Utilisateur:Leonard Fibonacci/Simon le Juste - Shimon HaTzadik

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Shimon HaTzadik (hébreu : hébreu : שמעון הצדיק Siméon ou Simon le Juste) est le huitième grand prêtre à officier au début du Second Temple de Jérusalem, vers le IIIe siècle av. J.-C.. Il est révéré tant par la tradition rabbinique que par la branche d'Esséniens ayant caché les manuscrits de la mer Morte et le Siracide, ainsi que par le christianisme. C'est aussi un Sage d'Israël, ayant transmis les enseignements de la Grande Assemblée aux Zougot.

Sources[modifier | modifier le code]

Flavius Josèphe l'appelle Simon le Juste alors que la littérature rabbinique l'appelle Simon HaTzadik qui a la même signification[1]. C'est le premier personnage du judaïsme à qui est appliquée la terminologie « le Juste » (v. -200 ou un peu avant)[1]. Il est non seulement le héros de scénarios talmudiques, mais aussi de l'apocryphe biblique appelé l'Ecclésiastique[2] ou le Siracide, en Hébreu ben Sira d'après le nom de son auteur supposé, Jésus ben Sira[1]. Le Siracide est connu dans deux langues: en hébreu par des fragments trouvés dans la Gueniza du Caire (Hébreu I) et dans une version probablement modifiée par la branche d'Esséniens qui ont caché les Manuscrits de la mer Morte (Hébreu II), retrouvé à Qumrân et dans les ruines de Massada[3]. L'autre version en grec est complète[3]. Elle a vraisemblablement été traduite à Alexandrie par le petit-fils de Jésus ben Sira entre 132 et 116 av. J.-C.[4]. Il est aussi question de lui dans le troisième livre des Maccabées (2, 1) et dans certains passages de la littérature rabbinique (Para, III, 5; Tosepha Nazir, IV, 7 ; Sota, XIII, 6-7[5]) qui l'inclut parmi les sages « en l'introduisant parmi les membres de la « Grande Assemblée » (M Pirqé Abot I et II ; Abot de Rabbi Nathan A, I-XVIII), en le qualifiant de « Juste »[6]. »


Aristobule d'Alexandrie, aussi appelé Aristobule de Panéas[4]

Identification[modifier | modifier le code]

Simon le juste est le fils d'un Onias et le père d'un Onias et appartient à la famille sacerdotale des Oniades. Son identification exacte fait débat car Flavius Josèphe donne dans son livre XII des Antiquités judaïques des indications contradictoires de celles que l'on trouve dans certaines autres sources et notamment dans le Siracide et dans la Lettre d'Aristée. Josèphe appelle Simon le Juste un hypothétique grand prêtre fils de Onias I et petit-fils de Jaddua (Ant. Jud. XII, II, 5 et XII, VI, 1), alors que les autres sources parlent d'un Simon le Juste fils d'Onias II et père d'Onias III, que Josèphe appelle Simon sans lui donner le cognomen « le Juste ».

Simon le Juste est soit Simon I (310-291 ou 300-273 avant notre ère), fils de Onias I et petit-fils de Jaddua, soit Simon II (219-199 avant notre ère), fils de Onias II.

Grand-Prêtre en même temps que son grand-père[modifier | modifier le code]

Durant la période du Second Temple de Jérusalem, il y avait souvent deux Kohanim servant de Kohen Gadol. L'un était le leader, l'autre s'occupait du service (Avodah) dans le Temple. Il semble que Shimon HaTzadik servait en même temps que son grand-père Yaddua.

Grand-Prêtre pendant quarante ans[modifier | modifier le code]

D'après le Talmud (Yoma 39a), durant les quarante ans que Shimon HaTzadik fut Kohen Gadol, à Yom Kippour, le tirage au sort retombait toujours sur la main droite, la ficelle rouge blanchissait (indiquant l'expiation), la lumière de l'ouest (Ner Maaravi) brûlait toujours, et le feu sur l'autel était puissant.

Les trois fondements du monde[modifier | modifier le code]

Pirke Avot 1, 2 énonce : "Simon le Juste était l'un des derniers membres de la Grande Assemblée. il avait l'habitude de dire : "Le monde est construit sur trois fondements, sur la Torah, sur le service divin (Avodah Hashem), et sur la bienfaisance (Gmilout Hassadim)"."

Les vaches rousses[modifier | modifier le code]

Selon la Tradition (Midrash Lekach Tov), seulement 9 vaches rousses (Paros Adumos) ont été consacrées, dont 2 par Shimon HaTzadik. Les 7 autres ont été consacrées :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : des prêtres aux rabbins, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », (ISBN 978-2-13-056396-9).
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Historical James, Paul as the Enemy, and Jesus' Brothers as Apostles, Vol. I, GDP, , 411 p. (ISBN 9780985599133).
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Damascus Code, the Tent of David, the New Convenant, and the Blood of Christ, Vol. II, GDP, , 443 p. (ISBN 9780985599164).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur Wikisource[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Eisenman 2012 vol. I, p. 125.
  2. À ne pas confondre avec l'Ecclésiaste.
  3. a et b Mimouni 2012, p. 49.
  4. a et b Mimouni 2012, p. 51.
  5. Julien Weill et Théodore Reinach, traduction des Antiquités judaïques, livre XII, note no 3.
  6. Mimouni 2012, p. 299.

Ben Sira et Esséniens selon E. Nodet[modifier | modifier le code]

Pour progresser, il faut maintenant considérer le livre du Siracide, qui n'est certainement pas étranger à la Loi ni aux Prophètes, avec une nuance aristocratique . Une étude récente en a montré les remarquables parentés avec les sadducéens : on n'y trouve ni tradition orale autorisée, ni résurrection, ni immortalité de l'âme ; les justes sont ensevelis dans la paix, seuls leurs noms demeurent (Si 44,14) ; il n'y a pas d'autre récompense après la mort, mais un père défunt revit dans son fils (Si 30,4-5), et la fin de tout homme est fatalement le shéol (Si 41,4). Le prologue du traducteur fournit un cadre chronologique : il déclare que venu en Égypte " en l'an 38 du feu roi Évergète " il y a trouvé l'ouvrage de son grand-père et l'a traduit. La formule citée fournit deux dates : d'une part, l'an 38 de Ptolémée Évergète Physcon (à partir de son premier règne, en -170) correspond à -132 ; d'autre part, puisque celui-ci est déjà mort, la traduction fut publiée après son second règne (145-117). De plus, le petit-fils a trouvé le livre hébreu en Égypte, disons à Alexandrie, et non en Judée. Il y a été composé avant -132, et divers indices suggèrent qu'il y était en exil : il a été persécuté ou accusé (12,10 ; 25,7 ; 51,1-12). Il prie pour la restauration de toutes les tribus de Jacob (et non de Juda seulement) et de Jérusalem, la ville sainte (Si 36,10-17 ; cf. 48,10), mais en même temps il vénère l'œuvre du grand prêtre Simon fils d'Onias, qui restaura le sanctuaire et présida à un culte somptueux. Autrement dit, il n'accepte pas le régime asmonéen et probablement pas non plus l'entreprise de Judas Maccabée, et il rêve d'un retour au temps d'Onias, avant la crise maccabéenne ; contrairement à une opinion usuelle[1], il faut donc le dater entre -167 et -132, mais le petit-fils ne paraît pas avoir connu son grand-père. D'ailleurs, son cas n'est pas isolé, car jusqu'en -124 au moins, sous Jean Hyrcan, deux lettres emboîtées indiquent que les juifs d'Égypte se refusaient à célébrer la Dédicace du temple de Jérusalem (2 M 1,1-10).

Ce lien Égyptien peut être prolongé avec les esséniens, en reprenant des observations faites par divers commentateurs : Philon les connaît et les apprécie, alors qu'il ignore tout des autres écoles (pharisiens, sadducéens). Il sait qu'ils résident en Syrie-Palestine, ce qui correspond à la Judée du temps d'Hérode, et que l'agriculture est leur activité principale (Quod omnis probus, § 75). Il les définit comme d'excellents adorateurs de Dieu, en utilisant l'expression θεραπευται θεου " serviteurs de Dieu ". Ailleurs (De vita contemplativa, § 78), Philon décrit longuement d'autres groupes juifs appelés justement " thérapeutes ". Ils vivent dans le désert, spécialement autour d'Alexandrie, mais aussi ailleurs dans le monde ; ce sont des " philosophes ", qui évitent le travail manuel. Il ignore pourquoi ils ont pris ce nom, qu'il explique comme " médecins des âmes et des corps " ou " adorateurs de Dieu ". Cela correspond bien aux deux sens du verbe θεραπευω dont la réunion constitue l'essence pratique ou éthique de la philosophie. De son temps ces " thŽrapeutes " constituaient donc déjà une entité ancienne. Par ailleurs, il y a de remarquables ressemblances entre eux et les esséniens, et l'on admet qu'ils sont de même origine. De plus, ils s'abstiennent de viande et de vin ; tout cela se rapproche encore plus du modèle pythagoricien. Josèphe indique ( AJ 13:66) qu'à l'époque de la crise maccabéenne (167-164), il y avait en Égypte une multiplicité de temples juifs (ιερων), source de disputes à cause de rituels discordants. On peut certainement situer les thérapeutes dans ce paysage, avec des conventicules d'inspiration clairement pythagoricienne. Dans ce cas, il suffit de considérer les esséniens comme une branche particulière, peut-être dissidente, mais en tout cas plus attachée à l'Écriture et soucieuse de revenir en Terre promise, à la suite de Moïse et Josué, et de se retremper dans des traditions plus hébraïques ou même orientales, quoique sans perdre de vue la forme de vie spéciale. En d'autres termes, l'incidence du pythagorisme sur les esséniens, qu'il n'y a pas de raison de nier, n'aurait pas été directe : elle proviendrait des thérapeutes, et l'on peut soupçonner que Josèphe ait embelli ses descriptions d'éléments supplémentaires directement pythagoriciens et indépendants de ses sources sur les esséniens ; telle était ddéjà la proposition esquissée par Gfršrer en 1835. S'il faut mettre une date, elle doit être postérieure à -156, à cause de l'exceptionnelle conjonction astrale d'équinoxe. Quant aux sadducéens, qui ont des attaches Égyptiennes, ils ne doivent certainement rien aux thérapeutes. Josèphe les situe toujours avant les esséniens ; faute d'autre indication, on peut admettre qu'ils soient arrivés avant eux.

Au sujet du nom Essénien[modifier | modifier le code]

Quelques suggestions pour terminer : d'abord, s"il faut absolument trouver une origine au nom " essénien ", le moins hasardeux est certainement l'araméen x'ox, qui correspond à θεραπευται, comme l'avait déjà proposé Godwyn en 1725: il s'agit bien de thérapeutes aramaïsés. Ensuite, on peut avancer une interprétation simple du site de Qumrân, qui tient compte de la notice de Pline sur la tribu d'esséniens vivant dans les palmiers avec des jeunes : ce serait un lieu de pèlerinage représentant un nouveau Gilgal, là où Josué avait célébré la Pâque d'entrée en Canaan, avec l'arrêt de la manne du désert et la consommation du produit du pays (Jos 5,10-12) : le campement serait un habitat provisoire, allant de la Pâque commémorée à la Pentecôte, fête des prémices et de l'accueil des néophytes. Les trouvailles sur le site se prêtent à cette interprétation, d'autant plus qu'il n'y pas de raison de supposer que l'installation de Qumrân remonte aux premiers établissements ruraux d'esséniens. La notice de Pline suggère même que de tels pèlerinages ont pu continuer après les ruines dues à la guerre de 70. Enfin, le vaste cimetière bien dessiné situé près du site, avec des enterrements secondaires, prend alors un sens symbolique simple : c'est l'accès au ciel, parallèlement à l'entrée en Terre Promise, rituellement renouvelée.

Cette dernière partie est complètement hypothétique. Remarquons toutefois que E. Nodet devient (enfin) un des rares de l'école biblique de Jérusalem avec André Paul à admettre enfin les observations et études des archéologues. (ie. il n'y [plus] de raison de supposer que l'installation de Qumrân remonte aux premiers établissements ruraux d'esséniens).

  1. Le livre, supposé écrit à Jérusalem, est en général daté vers -180, car le panégyrique de Simon (220-195 env.) suppose un témoin oculaire, et qu'il n'est pas question de la crise maccabéenne, cf. P.W. S KEHAN Ð A.A. DI L ELLA , The Wisdom of Ben Sira (Anchor Bible, 39), Doubleday, New York, 1987, p. 9 ; M. G ILBERT , "Siracide", DBS 12 (1996), col. 1402-1405 ; G. B OCCACCINI , "Where Does Ben Sira Belong ? The Canon, Literary Genre, Intellectual Movement, and Social Group of a Zadokite Document", dans G.G. X ERAVITS Ð J. Z SENGELLƒR , Studies in the Book of Ben Sira (JSJSup, 127), Leiden, Brill, 2008, p. 21-41, et d'autres introductions ; mais c'est largement une pétition de principe.