Aller au contenu

Utilisateur:Leonard Fibonacci/Zenodorus (fils de Lysanias)

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Zénodore ou Zénodorus (grec : Ζηνόδωρος) est un prince ituréen du Ier siècle av. J.-C., il est Tétrarque d'Iturée depuis les années 30 av. J.-C. jusqu'à ce qu'il soit dépossédés de ses territoires vers 23/23 av.J.-C.. Il meurt ensuite à Antioche — probablement empoisonné — vers 20 av.J.-C., alors qu'Octave séjourne dans la ville où Hérode le Grand l'a rejoint lors d'une de des visites de l'empereur en Syrie.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Flavius Josèphe le présente comme « un certain Zénodore [qui] avait affermé les biens de Lysanias. » Toutefois bien que Josèphe ne semble pas le savoir, il était fils de Lysanias, ainsi que l'indique une inscription funéraire trouvée à Héliopolis (Baalbek) consacrée à : «Zénodorus le fils de Lysanias le Tétrarque d'Iturée ». D'autre-part des pièces de monnaie frappées pendant son règne le décrivent comme "tétrarque et grand prêtre". Un titre que l'on retrouve sur les pièces de monnaie frappée par ses ancêtres. Donc contrairement à ce que dit Josèphe, il n'avait pas seulement "affermé" les territoires de Lysanias, mais il avait été nommé comme tétrarque par le pouvoir romain qui lui avait confié les territoires sur lesquels régnait son père.

Son père, roi d'Abilène un petit royaume d'iturée, est mis à mort sur ordre de Marc Antoine et à la demande de Cléopâtre VII qui désirait s'emparer de ses territoires[1]. Ceux-ci comprenaient « les territoires situés entre la Trachonitide et la Galilée, Oulatha (la Vallée de la Houla, près du lac Houleb, appelé aussi Lac Semechonite), le canton de Panion et toute la région environnante »[2]. Selon Julien Weill, ils seraient distincts, des territoires de Lysanias, pris à ferme par Zénodore[3].

Selon Flavius Josèphe, Zénodore ne se contente pas des territoires qu'il contrôle, mais il est complice des brigands qui se livrent à des actes de razzias et de pillages[4] dans la région de Trachonitide, au sud-est de Damas allant même jusqu'à faire des incursions dans la ville. Ses habitants s'en plaignent auprès du légat de Syrie pour qu'il leur vienne en aide. Bien qu'il proteste vigoureusement de son innocence[4], l'Empereur Auguste décide (vers 23 av.J.-C.[5],[4]) de donner la Trachonitide « et ses voisines, la Batanée et l'Auranitide[6] » à Hérode le Grand (Roi de Judée de 37 à 4 av.J.-C.) avec la tâche de rétablir l'ordre dans la région.

Zénodore tentera de défendre sa cause en se rendant à Rome. Il y dénonce la brutalité des actions d'Hérode[7]. Mais « il dut revenir sans avoir obtenu satisfaction[7]. » Il tenta sans succès de créer des problèmes à Hérode auprès de Marcus Vipsanius Agrippa en soutenant les griefs des habitants de Gadara. D'autre-part, les Nabatéens protestaient car Zénodore, visiblement à court de revenus et qui selon Josèphe « désespérait déjà de ses propres affaires », leur avait vendu une partie de ses terres, l'Auranitide pour cinquante talents. « Ce territoire étant compris dans le don fait par Auguste à Hérode, les Arabes prétendaient en être injustement dépossédés et créaient à ce dernier des difficultés. » Mais finalement Hérode finit par s'entendre avec eux.

Il fera une dernière tentative pour récupérer ses territoires ou au moins de se venger d'Hérode lors de la venue d'Auguste en Syrie (-20). A Antioche, il soutient et encourage les plaintes de habitants de Gadara contre Hérode. « Le premier jour il fut question de ces griefs, mais les jours suivants l'enquête ne fut pas poussée plus loin : les envoyés de Gadara, en effet, voyant de quel côté inclinaient César lui-même et le tribunal et prévoyant qu’ils allaient être, selon toute vraisemblance, livrés au roi, se suicidèrent, dans la crainte des mauvais traitements[8]. » Zénodore mourut quelques jours après « à la suite d'une déchirure de l'intestin et d'hémorragies abondantes qui en résultèrent[8] » (vers 20 av.J.-C.[4]).

À la mort de Zénodore, Auguste donne définitivement ses territoires à Hérode. Les Nabatéens frustrés de leur achat, manifesteront leur ressentiment pendant plusieurs décennies.

Remarques[modifier | modifier le code]

Le fait que Josèphe cache à la fois qu'il était le fils de Lysanias et avait le titre de tétrarque peut signifier qu'il a quelque chose à cacher dans cette direction. Je crois qu'Etienne Nodet lie ces "erreurs" à celle sur la date de l'installation des "Babyloniens de Batanée" qui intervient très probablement en -24/-23. Cet embarras vis à vis des "Babyloniens de Batanée" se constate dans la version totalement différente qu'il raconte à propos de certains d'entre-eux dans sa Vita. Puisque Oulatha faisait partie de sa tétrarchie si les "Babyloniens de Batanée" y avait été installés avant sa démission, ils ont eu des liens avec lui. De plus les deux familles étaient peut-liées par des mariages. Elles se sont vraisemblablement rencontrées en -40 lors de l'offensive Parthe. C'est peut-être le motif de l'apparition des 3 Pacoros et du rôle donné à Pacoros, fils de Lysanias dans la promesse de 500 femmes et 1000 talents (Guerre des Juifs) alors que les AJ donne ce rôle à Antigone lui même. Moïse de Khorène, appelle Knel le chambellan que Josèphe appelle Pacoros.

Antiquités judaïques[modifier | modifier le code]

XV, X, 1

Hérode résolut d'envoyer à Rome ses fils Alexandre et Aristobule, pour être présentés à César [24 ou 23 av. J-C.] ... César "fit don [à Hérode] de nouveaux territoires, la Trachonitide, la Batanée et l'Auranitide ; voici quelle fut l'occasion de ces largesses[9]. [344] Un certain Zénodore avait affermé les biens de Lysanias[101]. Trouvant ses revenus insuffisants, il les augmenta par des nids de brigands qu'il entretint dans la Trachonitide." ... Les populations voisines, maltraitées, se plaignirent à Varron, qui était alors gouverneur [de Syrie] et lui demandèrent d'écrire à César les méfaits de Zénodore. César, au reçu de ces plaintes, lui manda d'exterminer les nids de brigands et de donner le territoire à Hérode, dont la surveillance empêcherait les habitants de la Trachonitide d'importuner leurs voisins. ... Hérode accepta de César le don qu'il lui faisait ; il partit pour cette région et, conduit par des guides expérimentés, il obligea les brigands à cesser leurs déprédations et rendit aux habitants d'alentour la tranquillité et la paix.

XV, X, 2

2. Zénodore, irrité en premier lieu de se voir enlever son gouvernement[102], et plus encore jaloux de le voir passer aux mains d'Hérode, vint à Rome pour porter plainte contre celui-ci. Il dut revenir sans avoir obtenu satisfaction. [350] A cette époque Agrippa fut envoyé comme lieutenant de César dans les provinces situées au delà de la mer Ionienne (-23). Hérode, qui était son ami intime et son familier, alla le voir à Mytilène, où il passait l'hiver (-23/-22 ?).

Quelques habitants de Gadara vinrent l'accuser devant Agrippa, qui, sans même leur donner de réponse, les envoya enchaînés au roi. En même temps les Arabes, depuis longtemps mal disposés pour la domination d'Hérode, s’agitèrent et essayèrent de se soulever contre lui, avec d'assez bonnes raisons, semble-t-il : [352] car Zénodore, qui désespérait déjà de ses propres affaires, leur avait antérieurement vendu pour cinquante talents une partie de ses états, l'Auranitide.

XV, X, 3

3[105]. Il y avait déjà dix-sept ans qu’Hérode régnait lorsque César vint en Syrie[10]. A cette occasion la plupart des habitants de Gadara firent de grandes plaintes contre Hérode, dont ils trouvaient l'autorité dure et tyrannique. [355] Ils étaient enhardis dans cette attitude par Zénodore, qui les excitait, calomniait Hérode et jurait qu'il n'aurait de cesse qu'il ne les eût soustraits à sa domination pour les placer sous les ordres directs de César. (Ce qui montre que "ses" terres lui avaient déjà été enlevées)

Le premier jour il fut question de ces griefs, mais les jours suivants l'enquête ne fut pas poussée plus loin : les envoyés de Gadara, en effet, voyant de quel côté inclinaient César lui-même et le tribunal et prévoyant qu’ils allaient être, selon toute vraisemblance, livrés au roi, se suicidèrent, dans la crainte des mauvais traitements [...] Une nouvelle et importante aubaine vint mettre le comble à tous ces succès : Zénodore, à la suite d'une déchirure de l'intestin et d'hémorragies abondantes qui en résultèrent, mourut à Antioche de Syrie. [360] César attribua a Hérode sa succession assez considérable, qui comprenait les territoires situés entre la Trachonitide et la Galilée, Oulatha, le canton de Panion et toute la région environnante[107]. Il décida, en outre, de l'associer à l'autorité des procurateurs de Syrie[108], auxquels il enjoignît de ne rien faire sans prendre l'avis d'Hérode. [...] Profitant de la confiance dont il jouissait, Hérode demanda à César une tétrarchie pour son frère Phéroras, auquel il attribua sur les revenus de son propre royaume une somme de cent talents. [...] Hérode, à son retour, éleva [à Octave-Auguste] sur les terres de Zénodore un temple magnifique en marbre blanc, près du lieu qu'on appelle Panion.

Guerre des Juifs[modifier | modifier le code]

BJ I, XXI, 4

4[177]. [398] Après la première période Actiaque[11], l’empereur ajouta au royaume d'Hérode la contrée appelée Trachonitide et ses voisines, la Batanée et l'Auranitide. En voici l'occasion, Zénodore, qui avait loué le domaine de Lysanias, ne cessait d'envoyer les brigands de la Trachonitide contre les habitants de Damas. Ceux-ci vinrent se plaindre auprès de Varron, gouverneur de Syrie, et le prièrent d’exposer à César leurs souffrances quand l'empereur les apprit, il répondit par l'ordre d'exterminer ce nid de brigands. Varron se mit donc en campagne, nettoya le territoire de ces bandits et en déposséda Zénodore : c'est ce territoire que César donna ensuite à Hérode, pour empêcher que les brigands n'en fissent de nouveau leur place d'armes contre Damas. Il le nomma aussi procurateur de toute la Syrie, quand, dix ans après son premier voyage, il revint dans cette province[179] ; car il défendit que les procurateurs pussent prendre aucune décision sans son conseil. Quand enfin mourut Zénodore, il donna encore à Hérode tout le territoire situé entre la Trachonitide et la Galilée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Emil G. Hirsch M. Seligsohn, Jewish Encyclopedia, (en) Article « ITUREA ».
  2. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques [lire en ligne], XV, 10
  3. cf. Julien Weill, Note 107
  4. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 62.
  5. Guerre des Juifs, I, XXI, 4, {{citation|Après la première période Actiaque qui correspond à 28-24 av. J.-C.
  6. Guerre des Juifs, I, XXI, 4.
  7. a et b Antiquités judaïques, XV, X, 2.
  8. a et b Antiquités judaïques, XV, X, 3.
  9. « Pour l'épisode de Zénodore cf. Guerre, I, xx, 4. La donation eut lieu (Guerre) après la « première période actiaque » (période de célébration des jeux actiaques) c'est-à-dire après septembre 24 av. J.-C. », note de la traduction de Julien Weill, sous la direction de Théodore Reinach.
  10. 20 av. J.-C. (Dion, LIV, 7), note de la traduction de Julien Weill, sous la direction de Théodore Reinach.
  11. 28-24 av. J.-C. Ce comput était sans doute destiné à remplacer celui des Olympiades.