complexe muséal enrichi de sept nouvelles galeries.

La conception du pavillon, attribuée par concours, est de la branche newyorkaise du bureau d’architecte OMA (Office of Metropolitan Architecture), sous la direction de Shohei Shigematsu. La firme québécoise Provencher Roy a réalisé le projet.

Contexte environnemental et historique

L’immeuble est situé boulevard Grande-Allée, importante avenue de la ville de Québec,  au patrimoine architectural précieux, érigé principalement entre 1850 et 1920. Ce boulevard est la rue principale d’un quartier devenu commercial : petits et grands hôtels, restauration fine, terrasses branchées, etc. Le quartier aurait un potentiel de programmation artistique.

Le musée d’origine, de style néoclassique, s’est installé en 1933 au cœur du grand parc des Champs-de-Bataille, qui occupe le sommet de l’immense falaise donnant à la ville de Québec sa silhouette si spectaculaire, en surplomb du fleuve St-Laurent.

Le musée a connu, en 1991, un double agrandissement qui intégrait une prison de1867 et un nouveau pavillon de style contemporain le rattachant au bâtiment initial.

Un objectif de l’agrandissement actuel est de rejoindre la rue, dans les deux sens de l’expression, par un lien architectural significatif de style postmoderne

Ouverture sur la rue

Le nouveau pavillon s’installe avec bonheur dans le parc des Champs-de-Bataille. Il côtoie des arbres matures, qui forment un écran diffus facilitant son intégration au paysage.

La devanture n’en devient que plus spectaculaire. Elle nous lance un jeu de trois blocs de verres superposés en porte-à-faux, aux volumes régressifs. Ils s’assemblent en une cascade de structures orthogonales rendues légères grâce à l’enveloppe transparente ou translucide qui les recouvre et à une armature d’acier judicieusement révélée, dessinant des droites obliques élancées et fuyantes. Les panneaux de verre, qui incidemment dépassent les normes LEED d’isolation thermique[3], varient en opacité et en texture selon les étages, animant la relation entre l’intérieur et l’extérieur.

Le tout attire le passant, l’immeuble interagit. 

Bloc d’entrée

Dans le hall grandiose (26,5 m de large par 12,5 de hauteur[4]) qui met en scène une agora publique sous un décor à dominance blanche, deux gestes architecturaux majeurs ont été posés.

La spirale d’un monumental escalier de 79 marches[5] au garde-corps transparent, s’élance sur trois niveaux, d’une mezzanine à l’autre, depuis le sous-sol.

La masse d’un immense pentagone en béton armé a été moulée au sol sur place[6], avant d’être hissée pour s’accoler au mur ouest sur toute sa hauteur, liant l’audace contemporaine à la solidité du passé, puisque tout derrière et sous la même forme s’appuie une aile du vénérable bâtiment voisin, le presbytère néogothique de l’église Saint-Dominique, construite en 1930[7]. À la base de la dalle de béton, une ouverture vert feuille encastre le vestiaire de façon amusante. 

Bloc médian

La spirale de l’escalier se résout dans le bloc médian, sur un grand hall sans colonnes portantes, qui accueille des œuvres grand format d’art contemporain.

Le design et l’art décoratif québécois post 1950 y sont aussi exposés, en un assemblage exclusif regroupant près de 150 objets, qui interagissent doucement avec les visiteurs dont les souvenirs sont ranimés.

Expérience plutôt rare dans un lieu d’exposition, l’agencement des divisions de l’espace multiplie les percées visuelles et maintient le contact avec l’extérieur : le grand parc, les constructions de pierres du voisinage, les autres pavillons du musée.  

Bloc supérieur

Le bloc supérieur s’atteint par un escalier vitré, accroché en surplomb à une façade latérale de l’édifice, tout en géométrie orthogonale encore, donnant au visiteur un moment de détente entre les galeries, et l’impression de survoler la nature ambiante.

L’art inuit contemporain occupe l’avant de l’étage, sous un éclairage naturel diffus qui semble boréal et le met en valeur. La collection présentée est d’une qualité exceptionnelle et sans doute une des plus grandes sur la planète.

Les galeries voisines abondent de trésors d’art visuel que les réserves du musée ne pouvaient excaver depuis trop longtemps. Une collection impressionnante d’œuvres d’artistes québécois d’après la Révolution tranquille y est rassemblée. 

En sous-sol

Un auditorium de 256 places est suivi d’un long et large corridor, sorte de galerie aux trésors, la vedette en étant l’immense fresque de Jean-Paul Riopelle, Hommage à Rosa Luxembourg (1992), quarante mètres de faune en aérosol, atmosphère d’oiseaux en désarroi.

On y découvre aussi une quarantaine d’installations produites au Québec durant les dernières décennies.

La galerie/corridor lie stratégiquement les anciens pavillons du musée à la nouvelle construction, qui leur livre un précieux apport d’oxygène.

L’hybridité art nature architecture

Chacun des trois grands volumes de verre et d’acier qui constituent le musée est plus petit que celui qui le soutient. Le débord des toits qui en résulte est largement verdi, en partie aménagé en terrasses offrant ça et là une vue sur le fleuve.

Un jardin au rez-de-chaussée poursuit l’interpénétration de la construction et des végétaux. Une sculpture de Ludovic Boney, Cosmogonie sans genèse, une autre de Patrick Coutu, Le jardin du sculpteur, habitent les terrasses.

Plusieurs galeries, salons, jardins, une boutique, un café, invitent à la promenade, mêlant la détente à l’observation des œuvres, amenant jusqu’à la programmation des lieux l’hybridité art/nature/architecture qui constitue l’identité du nouvel espace. 

Articles connexes

MNBAQ, https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_des_beaux-arts_du_Qu%C3%A9bec

Liens externes

OMA, http://oma.eu/projects/pierre-lassonde-pavilion

PROVENCHER ROY, http://provencherroy.ca/fr/architecture/musees-culture/pavillon-pierre-lassonde-musee-national-des-beaux-arts-du-quebec.html


[1] https://www.mnbaq.org/ consulté le 2016-10-13

[2] http://provencherroy.ca/fr/architecture/musees-culture/pavillon-pierre-lassonde-musee-national-des-beaux-arts-du-quebec.html  consulté le 2016-10-14,

[3] Françoise, Muriel, 2016, Entrevue avec Matthieu Geoffrion, architecte associé responsable du projet pour Provencher-Roy, http://index-design.ca/article/2016/7/19/le-pavillon-pierre-lassonde-du-mnbaq-chef-d-oeuvre-de-provencherroy, consulté le 2016-10-14

[4] http://provencherroy.ca/fr/architecture/musees-culture/pavillon-pierre-lassonde-musee-national-des-beaux-arts-du-quebec.html  consulté le 2016-10-14,

[5] Myall, Nick, 2016, A stairway to the Arts, http://www.worldarchitecturenews.com/project/2016/26873/oma-and-provencher-roy/pierre-lassonde-pavilion-in-qu-bec.html?q=Pierre%20Lassonde, consulté le 2016-10-14

[6] Entretien réalisé le 19 septembre 2016 avec Émilie Banville, architecte chez Pomerleau Roy

[7] http://www.patrimoine-religieux.com/fr/nos-eglises/saint-dominique/ consulté de 2016-10-13